Projet de décision autorisant la mise en service de l’installation nucléaire de base 167 (réacteur EPR dénommé "Flamanville 3") et fixant à Électricité de France (EDF) des prescriptions relatives aux essais du réacteur et à son exploitation

J'ai déjà déposé un avis défavorable. je n'ai pas changé d'avis mais je le complète avec ceci

Je fais partie des gens qui ont tenté d'embarquer amis et opposants au nucléaire, mais cela a été très difficile car le commun des mortels ignorent ce que c'est un epr et encore moins ce que c'est l'ASN : ai je lu ou entendu dans les médias de toute la France, quotidiens régionaux et nationaux , l'annonce de cette énième consultation ASN concernant l'autorisation que l'Autorité de Sûreté Nucléaire devrait donner à EDF pour la mise en service ? Cela est réservé à un match entre pro et anti.



De toutes façons, le gouvernement a décidé de se passer de la démocratie pour ses choix énergétiques, l'avis du Parlement ? L'avis du Sénat ? Pas de temps à perdre ! Plus de loi programmatique ! Simplification des protocoles ! Fusion des instances hautement qualifiées chargées de la sûreté nucléaire ! Y a pas de p'tites économies et "time is money" donc ... on est mal barrés.

Une autorisation de mise en service de l'EPR de Flamanville doit répondre à une absolue garantie de sûreté.

Par ailleurs, nous savons bien que sa mise en service a aussi une valeur plus large puisqu'elle permettra d'enclencher le programme de construction des EPR2, qui n'ont pas encore fait leurs preuves de fiabilité !



Concernant l'absolue garantie de sûreté qu'exigent les habitants et notamment les plus proches... beaucoup d'éléments importants l'invalident, sa cuve présentant de très sérieux défauts :

son couvercle présente des ségrégation de carbone qui affaiblissent sa résilience et sa ténacité. Il devrait être remplacé et sa fabrication n'est pas loin d'être terminée puisqu'il doit être livré avant la fin de l'année. Mettre l'EPR en service pour remplacer son couvercle au premier arrêt de tranche est tout à fait illogique (si ce n'est pour « tenir le calendrier » coûte que coûte). Il sera alors irradié et son remplacement coûtera cher aussi bien financièrement qu'en complexité de traitement puisqu'il sera devenu un déchet ultime... de poids !!

ses viroles présentent le même type de défauts.

son fond de cuve présente aussi des défauts (voir EPR de Taishan) et il me semble que le bientôt défunt IRSN recommande d'effectuer des modifications avant le mise en service.



Par ailleurs, trois affaires ont été signalées par vos services à des procureurs de la République en 2023, s’ajoutant à sept affaires déjà en instruction.

Selon les informations de Reporterre, au moins 1 des 3 cas signalés à la justice concerne un fournisseur du chantier de l’EPR de Flamanville.

https://reporterre.net/EPR-de-Flamanville-une-falsification-signalee-a-la-justice

Il me semble que l'instruction n'est pas terminée.



Rien que pour ces raisons qui affectent la sûreté de cette tranche, la mise en service ne peut être autorisée à ce jour.

J'émets un avis TRÈS DÉFAVORABLE.

Je suis très favorable au programme de préparation au renouvellement du parc dont la première étape est la mise en service de l'EPR de Flamanville 3.

Le nouveau nucléaire, intégrant dès la conception les retours d'expérience des accidents les plus marquants, permet d'offrir l'énergie électrique la plus propre et la plus sûre et limitant au plus l'impact sur l'environnement.

L'énergie nucléaire offre le meilleur compromis en terme d'impact environnemental, que ce soit d'un point de vue artificialisation des sols, déchets, et surtout CO2. Cette énergie offre également l'avantage d'être pilotable et de pouvoir être associée à des énergies tout aussi propres d'un point de vue CO2 (hydraulique) ou un peu plus polluantes (éolien puis solaire) mais qui n'offrent pas la disponibilité qu'un réseau électrique exige (la nuit, les jours sans vent). Sortir du nucléaire revient à favoriser le gaz ou le charbon qui sont l'allié indispensable des nouvelles énergies renouvelables.



Pour revenir à l'EPR, malgré les différents aléas qui ont marqué l'histoire de ce projet, il n'y a pas de doute que ce réacteur aura été l'un des plus testé et éprouvé au monde avant sa mise en service. Le niveau de sûreté exigé et les contrôles réalisés suite à chaque détection d'anomalie permettent d'affirmer que cette mise en service peut être réalisée en toute sûreté.

La consultation en cours à propos du chargement de l’ EPR de Flamanville pourrait laisser penser que nous sommes au terme de l’incroyable feuilleton aux innombrable péripéties qui ont ponctué la mise au point et la construction de ce réacteur. Cette consultation pourrait laisser penser que tous les composants de l’installation sont finalisés, qu’ils seraient prêts à l’emploi et à fonctionner 60 ans (durée de vie totalement théorique de ce réacteur). En fait, il n’en est rien !



Cette volonté de la part de l’exploitant (poussé par le gouvernement) de charger et faire

diverger ce réacteur dans de telles conditions est avant tout un question « politique » et de communication. Peu importe si le réacteur doit s’arrêter rapidement et pour une longue période, Edf pourra dire, il a démarré.



Nul doute que le feuilleton est loin de sa fin et que la Commission Locale d’Information du site de Flamanville aura encore de nombreuses réunions pour traiter des nombreux problèmes non encore résolus, sans parler de ceux qui nous attendent. Il nous reste à espérer que ceux-ci restent dans le domaine industriel et économique et nous amène pas à un incident ou pire un accident majeur si jamais ce réacteur fonctionne un jour.

Dans les faits, en dehors de toute logique industrielle, le nouveau couvercle, en cours de

finition et qu’il aurait beaucoup plus facile de changer en termes de temps et radioprotection pour cette opération avant le démarrage devra attendre le premier arrêt.



Les internes de fond de cuve, nécessaires à la régulation du flux hydraulique et par là même de l’équilibre neutronique du réacteur sont en cours de développement. Cette modification, pourtant nécessaire comme l’ont démontré les difficultés sur le réacteur de Taïshan devra elle aussi attendre. Là aussi contre toute logique normale. Nous rappelons que ce distributeur de flux est en cours de développement par EdF et n’est pas encore homologué ou autorisé par les autorités. Donc il y a encore une grande inconnue sur le bon fonctionnement.



Pour une installation neuve, les multiples modifications, « bricolages » en tous genres à l’instar du dispositif contre les vibrations du raccordement du pressuriseur, les innombrables réparations de soudures, font de ce réacteur un objet déjà fragile et non conforme à sa définition initiale, en particulier en termes de marges de sûreté et cumul de dérogations.

En dehors du débat pour ou contre l’énergie nucléaire, force est de constater que ce réacteur est un fiasco industriel et économique. Il est encore temps d’éviter le pire en ne chargeant pas le combustible et en ne transformant pas cette énorme machine en un déchet nucléaire quasi impossible à démanteler, c’est pour cela que Greenpeace demande à l’ASN de ne pas autoriser le chargement du réacteur dans de telles conditions.

Pauline Boyer pour Greenpeace, le 16 avril 2024

Je suis favorable à la mise en service du réacteur de Flamanville 3 pour les raisons suivantes :

- il contribue à la réduction de l'émission de CO² de la France car un réacteur nucléaire sur son cycle complet de la construction au démantèlement n'en émet presque pas, moins que l'éolien,

- l'EPR est le réacteur électrogène offrant le niveau de sûreté le plus élevé au monde,

- l'EPR bénéficie du retour d'expérience du fonctionnement du parc nucléaire actuel donc d'une technologie éprouvée,

- il renforce l'indépendance énergétique de la France contrairement aux énergies fossiles et les panneaux photovoltaïques que nous importons,

- c'est un moyen de production qui se règle en fonction de la demande contrairement aux énergies intermittentes comme l'éolien et le photovoltaïque,

- son impact visuel est faible contrairement à l'éolien et le photovoltaïque, d'autant plus qu'il est construit sur un site accueillant déjà 2 autres réacteurs,

- enfin, ce serait une aberration économique de ne pas mettre en service cette installation que nous attendons depuis 12 ans.

Je suis très favorable à ce que l’ASN autorise le démarrage de l’EPR de Flamanville.



L’EPR de Flamanville est au meilleur standard de sûreté international. Sa conception prend en compte le retour d’expérience du parc nucléaire actuel et le retour d’expérience international sous tous ses aspects.



3 EPR identiques fonctionnent actuellement dans le monde, en toute sûreté: 1 en Finlande, 2 en Chine.



Les dernières inspections de l’ASN qui sont jointes aux documents en ligne, montrent que l’exploitant est prêt au démarrage et à exploiter l’EPR.



L’autorisation de démarrage a fait l’objet d’une large consultation du public (en 3 étapes) ainsi que des collectivités territoriales, l'Autorité Environnementale,.... Chacun a pu s’exprimer. Des réponses ont été apportées aux questions et objections.



L’EPR de Flamanville et le "nouveau nucléaire" avec l’EPR2 à venir, sont un des axes majeurs de la stratégie française de lutte contre le dérèglement climatique.



Parmi les arguments de ce choix stratégique, le nucléaire est le type d’équipement énergétique qui rejette le moins de CO2, mais aussi le nucléaire est pilotable ce qui est indispensable au bon fonctionnement du réseau. A ce titre, l’EPR de Flamanville est au cœur de la stratégie énergétique du pays.



C'est pour toutes ces raisons que je suis favorable à ce que l’ASN donne, sans délai, son feu vert au démarrage de l’EPR de Flamanville.

Je donne un avis très favorable à la mise en service du réacteur EPR de Flamanville 3.



Ce réacteur de génération 3 est achevé et prêt à démarrer. Il bénéficie d'un niveau de sûreté très élevé, qui prend en compte le retour d'expérience national et international et notamment tous les enseignements de l'accident de FUKUSHIMA.



Il va contribuer à l'objectif de réduction des émissions de CO2 en France et en Europe et à la lutte indispensable contre le réchauffement climatique.



C'est un moyen pilotable de production d'électricité, indispensable dans un mix qui comprend de plus en plus de moyens de production intermittents, tels que le solaire ou l'éolien.

Il va contribuer pendant au moins 60 ans aux enjeux d'indépendance énergétique de notre pays.

En raison des incertitudes liées au contenu même du projet de décision de l'ASN, il apparait plus conforme aux exigences de sûreté qui sont normalement défendues par l'ASN de refuser la mise en service de l'EPR.



Cet avis est fondé sur les constatations suivantes tirées du contenu du projet de l'ASN :



- Considérant 3. "Par décision du 9 octobre 2018 susvisée, l’Autorité de sûreté nucléaire a autorisé la mise en service et l’utilisation de la cuve du réacteur et a restreint la durée

d’utilisation de son couvercle actuel".

L'ASN après avoir estimé que le changement du couvercle devait intervenir avant le 31 décembre 2024, a, par décision n° 2023-DC-0760 du 16 mai 2023 autorisé le changement du couvercle après la mise en service du réacteur, il est donc pour le moins étonnant de souligner dans le projet "restreint la durée d’utilisation de son couvercle actuel". sans donner les raisons qui fondent ce report.

Alors même selon EDF que le nouveau couvercle devait être disponible dans le courant de l'année, aucune urgence n'impliquait de soumettre les personnels à de forts risques d'irradiation et de devoir stocker un déchet nucléaire aussi encombrant qu'un couvercle de cuve.

Par ailleurs la cohérence de cette décision doit être interrogée quand on la rapproche des propos tenus par Cedric Lewandowski directeur exécutif d'EDF. Ce dernier lors de son audition au Sénat le 4 avril sur la mise en service de l'EPR a affirmé pour le calendrier du changement de couvercle " En 2026, le temps d'arrêt va être très conséquent".

Cette affirmation pose donc la question de l'intérêt de reporter à 2026 une modification qui pouvait être faite en 2024 et permettant de protéger la santé des personnels affectés à ces travaux.



- Considérant 5 " Des irrégularités ont été détectées dans la chaîne d'approvisionnement de matériels, et compte tenu de la nature des écarts les affectant et de l’importance de ces équipements dans la démonstration de sûreté, il convient de prescrire l’échéance de ces remplacements"

Ainsi , l'ASN reconnait la nature des écarts et leur importance en matière de sûreté mais se contente de reporter le remplacement des corps de soupapes de protection à une date très tardive à savoir après quatre cycles de fonctionnement.

En raison de l'écart entre le choix de mots caractérisant le constat et la modestie de la décision prise, la question se pose de l'intérêt de la mesure.



- Considérant 6 " EDF a justifié l’acceptabilité, du point de vue de la sûreté, du maintien des échangeurs entre les circuits de réfrigération intermédiaire (RRI) et d’eau brute

secourue (SEC) actuels jusqu’à la première visite décennale".

Pour autant, alors que l'ASN admet la nécessité d'un remplacement pour atteindre un niveau de performance suffisant, le report de cette mesure à une date aussi lointaine que la première visite décennale semble difficilement justifiable au moment où EDF doit faire face à l'adaptation au changement climatique



- Considérant 7 " Le retour d’expérience des premiers EPR mis en service a mis en évidence des fluctuations de débit en entrée du cœur"

Comme souligné dans un avis de l'IRSN, en raison d'une erreur de conception, la cuve et les internes de cuves induisent des vibrations hydrauliques qui ont de multiples conséquences, notamment des fluctuations de flux neutronique ce qui induit également

un pilotage du réacteur incertain.

Sur ce point, la question se pose de la nature de la prescription à savoir "la remise d’un rapport présentant la conception détaillée ainsi que le calendrier d’installation d’un dispositif permettant de limiter les fluctuations de débit en entrée du cœur "

Compte tenu de l'importance pour la sûreté des défauts constatés en matière de fluctuation de débit, la mesure prescrite semble difficilement compatible avec l'attendu de performance de ce réacteur.



Au final, la comparaison du projet de décision de l'ASN avec le rapport d'instruction et ses annexes fait apparaitre un positionnement plus politique que technique de ce dossier.

En effet, il s'avère que de manière récurrente l'ASN admet l'acceptabilité, terme plutôt équivoque, de nombreux écarts en matière de sûreté mais reconnait l'obligation de pourvoir le remplacement de certains matériels tout en renvoyant l'échéance à une date assez lointaine.

Le fondement de ces prescriptions semble être d'autoriser un fonctionnement immédiat et dégradé du réacteur, compte tenu de forts enjeux politiques, financiers et sociaux, tout en laissant en arrière plan une prescription modeste dans son contenu pour garder l'image du gendarme du nucléaire.



Pour toutes ces raisons ainsi que le manque de clarté sur les informations délivrées par l'ASN évoquant des falsifications qui pourraient affecter l'EPR, on ne peut que donner un avis défavorable à la mise en service du réacteur.





Patrick Maupin

Membre du Directoire NRJ

France Nature Environnement

Après de nombreuses difficultés, qui ont été surmontées, pour atteindre le niveau de sûreté et de performance attendu, l'EPR de Flamanville est prêt à démarrer et à apporter une quantité importante d'électricité bas carbone et pilotable. Cette électricité est indispensable au réseau français et européen, qui voit ses prévisions de consommation augmenter par l’électrification des usages. Arrêtons d’opposer bêtement nucléaire et ENR, c’est ce qui fait la force de la production électrique française depuis des décennies avec le parc nucléaire actuel et l’hydraulique. L'EPR a démontré aujourd'hui avoir atteint le niveau de sûreté très élevé requis. Il n'y a plus d'obstacle au démarrage et il est temps de tirer les fruits de ce très lourd investissement, notamment pour le futur. Avis donc évidement très favorable à l’autorisation de mise en service et à toutes les étapes qui s’en suivent: chargement du combustible, divergence, montée en puissance et couplage au réseau!

il plane sur cette centrale comme une malédiction.

la relance du nucléaire et la mise en service de ce réacteur EPR relève de la folie.

je suis contre le nucléaire pour de nombreuses raisons : centrales incontrôlables en cas d'incident majeur, problèmes graves bien souvent non divulgués à la population, déchets éternels, coût de la construction et du démantèlement, dépendance à l'uranium, fusion de l'ASN et de IRSN ...

cela ne va pas dans le sens de l'histoire.

de nombreux pays ont déjà renoncé.

pourquoi la France s'obstine ?

manque d’idée, de courage, dirigeants bornés et/ou incompétents ...?





https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/fissures-soudures-ratees-comment-le-chantier-de-l-epr-de-flamanville-s-est-transforme-en-un-fiasco-a-pres-de-11-milliards-d-euros_2874077.html