Les réacteurs A1 et A2 ont été partiellement démantelés et transformés en installations d’entreposage de leurs propres matériels (Chinon A1 D et Chinon A2 D). Ces opérations ont été autorisées respectivement par les décrets du 11 octobre 1982 et du 7 février 1991. Chinon A1 D est actuellement démantelé partiellement et est aménagé en musée – le musée de l’Atome – depuis 1986. Chinon A2 D est également démantelé partiellement et abritait jusqu’à la fin de l’année 2022 le GIE Intra (robots et engins destinés à intervenir sur des installations nucléaires accidentées). Le démantèlement complet du réacteur Chinon A3 a été autorisé par le décret du 18 mai 2010, avec un scénario de démantèlement "sous eau".
En mars 2016, EDF a annoncé un changement complet de stratégie de démantèlement de ses réacteurs définitivement à l’arrêt. Dans cette nouvelle stratégie, le scénario de démantèlement prévu pour l’ensemble des caissons de réacteur est un démantèlement « en air » [1] et le caisson de Chinon A2 serait démantelé en premier. Dans ce contexte, l’ASN a analysé les rapports de conclusion du réexamen périodique, remis par EDF qui portent sur les six réacteurs UNGG, complétés en réponse à la demande de l’ASN. Au terme de son analyse, l’ASN a indiqué en décembre 2021 n’avoir pas d’objection à la poursuite d’exploitation des INB 133 (réacteur Chinon A1), 153 (réacteur Chinon A2) et 161 (réacteur Chinon A3). Elle vérifiera, dans le cadre de l’instruction des dossiers de démantèlement de ces réacteurs, déposés par EDF fin 2022 et toujours en cours d’instruction, que les opérations de démantèlement seront réalisées dans de bonnes conditions de sûreté et de radioprotection, et dans des délais maîtrisés.
Concernant le réacteur Chinon A2, EDF a poursuivi les opérations préparatoires au démantèlement se situant hors du caisson du réacteur, notamment en ce qui concerne l’évacuation des viroles des locaux des échangeurs et a continué les investigations dans le caisson. Les viroles de deux des quatre locaux échangeurs ont été évacuées. EDF a également poursuivi le démantèlement des échangeurs de Chinon A3. Après l’achèvement du chantier du local Échangeurs Sud en 2022, ce sont les travaux de démantèlement des échangeurs du local Nord débutés en juin 2022 qui se sont achevés en 2023. Toutes les bouteilles ont été évacuées au Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires).
Les orages de juin et de septembre 2023 ont conduit à l’infiltration de plusieurs centaines de mètres cubes d’eau dans les locaux adjacents à la salle des machines de Chinon A1, ainsi que dans différents locaux de Chinon A3. Ce sujet a fait l’objet d’une inspection par l’ASN qui a conclu à l’importance de mettre en œuvre des actions préventives et correctives afin de remédier à cette situation (pompage des eaux, création de rondes de surveillance après chaque épisode orageux, travaux d’étanchéification sur murs ou dalles, réparation et/ou dévoiement des descentes des eaux pluviales).
En mars 2013, onze inspecteurs de l’ASN ont réalisé pendant une semaine entière une inspection approfondie (dite "inspection de revue") sur le thème du démantèlement.
Principales étapes réglementaires
Réacteurs | Numéro d'INB | Date de mise en service | Date de cessation d'activité | Décret d'autorisation de création d'INB partiellement démantelées |
A1 | 133 | 1963 | 1973 | 11/10/1982 |
A2 | 153 | 1965 | 1985 | 07/02/1991 |
A3 | 161 | 1966 | 1990 | 27/08/1996 |
[1] Parmi les scénarios possibles pour le démantèlement des structures fortement activées ou contaminées, on distingue le démantèlement « en air » et le démantèlement « sous eau ». L’approche « sous eau » consiste dans le cas des UNGG à remplir d’eau le cœur du réacteur (également appelé « caisson ») afin de bénéficier de l’effet protecteur d’une couche d’eau vis‑à‑vis des risques liés aux rayonnements, mais elle est plus complexe à mettre en œuvre que l’approche « sous air ». Compte tenu des difficultés techniques majeures (étanchéité du caisson et traitement de l’eau contaminée), mais également des avancées technologiques apportant d’autres solutions, notamment la téléopération, EDF a finalement retenu un scénario de démantèlement « en air », qui permet de s’affranchir des problématiques liées à l’utilisation de l’eau.