Projet de position de l’ASN relative aux orientations génériques du réexamen périodique de sûreté associé aux quatrièmes visites décennales des réacteurs de 900 MWe

D'année en année la notation en bourse de EDF SA et de sa future branche Areva canal Framatome baissent jusqu'à devenir spéculatives et même des syndicats que l'on a vus bien dociles face au dogme nucléaire crient au fou quant au projet d'Hinkley Point C.

http://www.rfi.fr/economie/20160214-epr-hinkley-point-cadres-edf-craignent-faillite-nucleaire

« Hinkley Point risque de tuer EDF ». C'est ce qu'a déclaré la CFE-CGG, le syndicat des cadres.

Ce projet "bénéficie" du retour d'expérience d'EDF SA sur Flamanville 3, plus généralement sur les 3 autres réacteurs EPR en construction (taux de disponibilité de 0 % pour Olkiluoto 3 qui deviat démarrer en avril 2009, idem pours les autres qui eux aussi devraient produire) et sur les évolutions précédentes (N4 en particulier).

Il bénéficie aussi d'un prix garanti indexé sur l'inflation et très au dessu du prix du marché actuel.

Malgré tout il suscite des angoisses de la part de personnes plutôt favorables au nucléaire pour ne pas dire très favorables.

Non à l'acharnement thérapeutique : cette technologie est surannée, il convient d'y mettre fin dans de bonnes conditions plutôt que de laisser une entreprise, qui a l'habitude des passages en force comme le transport d'un famaux couvercle de cuve en vue de mettre l'ASN devant le fait accompli, prendre la population européenne comme cobaye.

Une entreprise aux actions potentiellement spéculatives ne saurait que renforcer une situation accidentogène.

Les centrales 900 MWe ont été conçus au moment de la conception de la DS (celle de de Gaulle). Aujourd'hui on ne pourrait plus mettre la DS de grand-papa sur le marché et c'est tant mieux.

Depuis leur conception, certains risques sont avérés. Prenons l'exemple des tsunamis. Que disait l'opérateur des 900 MWe en question lors des débats public ?

http://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-epr/participer/questions_reponsesef73.html

"Le risque lié aux tsunamis sismiques n’est pas quantifiable puisqu’il n’y a aucun exemple historique de tsunami sismique ayant eu un impact significatif sur les côtes Atlantique, Manche et Mer du Nord."

Je ne sais si mauvaise foi ou incompétence prévalent chez EDF SA, mais soit ils ignorent le séisme de Lisbonne de 1755 soit ils arrêtent l'histoire à 200 ans (alors que les séismens de références sont aujourd'hui censés tenir compte des paléo-séismes). Je ne sais ce qui me rassure.

Cette simple réponse suffit à discréditer EDF SA. Celui qui osera prolonger des centrales vétustes, amorties mais n'ayant toujours pas des réserves suffisantes pour gérer ne serait-ce que les déchets dans leur modèle de stockage à bas-coût, sera complice des accidents qui auront lieu.

Tsunmis toujours, avant la catastrophe de Fukushima mais après le tsunami de décembre 2004, le 8 février 2005 lors de la réunion de restitution des débats publics autour de la ligne THT et de l'EPR de Flamanville, "EDF a indiqué que les centrales dans les zones à risque de tsunami bénéficiaient d'une protection spécifique.
Or les tsunamis sont possibles sur nos côtes (cf.. Portugal) et concernant la centrale indienne de Madras, inondée et automatiquement arrêtée, elle ne faisait l'objet d'aucune protection spécifique. Non que les scientifiques indiens aient éludé la question, mais ils étaient tous d'accord (dans la commission qui s'était réunie avant le désastre de 2004) pour dire que le risque était négligeable."

Cet exemple de tsunamis engendré par des séismes est un bon exemple de calcul de coin de table qui n'a pas sa place dans le nucléaire : ce n'est pas parce qu'un séisme est peu probable et qu'un tsunami est peu probale qu'un séisme suivi d'un tsunami est extrêmement improbable : les probabilités étant liées on ne peut les multiplier.

Les probabilités observées d'accident grave sont 200 fois plus fortes que les probabilités théoriques. C'est donc que la théorie est mauvaise.

Quand la théorie est mauvaise on la revise.

Quand un choix technologique est mauvais, on l'arrête.

N. B. : les voitures sont révisées tous les 2 ans, les centrales nucléaires seulement tous les 10 ans de fonctionnement. Cherchez l'erreur.

Je suis oposée à la prolongation des centrales nucléaires.

Prolonger la vie de nos centrales nucléaires c'est prendre le risque d'un accident majeur aux conséquences non seulement locales mais planétaires et avec des effets dans le temps sur des millers d'années.

Est-ce  responsable de laisser aux générations futures le fardeau des problèmes que nous ne sommes pas capables de résoudre, sans parler des sommes astronomiques qu'il faudra continuer à débourser.

Mieux vaut investir dans les énergies renouvelables.

Je rejoins tous les commentaires qui refusent la prolongation des centrales nucléaires quelqu'elles soient, et j'ajoute qu'il est URGENT de sortir IMMEDIATEMENT du nucléaire. En tant que citoyenne, je n'ai pas à apporter des arguments techniques, économiques, mais seulement de bon sens :

Combien le nucléaire a-t-il fait de MORTS et de MALADES dans le monde comparativement aux énergies renouvellables ?

Quelle sont la durée et les conséquences de la POLLUTION engendrées par toute cette filière de production de la mine d'uranium aux déchets ultimes ?

Sait-on gérer ces pollutions, ces déchets, ces accidents ? NON.

Sait-on démanteler complétement une centrale ? NON mais apprennons et commençons tout de suite : ça fera du sacro-saint emploi pour les travailleurs du nucléaire...

En tant que citoyenne, je refuse également que cette consultation serve à trouver les critières d'acceptabilité des risques par la population. Ce mot d'acceptabilité est anti-démocratique et tout simplement méprisant.

Je dénonce également toute PROPAGANDE arrogante qui fait CROIRE à la population que la France saurait réagir et gérer un accident nucléaire, et pire je  dénonce le MENSONGE ignoble induisant qu'il serait possible de s'adapter et de survivre dans des zones touchées par les accidents nucléaires :

NON à la prolongation des centrales nucléaires car ARRET IMMEDIAT du nuclaire, des DESASTRES qu'il engendre déjà et du GRAVE DANGER PERMANENT dans lequel il plonge la planète et l'humanité.

examen de conformité : à chaque visite de contrôle il y a des points à améliorer, je suis éfarée de tous les incidents qui se produisent quand même dans les centrales françaises chaque année, ce qui prouve bien la faillibilté de ces instalaltions

réévaluation de sûreté : depuis l'accident nucléaire au Japon en 2011, les normes de sécurité ont été revues, cela coûte très cher en personnel et en matériel, sans pour cela garantir à 100 % le 0 accident

J'habite à côté d'une centrale, j'y ai fait un stage, je connais les personnes qui y travaillent, eux mêmes dénoncent le recours aux soutraitants, les dysfonctionnements, eux-mêmes ne sont pas à l'abri de sabotages, eux-mêmes disent que le gros problème vient des déchets.

Je pense que les conrôles décennaux ne suffisent plus, les centrales sont trop vieilles; la situation politique du monde ne permet plus d'envisager la sécurité de ces centrales. Une démocratie doit entendre la voix du peuple. Le peuple n'a jamais voulu le nucléaire.

Faîtes les contrôles mais, de grâce, engagez les processus d'arrêt de toutes les centrales nucléaires.

Nous voilà donc au pied du mur!

Depuis 50 ans, les décideurs politiques et les technocrates d'EDF nous ont imposé sans consultation un programme d'implantation de centrales nucléaires, faisant de la France le pays où la part relative du nucléaire est la plus forte au monde.

Pour ce faire, il n'ont pas attendu d'avoir une solution pour le sort des déchets, ni complètement mesuré les conséquences dramatiques d'un accident.

Pour mieux "vendre" ( dans tous les sens du terme) ce programme, l'argumentaire était :

1. l'indépendance énergétique, alors que nous importons la totalité du combustible et, en ce qui concerne les pays d'Afrique, dans des conditions inaccepables d'exploitation (là aussi dans tous les sens du terme)

2. l'emploi dans ce secteur qui exporte, mais il y a du travail dans les énergies renouvelables !

3. le bas coût du mégawatt, à condition de négliger les dégâts écologiquesen Afrique et en France, à condition de sous-estimer le coût et la difficulté du démantèlement des réacteurs. Sur ce point, on est aujourd'hui devant ce double problème : où trouver cette expertise et qui va payer ce coût énorme ? Surement pas EDF, qui n'a pas assez provisionné ces travaux et qui se trouve aujourd'hui dans une grave crise financière.

Aujourd'hui, on recule devant le problème et du coup on aggrave le risque, car qui va nous faire croire qu'une installation prévue pour 40 ans va pouvoir, même avec des travaux, être prolongée sans risque pour 20 ans au moins ? Aurait-on découvert entre temps des matériaux qui ne vieillissent pas ? Et que se passera-t-il dans 20 ans ? La même fuite en avant ? La même démission des décideurs d'alors, comme aujourd'hui à Fessenheim ?

Devant ce risque inouï, qui va décider pour nous du primat de l'économie sur la sécurité ?

Qui va continuer à couvrir, après Creys-Malville, après l'EPR, l'impéritie des technocrates et des politiques ?

J'ose espérer pour nos enfants que ce ne sera ni la commission d'enquête, ni l'ASN.

Les citoyens sont "consultés" en catimini. Je n'ai eu vent de cette consultation que par une amie, au dernier moment. Aucun débat public. Aucune information digne de l'enjeu dans les médias, à la télévision.

Pourquoi cette discrétion? L'enjeu pour les années, les siècles à venir n'est il pas fondamental?

La France est le seul pays au monde dont l'électricité est  à plus de 77% d'origine nucléaire.

Et quelle est la situation?

Des centrales en fin de vie, des " incidents " régulièrement, AREVA, un "fleuron" de l'industrie nucléaire et de la technologie françaies en quasi faillite (coût du sauvetage 5 milliards), en perdition à Flamanville et à Olikouto avec l'EPR,  un coût de rénovation du parc actuel intenable pour EDF (dans les 100 milliards d'€ sur 15 ans), des déchets radioactifs à vie longue qu'on s'apprête à enfouir définitivement à la Bure à des côuts prohibitifs (35 milliards d'€ pour le moment) sans garantie à très long terme. Et tout ça avant même d'évoquer de l'extraordinaire danger du nucléaire. L'homme n'a jamais créer industrie plus mortifère et dangereuse.

Cf Tchernobyl et Fukushima.

OUI AU DÉMANTELEMENT ET À LA SORTIE DU NUCLÉAIRE LE PLUS VITE POSSIBLE.

OUI AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES.

Je suis opposée à la prolongation des centrales nucleaires.
Après une série de prolongation jusqu'à 40 ans (initialement la durée prévue était de 20 puis 30 ans puis 40 ans), EDF veut une prolongation de 40 ans + 20 ans soit jusqu'à plus de 60 ans de durée de vie.
Accepter une telle prolongation, c'est aussi prendre la responsabilité de l'accident qui pourrait  se produire en France comme à Tchernobyl et Fukushima, et pourrait rendre le territoire inhabitable.
Meme si l'ASN demande plus de sécurité, EDF en tient peu compte car elles sont contraignantes et source de perte de rentabilité pour l'entreprise.
Il y a encore des problèmes sur ce respect des règles. Ainsi dans l'avis IRSN n° 2015-00098, "Tout d'abord, l'IRSN relève que malgré ces processus, des constats voire des écarts portant sur la conformité des installations sont régulièrement détectés de manière fortuite.".
 
Donc on constate par hasard des ecarts sur la conformité des installations!
Les installations vieillissantes seront encore plus sensibles, car :
-    comment garantir la fiabilité d'une cuve de réacteur qu'on ne peut changer et qui est soumise à des irradiations très importantes ?
-    comment garantir la bonne résistance d'une enceinte de confinement dont le béton se fragilise avec le temps ?
Dans un contexte de décisions précipitées et peu conformes à la sécurité des habitants, l'ASN a raison d'être exigeante et l'annexe à la lettre de positionnement montre qu'il y a de nombreuses insuffisances de la part d'EDF. Pourra-t'elle les satisfaire toutes, ou y aura-t'il négociation pour déroger au cas par cas pour certains réacteurs ? Et si EDF respecte tout, le coût ne sera t'il pas très élevé, d'autant que la Cour des comptes vient déjà d'annoncer au moins 100 milliards d'euros (valeur 2013) contre 56,4 dans la bouche d'EDF.
C'est bien le risque avec les phrases du type :
-    "limiter les conséquences à un niveau acceptable",
-    "aussi faible que raisonnablement possible",
-    "des méthodes «réalistes» ou «optimisées» pourront être utilisées",
de voir les contraintes économiques l'emporter sur les exigences de sûreté.
Ces phrases sont à exclure. Quant au contexte économique, il n'est pas favorable à la sûreté car EDF est déjà en très mauvaise situation financière (éviction du CAC 40, endettement très élevé, achat forcé d'une partie d'AREVA, …) et le contexte énergétique n'est plus favorable à l'énergie nucléaire, celle-ci devenant plus coûteuse qu'une bonne partie des énergies renouvelables. Le seul espoir pour ne pas trop augmenter le coût du kWh électrique était justement de prolonger la durée de vie des anciens réacteurs nucléaires, mais rien n'est moins sûr, car le doublement du coût annoncé par la Cour des comptes, ainsi que les dépenses insuffisamment considérées pour le démantèlement des réacteurs nucléaires et pour la gestion à long terme des déchets radioactifs, vont faire perdre le peu de compétitivité restant à cette énergie face au solaire photovoltaïque, à l'éolien terrestre, etc..
Inutile donc de vouloir prolonger ces vieux réacteurs à plus de 40 ans. Il faut vite tourner la page de l'énergie nucléaire avant que l'accident grave arrive. Une autre politique énergétique est possible pour la France sans cette menace et aussi sa pollution radioactive insidieuse liée aux rejets réguliers de liquides et gaz radioactifs.
Mais la politique énergétique n'est pas du ressort de l'ASN, alors qu'elle soit très exigeante vis à vis d'EDF pour que ça coûte très cher et que les 4ème visites décennales, si elles  doivent avoir lieu, le soit à 10 ans et pas à 11 ou 12 ans comme c'est souvent le cas.
Malgré tout si un accident arrive, l'ASN aura sa part de responsabilité.