Projet de position sur les orientations de la phase générique des cinquièmes réexamens périodiques des réacteurs de 900 MWe exploités par EDF

L'examen des documents soumis à consultation conduit Global Chance à émettre un avis défavorable au projet de position de l'ASN relatif à la phase générique des cinquièmes réexamens périodiques des réacteurs de 900 MWe (RP5 900). Trois raisons nous conduisent à prendre cette décision :

1. Les documents présentés ont essentiellement un caractère méthodologique.

Quatre documents sont associés à la consultation : deux d'EDF (courrier précisant la démarche et le dossier d'orientation des études génériques), un avis de l'IRSN et le projet de position de l'ASN. De plus, trois liens "utiles" sont indiqués : la lettre de saisine de l'ASN adressée au groupe permanent, l'avis du groupe permanent d'experts et la synthèse du rapport de l'IRSN… or ce dernier document s'avère être l'avis de l'IRSN mentionné dans les documents associés à la consultation, sous un titre différent. L'avis de l'IRSN est très général et complaisant. Existe-t-il un rapport détaillé de l'IRSN, qui n'aurait pas été mis à disposition du public, plus éclairant sur les enjeux et les risques associés à la prolongation de la durée de vie des réacteurs de 900 MWe au-delà de 50 ans ?

2. Absence d'informations sur les risques les plus critiques

Par rapport aux réexamens précédents, une attention toute particulière doit être portée aux effets du changement climatique et aux conséquences d'un éventuel séisme. Il est fait mention à plusieurs reprises du séisme du Teil, dont la magnitude et/ou l'intensité se sont avérées supérieures à celles prises en compte pour le dimensionnement initial des réacteurs des sites de Cruas et du Tricastin. Mais aucune indication n'est fournie, pas de marge attendue, pas de garantie à assurer quant au dimensionnement des installations, pas d'essais à envisager, pas de conditions minimales à satisfaire. Le même commentaire s'applique aux conséquences attendues du changement climatique, que l'on anticipe comme plus sévères dans les décennies à venir, mais sans que soient précisées les conditions à respecter (débits d'étiage, températures maximales à ne pas dépasser, etc.).

L'ASN souligne que le RP5 900 a pour but d'analyser jusqu'où il est possible de poursuivre le fonctionnement des réacteurs dans des conditions sûres, en identifiant suffisamment tôt les verrous potentiels à une poursuite de fonctionnement au-delà de 60 ans. L'ASN précise que cette démarche s'inscrit dans un cadre d'instruction propre qui n'est pas celui des réexamens, qu'en est-il de la démarche en question ? Doit-elle faire l'objet d'une nouvelle procédure et donner lieu à un nouveau projet de position de la part de l'ASN ? Paradoxalement, le sixième réexamen périodique est envisagé et cité (p. 7 et 13) sans le conditionner à la réalisation et aux résultats de cette démarche.

La maîtrise de la tenue mécanique des cuves est le point le plus critique du projet de position. Le paragraphe laconique qui évoque ce point (p. 13) n'apporte aucune information sur le risque de rupture de cuve, et il y a lieu d'être inquiet lorsqu'on lit que "les marges apparaissent actuellement faibles pour certains réacteurs de 900 MWe". Quelles sont ces marges ? Le programme de suivi de l'irradiation (PSI) ne fait l'objet d'aucune information précise accessible au public, or le RP5 900 offre l'occasion d'informer le public sur les résultats et les travaux en cours relatifs au vieillissement des cuves, en France et à l'étranger.

Sans limite clairement définie, justifiée et annoncée au plus tôt par l'autorité de sûreté, le danger est grand de voir fixées de façon arbitraire des durées d'exploitation qui accroitraient considérablement le risque de rupture de cuve.

3. Absence de critères à satisfaire

L'ASN donne son quitus à la méthodologie proposée par EDF pour conduire le RP5 900, tant en ce qui concerne les risques pour la sûreté que les inconvénients induits par les réacteurs sur l'environnement, mais n'indique aucune valeur, aucune limite à ne pas dépasser. Le projet de position de l'ASN est une check-list, sans la moindre information sur les critères à satisfaire pour que soit autorisée la poursuite de l'exploitation des réacteurs de 900 MWe après le cinquième réexamen périodique.

Or, des éléments de structure, dont la résistance mécanique semble insuffisante au-delà de cinquante ans de fonctionnement, peuvent être à l'origine d'une décision d'arrêt définitif du réacteur si leur remplacement s'avère impossible. C'est notamment le cas des coudes E, pièces moulées directement connectées à la cuve, affectées par un vieillissement thermique non correctement quantifié lors de la conception des réacteurs.

Par ailleurs, les réacteurs de 900 MWe ne sont pas épargnés par l'apparition de fissures de corrosion sous contrainte des lignes auxiliaires, même si le phénomène semble moins problématique que pour les réacteurs plus récents. Ce phénomène, dont l'origine n'est toujours pas identifiée, peut aussi conduire à la décision d'arrêt définitif si aucune solution satisfaisante n'est proposée. Pourquoi ne pas considérer cette hypothèse ?

Est-il envisageable que l'arrêt définitif de réacteurs soit décidé après les opérations du réexamen ? Quels seraient alors les critères conduisant à cette décision ? Ces informations devraient être rendues publiques avant que soit autorisées les opérations du RP5 900.

Car il ne faut pas oublier que, malgré tous les efforts et les espoirs de voir les réacteurs nucléaires fonctionner éternellement ou presque, les concepteurs de ces machines avaient fixé leur durée de vie à un peu plus de 30 ans, comme le rappelait, en 1979, Marcel Boiteux, alors président d'EDF : Marcel Boiteux "La durée de vie d'une centrale nucléaire est estimée à un peu plus de 30 ans"...

Notre nation a besoin de :

- garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité, de maintenir l’indépendance énergétique et assurer la pérennité de la filière industrielle du pays

• améliorer la transition énergétique dans un contexte financièrement restreint

• réduire notre impact environnemental en construisant un mix énergétique raisonné



Ce sont suffisamment des objectifs ambitieux mais responsables qui militent à poursuivre l'exploitation des tranches 900 Me au-delà des 50 ans.

Prolonger la durée d’activité des centrales nucléaires est une bonne chose, tout à fait réalisable si l’on s’en donne les moyens et je fais confiance à EDF pour cela.

C’est d’autant plus nécessaire qu’un programme de nouvelles installations se met en place ( EPR2) dans un environnement qui ne semble pas ( encore) favorable, vus les atermoiements utilisés depuis des décennies. Ces nouveaux réacteurs demanderont donc du temps pour être opérationnels en toute sécurité. La prolongation de tous les réacteurs 900Mw sera une sécurité précieuse pour passer ce cap de la mise en service des EPR2.

Merci.

En tant que fervent soutien du programme électronucléaire français, je tiens à exprimer mon avis très favorable quant à la perspective d’un prolongement de l’exploitation des réacteurs de 900 MWe jusqu’à 50 ans. Ces réacteurs représentent un pilier incontournable de notre souveraineté énergétique, et leur durabilité constitue un atout stratégique pour notre indépendance et notre résilience face aux défis énergétiques actuels.



Un atout écologique majeur

Le nucléaire, avec une moyenne de seulement 4 g de CO₂ par kWh, est l’une des sources d’énergie les moins émettrices de carbone au monde. Grâce à ce profil de faible émission, la France a pu se hisser parmi les pays d’Europe avec l’électricité la moins carbonée, permettant de limiter considérablement notre empreinte écologique par rapport à des systèmes reposant sur des énergies fossiles. En comparaison, le mix électrique européen émet en moyenne environ 230 g de CO₂ par kWh, soulignant ainsi l’importance du nucléaire pour atteindre les objectifs climatiques.



Une contribution économique et régionale

Au-delà de l’impact écologique, les centrales nucléaires françaises jouent un rôle essentiel dans la balance commerciale nationale. L’exportation de l’électricité d’origine nucléaire représente un revenu important pour le pays, estimé en 2023 à environ 2,5 milliards d’euros. Cet excédent renforce le rayonnement économique des départements où les centrales sont implantées, en créant une dynamique économique positive, notamment par le soutien aux commerces et aux services locaux. Par exemple, chaque réacteur emploie directement plusieurs centaines de personnes sur site, et le secteur nucléaire dans son ensemble emploie directement et indirectement plus de 220 000 personnes en France, soutenant ainsi des dizaines de milliers de familles et constituant un pilier d’emplois pour de nombreuses régions.



Conditions pour un prolongement en toute sûreté

Bien que ce prolongement soit pleinement souhaitable, il doit être accompagné d’un effort soutenu sur les aspects de sécurité et de maintenance. Les réacteurs de 900 MWe ont prouvé leur robustesse, mais pour faire face aux exigences réglementaires modernes, il est indispensable que l’ASN et EDF maintiennent un programme d’inspection et de maintenance rigoureux. La gestion du vieillissement des matériaux doit être anticipée et accompagnée par des innovations techniques pour garantir des standards de sûreté toujours plus élevés. Ces exigences permettront de réduire les risques et de renforcer la confiance dans la durabilité de ces installations.



Une expertise française à préserver

Ce prolongement est également l’occasion de renforcer un savoir-faire unique, reconnu internationalement, en matière de technologie nucléaire. Maintenir l’exploitation des réacteurs de 900 MWe est un levier pour former des ingénieurs et des techniciens compétents, pérennisant ainsi l’expertise française et garantissant notre indépendance dans la maîtrise de cette technologie stratégique. Par ailleurs, l’industrie nucléaire française ne se limite pas à la production d’énergie ; elle soutient également des filières essentielles telles que la médecine (imagerie médicale, radiothérapie), l’agroalimentaire (stérilisation des produits) et même la recherche scientifique. Conserver un parc électronucléaire dynamique contribue donc à renforcer ces domaines, favorisant le développement et la compétitivité de secteurs aux impacts multiples et positifs pour la société.



En conclusion, le prolongement des réacteurs de 900 MWe est une décision stratégique pour le mix énergétique français. Il permet de répondre aux enjeux écologiques et économiques tout en contribuant à la préservation de compétences cruciales pour l’avenir de notre industrie. Je soutiens donc fermement cette initiative en encourageant une vigilance accrue sur les aspects liés à la sûreté.

Ne pas faire d'examen avant prolongation serait une faute grave.

Fermer les centrales sans savoir si elles peuvent continuer à fournir une électricité décarbonée serait tout autant une faute grave.

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Je suis donc pour la prolongation à 60ans voir plus.

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Voir avec l'exploitant s'il serait aussi possible de rajouter une fonction "réseau de chaleur" pour éviter de gâcher de l'énergie pour rien en réutilisant la chaleur qui part dans l'eau ou les tours de refroidissement.

1. Respect des exigences des réexamens de sûreté périodiques



Le cinquième réexamen de sûreté (VD5) des réacteurs de 900 MWe s’inscrit dans le cadre rigoureux des réexamens décennaux déjà menés par EDF, garantissant une évaluation approfondie de la sûreté. Il inclut des vérifications essentielles :



• Contrôle de conformité des installations, s’assurant que celles-ci respectent les normes actuelles de sûreté.

• Suivi du vieillissement des matériels, permettant de confirmer que les composants vieillissent de façon maîtrisée et restent performants.

• Contrôle de la qualification des matériels en situation accidentelle, garantissant leur fiabilité même en conditions extrêmes.

• Intégration du retour d’expérience, notamment après le séisme du Teil, montrant une réactivité face aux événements imprévus et une adaptation continue.



Ces mesures renforcent la résilience des installations et démontrent l’engagement d’EDF à maintenir une haute qualité de sécurité, essentielle pour l’acceptabilité de la prolongation des réacteurs.



2. Adaptation progressive au référentiel de sûreté des réacteurs les plus récents



Les améliorations mises en œuvre lors des précédents réexamens (VD4) ont permis de rapprocher les standards de sûreté des réacteurs de 900 MWe de ceux des réacteurs les plus récents, comme les EPR :



• 200 modifications et améliorations ont été effectuées, intégrant le retour d’expérience de Fukushima, pour mieux anticiper et gérer des accidents extrêmes.

• Cette modernisation du référentiel de sûreté réduit les risques de relâchements accidentels et accroît la résilience des réacteurs face aux scénarios les plus improbables, assurant ainsi la protection des populations et de l’environnement.



Ces mises à niveau sont cruciales pour optimiser la sécurité des installations plus anciennes et les aligner avec les dernières avancées en matière de sûreté nucléaire.



3. Prise en compte proactive des impacts du changement climatique



Le réexamen VD5 met l’accent sur les adaptations nécessaires face aux effets du changement climatique, en tenant compte des risques de conditions extrêmes :



• Anticipation des agressions externes liées au climat, avec des seuils de température adaptés aux canicules, jusqu’à 50°C.

• Optimisation de la consommation d’eau et de la gestion des rejets thermiques pour limiter l’impact des centrales sur les ressources en eau, critique en période de sécheresse.

• Mise en place d’une veille climatique continue pour s’adapter en temps réel aux nouvelles exigences climatiques.



Ces efforts montrent que le réexamen VD5 va au-delà des exigences de sécurité classique et démontre une volonté de faire face aux défis environnementaux actuels, ce qui est un facteur déterminant pour une énergie nucléaire durable.



4. Conformité avec les objectifs énergétiques de la France



Le réexamen VD5 est en phase avec la politique de la France visant à prolonger la durée de vie des réacteurs pour répondre aux besoins croissants en électricité décarbonée :



• Besoins croissants en électricité décarbonée : Le nucléaire reste un pilier majeur de la production électrique française, et la prolongation de la durée de vie des réacteurs existants permet de soutenir les objectifs de transition énergétique.

• Comparaison internationale : D’autres pays prolongent leurs réacteurs jusqu’à 60, voire 80 ans, démontrant une tendance mondiale. La France, en prolongeant ses réacteurs sous la supervision de l’ASN, garantit leur sûreté pour cette exploitation à long terme.

• Contrôle strict de l’ASN : Chaque prolongation est encadrée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), garantissant une indépendance et une transparence nécessaires pour rassurer le public.



Ce projet met en avant la conformité du réexamen de sûreté avec les standards internationaux, son adaptation aux défis climatiques, et sa contribution à la politique énergétique de la France. La poursuite de ces réexamens sous la supervision de l’ASN est essentielle pour maintenir un parc nucléaire sûr et durable, en cohérence avec les attentes sociétales et environnementales actuelles.

Avis favorable avec observations sur le projet de position



Le projet de position de l’ASN associé aux orientations retenues par EDF pour le RP5 900 sont globalement conformes à ce qui est attendu d’un tel réexamen pour la poursuite d’une production continue et durable d’électricité décarbonée, sûre et compétitive. Ainsi, pour autant que l’approche retenue pour ce réexamen reste proportionnée aux enjeux dans des conditions économiquement acceptables, je suis favorable à la mise en œuvre de ce programme de la phase générique du RP5 900.



Commentaire général



En complément de la vérification de la conformité dont le vieillissement, la prise en compte du retour d’expérience et de l’évolution des connaissances, EDF retient 2 objectifs majeurs pour ce 5e réexamen périodique de ses réacteurs électronucléaires de 900 MWe (RP5 900) :

- consolider les améliorations importantes de sûreté nucléaire apportées lors du 4e réexamen ;

- poursuivre l’anticipation des effets du changement climatique et s’y adapter le cas échéant.



Avec la fin du déploiement du noyau dur défini après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et les modifications importantes réalisées lors du 4e réexamen périodique et de ses suites, le niveau de sûreté nucléaire des réacteurs 900 MWe progresse encore pour être voisin de celui des réacteurs de la 3e génération. Concernant les effets du changement climatique sur le fonctionnement et les risques, déjà engagés par EDF depuis plus de 20 ans, les études et les investissements nécessaires se poursuivront en intégrant les derniers éléments de connaissance au regard notamment de la gestion de l’eau et des évolutions des aléas.



Dans son projet de courrier de position, objet de la consultation, l’ASN, reprenant l’avis du groupe permanent d’experts pour les réacteurs (GPR) du 25 juin 2024, qualifie les orientations retenues par EDF pour le RP5 900 de « pertinentes et cohérentes avec l’état actuel des connaissances ». Elle considère que ces orientations peuvent être mises en œuvre sous réserve cependant de la prise en compte de nombreuses demandes qui jalonnent le texte : 27 demandes dans l’annexe sont explicites et numérotées, d’autres, moins explicites, se retrouvent au fil du texte.



Le projet de position de l’ASN associé aux orientations retenues par EDF pour le RP5 900 sont globalement conformes à ce qui est attendu d’un tel réexamen pour la poursuite d’une production continue et durable d’électricité décarbonée, sûre et compétitive. Ainsi, pour autant que l’approche retenue pour ce réexamen reste proportionnée aux enjeux dans des conditions économiquement acceptables, je suis favorable à la mise en œuvre de ce programme de la phase générique du RP5 900.



Commentaires particuliers au fil du texte du projet



Com 1 : En page 1 du projet de courrier, il est rappelé, conformément à l’article L. 593-19 du Code de l’environnement, que le rapport de fin de réexamen de chacun des réacteurs « inclura notamment les dispositions que l’exploitant envisage de prendre pour remédier aux anomalies constatées ou pour améliorer la protection des intérêts ». En page 2, une demande analogue de telles dispositions est faite par l’ASN mais à produire par l’exploitant en fin de phase générique, c’est-à-dire avant les 5e visites décennales et la remise des rapports de fin de réexamen. Enfin, en page 8, l’ASN demande « de déployer les améliorations en matière de sûreté et de protection de l’environnement issues du réexamen (dont tout ou partie des dispositions demandées en page 2) dès les visites décennales des réacteurs », c’est-à-dire avant la fin du réexamen marquée par la remise du rapport de réexamen.

Afin de clarifier ces différentes demandes de « dispositions » d’amélioration, il pourrait être ajouté, comme le précise l’article R 593-62 du Code de l’environnement, la mention « à la suite du réexamen périodique » pour ce qui concerne les dispositions du rapport de réexamen présentées en page 1 : « … les dispositions que l’exploitant envisage de prendre, à la suite du réexamen périodique, pour remédier aux anomalies constatées ou pour améliorer la protection des intérêts ». Voir aussi Com 5.



Com 2 : En page 3, il est fait état d’une « démarche lancée sur la durée de fonctionnement des réacteurs, qui a pour but d’analyser jusqu’où il est possible de poursuivre le fonctionnement des réacteurs dans des conditions sûres et en préservant des marges suffisantes pour la sûreté, tout en donnant de la visibilité aux acteurs de la politique énergétique ».

Cette démarche est effectivement essentielle afin de donner de la visibilité à moyen long terme à tous les acteurs : ceux qui définissent la politique énergétique, mais aussi les exploitants et intervenants industriels, les collectivités territoriales, les acteurs économiques et sociaux de proximité, ...

Cette démarche est clairement à associer, voire à intégrer, à l’ACTION NUC.1 du projet de PPE3 dont l’objet est de « Poursuivre le fonctionnement des réacteurs électronucléaires après 50 ans puis 60 ans tant que les exigences de sûreté applicables sont respectées ».

De plus et dès que possible, il serait souhaitable de présenter cette démarche au public.



Com 3 : En page 4, je propose de préciser la considération énoncée : « D’une manière générale, je considère … lors de leur 4e réexamen périodique et d'approfondir les connaissances sur le changement climatique, d'anticiper ses effets et de s'y adapter le cas échéant ».



Com 4 : En page 7, le signalement à l’exploitant : « J’attire votre attention … » n’apparait pas fondé à la lecture des documents mis à disposition pour cette consultation. Par ailleurs, le 4e réexamen étant terminé pour une partie des réacteurs 900 MWe (rapport de réexamen remis), une modification du texte est nécessaire : « J’attire votre attention … des travaux restant à mener dans le cadre des suites du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 900 MWe ».



Com 5 : En page 8, il est demandé à l’exploitant sauf exception justifiée de « …déployer les améliorations en matière de sûreté et de protection de l’environnement issues du réexamen dès les visites décennales des réacteurs. ». Cette demande mériterait d’être proportionnée à l’importance des enjeux associés à chacune des améliorations (cf. mon commentaire général). Par ailleurs, cette demande ne peut s’appliquer aux dispositions incluses dans le rapport de réexamen, que l’exploitant envisage de prendre, à la suite du réexamen, pour améliorer la protection des intérêts (cf. articles L. 593-19 et R 593-62 du Code de l’environnement).



Com 6 : En page 26, la Demande n°20 fixe à l’exploitant des objectifs de résultats : « réaliser un diagnostic approfondi de la performance de systèmes et définir les actions nécessaires pour garantir dans la durée leur performance » mais lui fixe aussi des objectifs de moyens : « actions de rénovation, d’exploitation, de maintenance préventive » qui relèvent de sa responsabilité, de ses compétences et de ses métiers. Je propose de retirer la phrase : « A cet égard, vous préciserez, …. au regard de la maîtrise des inconvénients ».



Com 7 : En page 28, la Demande n° 22 fixe aussi des objectifs de résultats et de moyens !



Com 8 : En page 31, la Demande 26 demande à l’exploitant « d’étudier … le cumul des incidences … en tenant compte de … ». Comme indiqué plus avant dans le texte, il s’agit plutôt d’actualiser voire de compléter les études existantes.



Com 9 : En page 32, la formulation de la Demande n°27 mériterait d’être précisée car il s’agit bien de réaliser, dans le cadre de la phase générique du réexamen, une analyse de conformité à la seule réglementation générique à plusieurs centrales 900 MWe.

La question de la prolongation de la durée de vie de nos réacteurs nucléaires de 900 MWe, qui constituent une part essentielle de notre mix énergétique, mérite une attention particulière. Il est fondamental de souligner les nombreux arguments en faveur de cette démarche, tant sur le plan de la sûreté que de l'indépendance énergétique de notre pays.



Tout d'abord, il convient de rappeler que les réacteurs nucléaires de 900 MWe bénéficient d'un haut niveau de sûreté, qui est garanti non seulement par l'exploitant, mais également par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). L'exploitant met en œuvre des procédures strictes d'entretien et de mise à niveau technologique, afin de répondre aux exigences de sûreté les plus élevées. Ces efforts sont régulièrement audités et vérifiés par l'ASN, qui veille à ce que chaque réacteur fonctionne dans les normes les plus rigoureuses. Des inspections régulières et des évaluations approfondies permettent de s'assurer que ces installations restent sécurisées, même face aux défis techniques et environnementaux.



La prolongation de la durée de vie de ces réacteurs ne se contente donc pas de s'appuyer sur une confiance aveugle ; elle repose sur des données concrètes et des analyses approfondies des risques. Les réacteurs de 900 MWe ont fait l'objet de modernisations significatives au fil des ans, et des investissements continus sont dédiés à leur mise à niveau, permettant ainsi de garantir leur fonctionnement sûr et efficace.



Ensuite, la question de notre indépendance énergétique est tout aussi cruciale. Dans un contexte géopolitique complexe, où les fluctuations des prix des énergies fossiles et les tensions internationales mettent en péril notre approvisionnement énergétique, il est impératif de diversifier et de sécuriser nos sources d'énergie. Les réacteurs nucléaires représentent une source d'énergie stable et prévisible, capable de réduire notre dépendance aux imports d'énergie.



En prolongeant leur durée de vie, nous renforçons notre souveraineté énergétique.

En intégrant ces réacteurs dans un mix énergétique renouvelé, nous pouvons garantir une production énergétique décarbonée, tout en préservant la sécurité d'approvisionnement pour les consommateurs.



En conclusion, la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires de 900 MWe est non seulement justifiable d'un point de vue de la sûreté, mais elle est également essentielle pour assurer notre indépendance énergétique. Cet engagement envers une énergie nucléaire sûre et durable est un choix responsable pour notre avenir.



Le dossier d'orientation de 5ème réexamen périodique du palier 900MWe donne amplement confiance et pourrait servir d'exemple à d'autres...

Les centrales nucléaires équipées de réacteurs 900 MW ont déjà fait l'objet de nombreuses modifications pour améliorer leur niveau de sureté qui tend ainsi vers celui de l'EPR. Chaque visite décennale est l'occasion de faire un point complet de l'installation, en particulier sur la sureté avec validation par l'Autorité de Sureté. La mise à niveau prévue pour affronter les effets du réchauffement climatique vient compléter les travaux déjà réalisés et permettra de prolonger la durée de vie de ces réacteurs en toute sureté.

Le principe d'un réexamen périodique permet aussi de contrôler avec une grande précision la conformité des matériels aux différentes conditions de fonctionnement, y compris accidentelles ou en cas d'agressions externes. Cela permet de juger l'état des installations et d'éviter un arrêt prématuré pour une raison non technique. Cet intérêt est fondamental autant pour une question d'économie de moyens mais aussi pour ne pas grever les marges de pilotabilité du réseau électrique.