Projets de décisions de l’ASN modifiant les décisions relatives aux prélèvements et aux rejets dans l'environnement des effluents liquides et gazeux

En 2020 avec ses 4 réacteurs refroidis en circuit ouverts, la centrale nucléaire de Tricastin a prélevé 4,8 milliards de m3 dans le Rhône. C'est presque autant que la somme des prélèvements d'eau douce de surface pour la production d'eau potable, l'agriculture et l'industrie sur l'ensemble de la France (5 milliards de m3 en 2018 !)



Par ailleurs, le rendement de conversion de l'énergie thermique produite par les réacteurs nucléaires étant de seulement 30 à 35%, le 2/3 de la chaleur produite de sert qu'à contribuer à l'effet de serre global en réchauffant l'eau et l'air. D'après une étude thermique du Rhône publiée par EDF en 2016, entre 1977-1987 et 1988-2010, la part du réchauffement du fleuve due aux centrales nucléaires est de 52% (1,2°C sur 2,3°C) à Aramon bien en aval du Tricastin. En prenant 1920-1977 comme référence, l'impact des centrales nucléaires estimé par modélisation est encore plus important (86% à Aramon).



Concrètement la Direction de EDF-Tricastin veut, tout d'abord, supprimer le point de contrôle des rejets toxiques au droit des 4 réacteurs nucléaires vétustes et délabrés du Tricastin (référencée station n°3) pour n'effectuer des contrôles en aval qu'après dilution dans l'eau du canal de Donzère-Mondragon, à plusieurs dizaines de mètres de là. Il n'est qu'à voir les graphiques alarmants pour comprendre qu'en supprimant ce point de contrôle EDF interdit à quiconque de constater le niveau effarent de ces rejets toxiques et mortels. Et s'octroie un blanc-seing permanent à polluer, contaminer, détruire la faune et la flore aquatique.



Enfin d'une manière générale, la suppression du contrôle de l'ASN sur certaines opérations de prélèvement d'eau, notamment dans les nappes alluviales ou phréatiques, pour par exemple entreprendre des travaux de génie civil c'est à dire d'aménagements d'autres voies et bâtiments, voire d'implantation de réacteurs EPR ou SMR, de stockage de déchets mortels et le passage de l'obligation de demandes d'autorisations à l'ASN à une simple déclaration de travaux par EDF, ne vise qu'à permettre à EDF de se comporter comme le font les compagnie pétrolières en Afrique ou en Birmanie. Ce qui laisse rêveur quand on voit la situation écologique et démocratique dans certaines régions de ces pays...



Au lieu de vous acharner avec une technologie aussi couteuse, peu efficace et dangereuse que le nucléaire, vous feriez mieux de prendre le virage des énergies renouvelables et de la sobriété énergétique.

Si l'intention est louable de consulter le peuple je constate que, si on s'intéresse réellement à de tels sujets, c'est à dire en étudiant le dossier et en présentant une véritable justification de sa position, c'est devenu impossible.



On va avoir plusieurs consultations chaque année sur le parc de réacteurs (via la CNDP) avec les grands carénages et la prolongation des exploitations. Il va falloir réviser les autorisations de rejet. Puis les enquêtes publiques sur la PNGMDR, puis pour les nouveaux réacteurs, puis sur la LPEC et la PPE et la SNBC.

Tout cela fait rideau de fumée.

En ce qui concerne cette enquête elle couvre un domaine hyper spécialisé qui va provoquer des réactions épidermiques, le fameuses controverses chères à la CNDP, avec des affirmations péremptoires.



Le nucléaire est une nécessité dans la crise climatique et énergétique actuelle. Je ne peux donc qu'approuver la proposition de l'ASN car le passé montre que les effluents du nucléaires sont correctement gérés (voir les bilans annuels.) et j'espère que les nouvelles limites ont été sérieusement discutées avec l'exploitant (je connais l'extrémisme de l'IRSN en ma matière)

Je pense que l'ASN fait fausse route en multipliant des consultations par sites ou réacteurs et que des consultations nationales avec des focus par site, tous le dix ou 20 ans, serait plus efficace, voire honnête.

Le lancement d’une enquête publique à l’occasion d’un projet qui modifie de façon sensible un ou plusieurs aspects de la vie de la collectivité et/ou des citoyens vivant à proximité du lieu d’implantation envisagé se conçoit parfaitement, ladite enquête ayant pour buts essentiels d’une part l’information du public, d’autre part le recueil des questions et observations des citoyens relatives à l’impact sur leur cadre de vie.

Le projet de modification des seuils de prélèvements et de rejets d’effluents liquides et gazeux de la centrale nucléaire de Tricastin entre dans un tout autre champ, celui des projets de très haute expertise sur une INB existante en exploitation.

Il est totalement illusoire de penser qu’un simple citoyen, même détenteur d’une connaissance scientifique générale, peut émettre une ou des recommandation(s) utile(s) au débat sur ce sujet. Pour apporter un avis constructif, il faut avoir travaillé sur les installations que ce soit lors de leur conception, leur construction, ou leur exploitation. J’ai personnellement consacré une partie importante de ma vie professionnelle aux projets de construction et démarrage des centrales nucléaires. Ma consultation partielle de plusieurs documents du dossier de consultation me conforte dans ma position qu’un simple citoyen ne peut pas avoir une plus-value lors la présente de la consultation. S’agissant de l’information du citoyen, il existe sur chaque site nucléaire une Commission Locale d’Information (CLI) chargée de remplir ce rôle d’information auprès de la population vivant à proximité de la centrale. Pourquoi alors faire en plus une consultation au niveau national ?

La présente consultation élargie présente à mon sens deux inconvénients majeurs :

- Elle consomme des ressources humaines de l’Autorité de Sureté Nucléaire et de son support technique l’IRSN qui dans le cadre de la relance du programme nucléaire ne devraient pas manquer de dossiers autrement plus sérieux à traiter, constituant ainsi un frein à l’application future du projet de loi en cours de préparation pour l’accélération des processus de construction des nouvelles centrales nucléaires.

- Elle constitue une tribune supplémentaire pour les militants anti-nucléaires dont on observe la radicalisation croissante. Leur obstruction totale très récente à des débats qui devaient se tenir à Lille et Lyon en est la parfaite illustration. Une partie significative des contributions déjà déposées est de cette veine militante anti-nucléaire complètement déconnectée des réalités industrielles et sociétales. Il m’est insupportable de penser que les experts de l’ASN et l’IRSN soient détournés de leur mission d’expertise pour jouer les commissaires enquêteurs en dépouillant les contributions de militants anti-nucléaires.

Il faut également garder en mémoire que depuis déjà plusieurs décennies les seuils des rejets liquides et gazeux des centrales nucléaires résultent d’approches du type ALARA (As Low As Reasonably Achievable) et MTD (Meilleure Technique Disponible), les seuils ainsi fixés étant la plupart du temps très nettement en dessous des seuils garantissant l’absence d’impact sanitaire significatif sur les populations. Cet état de fait renforce la nécessité d’une très haute expertise pour débattre utilement des modifications proposées.



Ma position pour la présente consultation est de faire entièrement confiance aux parties prenantes que sont l’ASN et son support technique l’IRSN, et EDF exploitant pleinement responsable de la sureté nucléaire. La consultation du public, pour son information et recueillir ses éventuelles observations, aurait dû être limitée au fonctionnement normal de la CLI de Tricastin.

J'observe une distorsion de la réalité au sujet des prélèvements dans les nappes sur la carte generale des prélèvements en eaux des differents usagers, trahie par votre Note que je cite :



"les chiffres présentés ne prennent pas en compte le fonctionnement du CNPE de Tricastin

(considérant que la quasi-totalité de l’eau prélevée est restituée directement au milieu)."



Cette Note est située dans les documents sur l'impact environnement (page 34 sur 148, annexe 1 page 6/56 ) sous la carte détaillant les types de prélèvements d'eau dans la région autour du Tricastin. Elle constitue une hypocrisie notoire sachant que 1) toute l'eau prélevée n'est pas restituée, une partie est évaporée (chaleur et vapeur d'eau = effet de serre) 2) l'eau restituée est trop chaude , et polluée (tritium, etc)

Sur l'opération en projet d'injection d'acide dans la nappe c'est un produit chimique de plus et j'y suis défavorable. La vraie sécurité c'est d'arrêter ces INB vieillies, dangereuses et ultra polluantes par ailleurs. (Voir toutes les "autorisations de rejets" gazeux et liquides des réacteurs, sans parler des déchets solides radioactifs dont la France déborde avec leurs fuites toxiques et les risques associés comme cibles militaires ou terroristes)

Je suis également opposée aux dérogations à l'interdiction de prélèvement d'eau que l'ASN a accordée aux INB pendant l'été, au lieu de les faire arrêter.



J'ai remarqué aussi que de nombreuses données de vos documents ont été remplacées par deux crochets carrés encadrant un surlignage jaune: caviardage?? pourquoi?

- Je suis opposé à la suppression du point de contrôle des rejets toxiques au droit des 4 réacteurs nucléaires vétustes et délabrés du Tricastin (référencée station n°3): bricolage qui permet de masquer l'amplitude des rejets toxiques et mortels

- Je suis opposé à la suppression du verrou des limites de températures de rejets en cas de canicule ou de baisse des étiages du Rhône et du canal bordant la centrale atomique ou d'augmentation des températures ambiantes de l'air et de l'eau; cette décision serait catastrophique pour la faune et la flore aquatique.

- Je suis opposé à la manipulation anti-scientifique et attentatoire à la santé de la population, qui consiste à produire des moyennes mensuelles ou trimestrielles voire annuelles de la toxicité des rejets des réacteurs atomiques.Il est scandaleux de vouloir lisser des pics de pollution en établissant des moyennes sur des périodes longues.

- Je suis opposé à la suppression du contrôle de l'ASN sur certaines opérations de prélèvement d'eau, notamment dans les nappes alluviales ou phréatiques, pour par exemple entreprendre des travaux de génie civil c'est à dire d'aménagements d'autres voies et bâtiments, voire d'implantation de réacteurs EPR ou SMR, de stockage de déchets mortels. Ainsi qu'au passage de l'obligation de demandes d'autorisations à l'ASN à une simple déclaration de travaux par EDF.

Les consultations du public sur le thème de l’énergie nucléaire, quelle que soit l’entité organisatrice, dérapent généralement vers un affrontement entre les opposants et les tenants de cette énergie, considérée comme une calamité par les premiers et vertueuse par les seconds.



Je n’échappe pas à ce comportement en tant qu’ancien exploitant de centrale nucléaire en m’efforçant de présenter des arguments rationnels qui s’opposent à un discours dogmatique, lequel est le fait de nombre d’opposants. Mais c’est la règle du jeu et il faut bien s’en accommoder même si mon avis ne comptera que pour une unité, rendant négligeable le retour sur investissement consenti.



La présente consultation n’échappe pas à ce constat avec néanmoins la curiosité de voir les opposants, emportés par leur élan, émettre des avis défavorables alors que cette consultation ne fait que durcir les exigences de l’ASN !...



Or, cette dérive de l’ASN voulant laver plus blanc que blanc est révélatrice d’un pouvoir devenu exorbitant qui échappe à tout contrôle, fusse devant la représentation nationale, qui s’autorise à imposer ses décisions sans avoir à justifier leur bien fondé, usant et abusant de l’utilisation de raisonnements déterministes sans égard pour une approche probabiliste et, au final, qui ne fait que renforcer la difficulté à construire et conduire des installations nucléaires devenues trop complexes et dont les coûts s’envolent en conséquence. Tout le contraire de ce que devrait être la sûreté de nos installations.



En l’espèce, il s’agit, au prétexte d’un retour d’expérience, de durcir des exigences pourtant fondées sur des considérations déjà bien établies de protection du public.



C'est la double peine pour les exploitants. De quoi décourager les bons élèves de faire des efforts pour réduire leurs rejets et les inciter à adopter un comportement moins exemplaire.



Reste à espérer que le voyage aux USA de Bernard Doroszczuk le convaincra à plus de modération de la part de l’Autorité qu’il préside.



Une situation paradoxale qui justifie mon abstention dans cette consultation en espérant qu’il en sera tenu compte dans le décompte final.

Je note que pour cette consultation, comme beaucoup d'autres, un certain nombre d'avis exprimés le sont par des personnes n'ayant aucune compétence dans le domaine.

Je suis choqué de lire par exemple "la mafia du nucléaire", comment peut-on écrire ce type d'idiotie?

Quoique qu'en dise les anti-nucléaire, notre énergie électronucléaire est indispensable car comme l'énergie électro hydraulique elle produit une énergie modulable et faiblement émettrice de CO². Nous pouvons remercier EDF, exploitant responsable et les pouvoirs publics qui ont jadis décidé la construction de nos réacteurs nucléaires.



Ne faisons pas comme nos voisins d'outre-Rhin. Ils installent des éoliennes et panneaux photovoltaïques à chaque coin de rue, lesquels ne produisant de l'énergie que 20% du temps et pour compenser, ils font fonctionner des centrales au charbon ou au lignite; merci pour la planète.



Le retour d'expérience est un point fort du nucléaire. Il permet de faire évoluer la maintenance, la sûreté des installations ainsi que les autorisations d'exploitation.



Le procédé d'acidification pour la source d'appoint ultime qui permet de disposer d'une source froide supplémentaire accroit la sûreté des installations, c'est une bonne chose et démontre la responsabilité de nos exploitants.



Le retour d'expérience de Tricastin est positif et permet de diminuer certaines limites il serait dommage de s'en priver puisque c'est bon pour l'environnement. D'autres industries devraient en prendre exemple…

Avis favorable.