Modalités particulières de prélèvements d’eau et de rejets dans l'environnement des effluents liquides des installations du site électronucléaire de Chooz (EDF- département des Ardennes)

Chooz B.

Un point n’est pas clair dans ce dossier il y est mentionné que le forage a commencé en avril 2021 pour une durée de 12 mois. L’enquête ASN début d’ici un an et demi après. Qu’en est il ?

Les listes des sigles n’est pas complète par rapport aux nombreux sigles employés. Exemple AIP, AOX.

La nappe de prélèvement est qualifiée de phréatique ou de nappe des alluvions de la Meuse. La notion de vitesse de renouvellement n’est jamais évoquée dans le dossier.

Le projet de décision ASN porte en article 14 l’affirmation que la résistance mécanique et les caractéristiques hydro dynamiques du sol sont reconstituées. Sauf omission de ma part le dossier est assez exhaustif mais ne mentionne rien qui puisse affirmer cela. La stabilité des sols est un problème en France omniprésent avec les périodes de stress hydrique et de sécheresse répétées. Pour une installation ICPE comme un CNPE la question ne peut être éludée. D’autant que le volume d’eau pluviale drainé par le site et rejeté en SEO est important et même si le volume d’eau pompé ne correspond qu’à l’équivalent de la pluviosité sur une douzaine d’hectares par an.

Aucune autre solution n’est envisagée si la performance de débit n’est pas atteinte d’emblée ou dans l’avenir.

Si la prescription est claire sur le caractère d’utilisation du pompage pour l’urgence définie et pour éprouver le système et l’entretenir, le dossier comporte peu de garde fou hormis les compteurs inviolables qui interdirait à l’exploitant l’utilisation pour d’autres usages et les moyens de contrôle d’un éventuel dévoiement (même si cette solution de pompage est 1400 fois moindre que le besoin annuel du site en fonctionnement).

Première remarque sur le fond du problème du drainage exposé : comment étaient gérés les drainages des galeries et les rejets jusqu’à présent en période de fonctionnement et depuis le démantèlement ? Quelles valeurs limites étaient retenues alors qu’un réacteur en fonctionnement génère des quantités non négligeables de tritium.

1993 et 1995 furent des années de pluie abondante en automne et hiver et d’inondations records. Le dossier se base sur l’epama et les crues de 1983.

Sur le seul tritium, la période biologique avancée dans le dossier d’un an seulement minimise son impact biologique. La considération classique des 10 périodes pour « disparition » du radioélément nous amène à 123 ans pour le lit du fleuve où les berges potentiellement contaminées par le passé. On touche ici au problème général peut évoqué car difficilement maîtrisé de la pollution environnementale par le tritium.

Le dossier ne mentionne pas la spécificité de Chooz A dans la caverne rocheuse et la question de la contamination de cet environnement par les produits de fission et avant tout le tritium dont la capacité à franchir toutes barrières est connue. Idem pour le bore et le lithium utilisés en cours de fonctionnement et potentiellement générateurs de tritium.

P. 24. Le propos n’est pas clair sur les seuils de bêta global et de bêta tritium : 0,5 à 10 Bq/l.

Le dossier semble minimiser la présence de tritium artificiel en avançant de manière récurrente que la concentration en tritium des eaux drainées seraient celle de l’eau de pluie. On y évoque l’activité « additionnelle » identique à celle de l’eau de pluie soit 0,5 Bq/l (pluie 0,6 Bq/l en moyenne). Il est précisé que le nettoyage des puisards a amélioré à la baisse l’activité bêta : « Marquage historique des fonds de puisards ». Ceci renvoie à la première interrogation sur la méthode de maîtrise des effluents antérieurs à cette demande en cours !

On ne trouve que ce que l’on cherche. La question de la recherche des sous produits de la fission et du seul trans uranien Pu généré n’est pas ici évoquée autrement que par la recherche d’émission alpha et gamma avérée négatives en 2015 16 et 20-21. Quid en 2017 18 19 ? Absence de recherche ou omission ?

P.28 il est évoqué une étude de sensibilité et dose des populations et biota sans aucune précision sur les contours et méthodes de l’étude. Prélèvements sur berges, analyses, pas de précision du choix des sites ? Étude théorique ou de terrain ?

L’affirmation P. 28 que la modélisation est impossible traduit bien le côté purement théorique de la base argumentaire. Ce qui est un peu léger pour les personnes potentiellement exposées en aval.

Évidemment la dose en population par individu est infinitésimale sans préciser la nature du rayonnement.

Le problème posé de lessivage et de saturation par les fortes précipitations est toujours contrebalancé par l’argument de la dilution pour « faire disparaître » la dosimetrie, que les effluents restent dans le lit mineur de la Meuse quelques kilomètres plus loin, c’est à dire à Givet ou en Belgique. On note que l’augmentation du débit donne pour argument un emport rapide dans le lit du fleuve. Bref que le problème se solutionne « naturellement » avec les cause de sa genèse et qu’in fine se serait une simple gestion réglementaire de l’eau de pluie !

« L’absence de zone inondable notables entre Chooz et Givet » est un raccourci irréaliste et méprisant pour les riverains. J’invite l’asn à rejeter cet argument péremptoire qui a pour but de faire l’économie des études et moyens nécessaires à la protection des populations et de l’environnement.

Vu la place que le site de Chooz A offre, la question de mise en place de bâches supplémentaires ou réservoirs T ou de tout autre système de retenue n’est pas proposée. Même si cet effort ne devrait concerner que quelques jours par an : 4 selon le rapport, plus de 10 selon le site hydro.eaufrance.fr.

Notons ici que les changements climatiques se caractérisent par une augmentation rapide des alternances de stress hydrique et de périodes de pluies très abondantes. En l’espèce le dossier n’apporte pas de réponse anticipative sur ce point.

L’industrie nucléaire ne doit pas faire l’économie des moyens pour rester digne de confiance.

L’asn ne doit pas autoriser de rejets en débit supérieur à la limite actuelle et rester dans les prescriptions toujours admises et acceptées par la population en aval et en proximité du site : pas de rejets d’effluents liquides en période de débordement sur berge même si ceux ci sont minimisés par l’exploitant en amont.