Mise en service et utilisation de la cuve du réacteur EPR

Je suis tout à fait favorable au décalage de la date limite de remplacement du couvercle, pour permettre le démarrage et la réalisation de l'ensemble des essais de Flamanville 3 le plus tôt possible.

Ceci d'autant plus que le couvercle actuel est considéré par tous comme "techniquement apte au service", et c'est seulement le fait de la difficulté de faire des contrôles en service sur des zones de ce couvercle qui a conduit à limiter sa durée de fonctionnement (faisabilité des contrôles non acquise à la date de la décision initiale).

Il aurait été pertinent de voir si de tels contrôles sont désormais faisables ou s'ils le seront dans un avenir proche. Ce qui pourrait éventuellement éviter un remplacement superflu ou inutilement précoce.



En résumé avis favorable à une telle décision qui n'obère pas l'avenir.

A priori, seule la durée de la contrainte mécanique sur ce couvercle est le paramètre à prendre en compte. Il conduit à une date limite de fonctionnement sous contrainte à ne pas dépasser. Et comme l'EPR ne démarrera qu'en 2024 en raison des reprises de soudures sensibles, il semble évident de reporter la limite initialement accordée du retard au démarrage.

La réalité est d'ailleurs plus liée à un calcul probabiliste (durée de fonctionnement admissible) que déterministe (date fixe à ne pas dépasser). ET comme l'ASN a entrepris de s'intéresser aux justification probabilistes, plus scientifiques que celles purement administratives des justifications déterministes, il semble normal de penser que son autorisation s'inscrit dans cette logique de raisonnement.

Le défaut de la cuve ne peut aboutir à une fragilisation qu'avec une forte et longue irradiation. Les estimations précédentes étaient basées sur une durée de fonctionnement estimée sûre et ne conduisant pas à une fragilisation significative de la cuve. Comme le démarrage de Flamanville 3 a été retardé, il semble tout à fait raiosnnable de décaler la date prévue pour les opérationsd e mise en conformité de manière à avoir pu mener à bien les tests et autres opérations liées à un cycle normal de fonctionnement.



Donc avis favorable

Mais en l'occurrence, le "bon sens " est parfois invoqué par ceux qui sont "pour" le projet de décision de l'ASN comme par ceux qui sont "contre". Quant à moi, je m'en remets aux faits : un couvercle de cuve avait été forgé qui, sans répondre à 100% à toutes les spécifications techniques imposées, fut néanmoins jugé en son temps par l'ASN comme tout à fait apte à garantir la sûreté de l'installation au moins pendant un premier cycle de fonctionnement. A charge pour l'exploitant de le remplacer à l'issue de ce cycle. Connaissant la prudence de l'IRSN et la rigueur de l'ASN, je suis certain que ceci ne fut pas décidé à la légère, et je ne vois pas pourquoi il faudrait imposer un nouveau retard à ce chantier en changeant maintenant la règle du jeu. Je me déclare donc favorable au projet de décision de l'ASN.

Le projet de décision de l'ASN est parfaitement logique et cohérent : compte tenu du report de la date de mise en service, il autorise l'utilisation du couvercle pour une durée inférieure à celle qui était envisagée avant le report de la mise en service. Il n'y a donc aucune réduction de la sûreté par rapport à la décision précédente, elle-même motivée. C'est une modification administrative qui reste donc, de manière plutôt favorable, dans le niveau de sûreté initial. Rien ne s'y oppose donc.

Il est bien évident que sur le plan scientifique c'est le fonctionnement du réacteur donc la fluence de la cuve qui est un paramètre important pour ce dossier du couvercle et du fond de cuve de Flamanville.



Il n'y a don pas lieu de lier le remplacement du couvercle de cuve à une date calendaire mais de lier cette opération à une durée de fonctionnement du réacteur. Donc la proposition de décision de réaliser cette opération à la 1ere visite du Circuit primaire est tout à fait justifiée.