Projet de décision relative aux modalités de mise en œuvre d’un système d’autorisations internes dans les INB n° 93 (Georges Besse I), INB n° 105 (Comurhex), INB n° 138 (IARU), INB n° 155 (TU5), INB n° 168 (Georges Besse II) - AREVA Tricastin

Un projet doit être motivé. Là, rien. On peut donc comprendre «laissez nous faire ce qu'on veut» ou que «le dispositif actuel nous coûte trop cher». D'une part c'est quoi, une opération «mineure»? Changer un fusible? La moquette des bureaux? Au delà, rien ne paraît vraiment mineur dans une centrale nucléaire. D'autre part il y a dans l'énoncé une tentative de créer une confusion: en effet, un «dispositif de contrôle interne présentant des garanties de qualité, d’autonomie et de transparence suffisantes» est une formulation vague (suffisantes, mais face à quels objectifs?), et aussi, selon le principe de droit affirmant que l'on ne peut être juge et partie, inconcevable.

Si c'est interne, alors par définition, ça ne peut pas être autonome, à moins de comprendre ce mot par «fichez nous la paix».

Et transparent, mais vis à vis de qui? de l'ASN? à quoi servirait alors cette transparence si l'ASN n'a plus son mot à dire?

Cette demande ne tient donc pas debout.

Ce document n'apporte pas de précisions crédibles sur ce qu'on entend par "opérations mineures". Comment croire que manipulation d'uranium passe par des opérations à risque "mineur" ? Il est choquant de constater que l'industrie nucléaire cherche à se dispenser de contrôles externes alors que le retour d'expérience montre qu'elle nécessite, précisément, toujours plus d'efforts de sécurisation.
Par ailleurs on peut se demander à quoi servira cette "consultation", autrement qu'à permettre d'affirmer que "le citoyen a été consulté". Avec aussi peu d'éléments explicatifs accessibles, cela relève de la manipulation. Evidemment je m'oppose à ce projet de décision.