Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans

Si l'on pense à la planète, continuer, avec des gages de sûreté, à exploiter des centrales qui produisent une énergie plus faiblement carbonée que la plupart des renouvelables est bien évidemment une bonne chose, cette énergie est aussi économe en acier, béton, emprise au sol et morts/kWh produits, surtout lorsque les centrales son déjà existantes.

Concernant les déchets, on en a déjà une bonne quantité, si on n'avait pas écouté quelques "écolos" qui pensent faire de l'écologie mais font une religion dogmatique antinucléaire, on aurait déjà la solution pour en utiliser une bonne partie et ne plus dépendre des mines canadiennes.

Quant à ceux qui pointent l'endettement d'EDF, enlevez-y le milliard annuel de dividendes prélevé par l'Etat, ainsi que le manque à gagner lié à l'ARENH et ca devient bien moins préoccupant.

La prolongation, autant que techniquement possible, des centrales est un impératif écologique. Voter leur arrêt quand il leur reste du potentiel est un écocide caractérisé

A ceux qui pensent que le choix de prolonger ou non ces installations revient à des spécialistes en physique nucléaire, il convient de rappeler que celles-ci dépendent d'un opérateur en énergie dirigé par des personnes qui n'en sont pas, dont la gestion les à amener à faire face à près de 40 milliards de dettes, et qui souhaitent, entrautre joyeusetés, réaliser un plan d'économie budgétaire sur les coûts d'exploitation du nucléaire de 100 millions d'euros en France et accessoirement 100 autres millions en Angleterre (le plan MIMOSA).
Penser sérieusement que les recommandations de l'ASN seront véritablement appliquées, et non continuellement repoussées (car, au vu du contexte réglementaire de l'UE, ça n'ira pas en s'arrangeant...), c'est choisir de faire un pari perdu d'avance qui s'il n'engageait pas un risque "inassumable" (car à n'en pas douter, l'ASN, EDF ou les politiques n'hésiteront pas à se rejeter mutuellement la faute éternellement). Finalement, il sera plus commode que cette responsabilité repose sur ceux qui plébiscitèrent, fort de leur master en physique nucléaire (ou non), la continuité du recours à une énergie lourde, complexe, onéreuse et dangereuse sans tenir compte du contexte económico-politique actuel: un État qui se désengage, une entreprise endettée en pleine restructuration, une instabilité sociale, économique et politique grandissante, etc...
Il faut dire NON à la reconduction au-delà de 40 ans des réacteurs nucléaires ! Il restera toujours des réacteurs de 1300Mwe qui n'ont pas encore atteint cet âge et dont vous pourrez toujours vous réjouir...

Qui a pu avoir en tête qu’il fallait faire un radiotrottoir (car c’est de cela en réalité qu’il s’agit) sur la question « que pensez-vous d’une éventuelle prolongation de l’utilisation des réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans ? » avant que l’ASN remette un avis ? Je suppose que l’ASN le fait parce qu’elle n’a pas le choix, les promoteurs de la « démocratie participative » étant passés par là. Bref. Cette consultation n’a aucun sens si ce n’est si les décideurs (politiques) veulent ainsi prendre le pouls de la mobilisation des « personnes intéressées » (à défaut d’être compétentes) sur le sujet.

L’expertise technique permet de faire un état des lieux et de réaliser des prévisions. A elle seule elle ne suffit pas à prendre des décisions qui sont de l’ordre politique. D’autres considérations (la sensibilité du public en est une parmi beaucoup d’autres) sont évidemment nécessaires aux décideurs, élus dans une démocratie.

La décision de créer une autorité indépendante (l’ASN) et de soumettre à cette autorité tous les dix ans la question de la prolongation d’exploitation de ces installations est une décision politique. Ce serait un contresens évident de penser qu’il y aurait une justification technique à cette périodicité décennale. Cet examen décennal rythme aussi la mobilisation antinucléaire puisqu’à chaque échéance il peut être développé le mantra « ça y est, on arrête ».

Bref, encore une fois, passons à l’exercice qui nous est demandé par l’ASN.

Je ne renouvèlerai pas un argumentaire historico-technique. Je viens de voir qu’un commentaire signé « LION » l’a fait d’excellente facture. Cet auteur témoigne d’une connaissance suffisamment précise pour penser que son auteur est, lui, compétent.

Mon avis personnel est favorable à cette prolongation moyennant la réalisation des contrôles et travaux éventuellement demandés par l’autorité indépendante. Il s’assortit d’un rappel d’un désapprobation (le mot est faible) de la décision politique prise sous la présidence Hollande et partagée par la présidence Macron d’arrêter les deux réacteurs de Fessenheim alors que, justement, rien de le justifiait sur le plan technique au vu des constats tant de l’exploitant que de l’autorité indépendante.

Tout d’abord, sur la question posée, la question de l’âge n’est pas pertinente pour une installation industrielle dès lors qu’elle est maintenue, que les pièces et sous-ensembles qu’il est judicieux de changer périodiquement le sont, etc. Quiconque travaille dans n’importe quelle industrie le sait. De ce point de vue l’industrie nucléaire ne diffère pas des autres. Quarante ans, pour une installation industrielle, c’est « jeune ». La question principale est l’obsolescence et, en la matière, cette technologie n’est pas (encore) dépassée. Elle le sera et, quand elle le sera (par des générations nouvelles de technologie de production nucléaire : la surgénération ? etc.) la question de la substitution des anciennes technologies par les nouvelles se posera.

Ensuite, la question sous-jacente de la plupart des commentaires n’est pas liée à l’âge mais au principe même du recours à cette manière de produire de l’électricité. Le choix réalisé par nos anciens s’est révélé être excellent. Il n’était alors pas question de climat et d’émission de gaz à effet de serre. Il s’agissait d’équiper le pays d’une capacité de production d’électricité pilotable (les besoins de puissance au fil chaque journée comme au fil de chaque saison ne sont pas constants et la production doit être nécessairement – pour des raisons techniques – toujours égale à la consommation) suffisante, économique, et assurant l’indépendance énergétique du pays. Cela a été réalisé grâce au choix d’un mix électrique s’appuyant sur le nucléaire et subsidiairement de l’hydraulique. Ceci nous a donné indépendance énergétique (avec une disponibilité de minerai répartie dans des pays du monde politiquement stables), électricité à bas coût, économie d’espace, impact environnemental minimisé (qui plus est avec le choix de la Hague), un niveau de sécurité inégalé avec toutes les autres formes de production d’électricité. (je souscris à ce que dit le dénommé Lyon sur les accidents nucléaires de Three Misles Islands, Tchernobyl et Fukushima).

La prise de conscience plus récente de l’impact des émissions de gaz à effet de serre sur le climat a rajouté un argument supplémentaire à la pertinence de ce mix nucléaire et hydraulique pour la France (car c’est d’elle qu’il est question dans la question de l’ASN). Les émissions de CO2 liés à la filière électronucléaire, du minerai jusqu’au démantèlement, sont (en France) les plus basses de tous les moyens de production d’électricité, même en les comparant aux énergies renouvelables intermittentes (solaire et éolien), et ce du fait que nous assurons nous-mêmes le retraitement des déchets de nos centrales (c’est ce qui permet d’avoir en France moins de gCO2/kWh que les autres :
6gCO2/kWh en France contre une moyenne mondiale de 12gCO2/kWh).

Donc mon avis est clair. Oui, prolongeons l’exploitation de nos réacteurs en faisant ce qu’il faut pour que cette exploitation reste exemplaire et reprenons de toute urgence les investissements dans cette filière, pour nos besoins nationaux, mais aussi pour exporter de l’électricité à nos voisins qui s’enlisent dans des choix qu’ils ne tarderont pas à regretter. Relançons en urgence la filière de la surgénération ; au besoin en faisant, une fois encore, l’acquisition de la technologie américaine puisque de Jospin (qui a arrêté Super-Phoenix) à Hollande et Macron les dirigeants successifs ont tout fait pour détricoter (manque de vision ?) l’héritage De Gaulle/Pompidou/Giscard pour que la France, pourtant bien partie, se retrouve exclue de cette technologie. Raccrochons les wagons. Développer les structures énergétiques est essentiel pour l’avenir d’un pays, et cela s’organise sur le temps long, au-delà des petites préoccupations politiciennes d’un quinquennat à un autre. Repousser sans cesse les décisions revient à capituler et à faire le choix de la décroissance et du déclin. Réveillez-vous.

Je ne comprends pas qu'il faille consulter les citoyens sur ce genre de questions qui devaient être gérées par les experts ou les dirigeants du gouvernement.

Il est évident qu'il faut conserver un maximum de nucléaire en France (en attendant la fusion nucléaire) afin d'avoir l'énergie la plus propre au meilleur prix et en grande quantité. Nos centrales sont fiables.
Tant que des contrôles sont fait, il n'y aucune raison qu'un accident se produise.

Vouloir sortir du nucléaire serait catastrophique et nous mènerait à devoir compenser avec du charbon et du gaz, ce que personne ne veut !

Ce qui est complexe, c'est la connerie humaine. Le mensonge pour pouvoir persister dans l'erreur. C'est criminel. On est mis dans le fait accompli et forcés à accepter l'inacceptable (jouer à la roulette russe) pour rester dans l'immobilisme et risquer l'accident alors que nous avons trente ans de retard dans le renouvelables et que ce sont les seules ressources d'énergie que l'on a chez nous (pas d'uranium, pas de pétrole, pas de gaz et pas de charbon). Pendant ce temps, tout notre argent fout le camp dans le nucléaire (la gabegie du siècle et des siècles).

Aucune gestion, aucune souveraineté, aucune indépendance. Vendre l'EPR aux chinois et les actions d'EDF aux investisseurs étrangers est un crime de haute trahison. Et l'EPR Flamanville n'aurait pas dû être autorisé avec une cuve non conforme, même si l'ASN a décidé un changement du couvercle, elle aurait dû interdire la cuve car le risque de rupture ne pouvait être écarté (c'est ce que j'ai essayé d'expliquer dans la consultation de l'ASN mais sans succès). Donc ce n'est pas l'ASN qui décide mais EDF. D'ailleurs EDF a déjà commencé à acheminer le combustible de l'EPR pour nous mettre devant le fait accompli, comme d'habitude mais ce n'est que du bluff. Cette centrale a subi bien trop de malfaçons et de mensonges camouflant systématiquement et continuellement la vérité afin de mettre l'ASN devant le fait accompli et l'ASN a été forcée d'accepter l'inacceptable sous la pression de l'État (qui change les lois de protection de l'environnement par décret). Je suppose que pour la prolongation à 60 puis 80 puis 100 ou 200 ans, pendant qu'on y est, l'ASN n'aura d'autre choix que d'obéir à EDF, comme d'habitude. C'est donc au peuple de dire non tout de suite, avant l'accident qui rayera la France de la carte du monde.

Je suis assez stupéfait que, dans une matière aussi complexe, on demande l'avis des citoyens. L'ASN est l'EXPERT nucléaire français indépendant et le GENDARME de la Sureté Nucléaire. Votre avis technique doit primer sur tous les autres. Vous indiquez ici les conditions que vous avez mises pour assurer cette prolongation. EDF est donc tenue de s'y conformer, sous votre supervision. Circulez, il n'y a rien à voir !
Que se pose alors un problème politique, c'est autre chose. A l'Exécutif et au Législatif de débattre de la politique de la France en matière de transition énergétique et de trancher, avec ou sans consultation populaire.
Des points de vue technique, économique et politique, le maintien de la totalité du parc électronucléaire français actuel est INDISPENSABLE pour aller vers une Société 100% électrique. Et pour y arriver, il faut aussi lancer de nouveaux chantiers d'EPR, sans tarder. Si on veut tenir les engagements nationaux et européens, la production d'électricité "verte" va devoir exploser. ET LE NUCLEAIRE PRODUIT DE L'ELECTRICITE "VERTE" ! De plus dans le paysage énergétique européen, l'apport du nucléaire français deviendra indispensable.
Et n'oublions pas les objectifs (discutables) que l'on fixe à l'hydrogène. Pour produire H² "vert", il faut de l'électricité "verte" !
Avec mes sincères salutations

Mais surtout, pour l’arrêt des MENSONGES de la filière nucléaire :

- énergie décarbonée : FAUX, surtout que même l’AIEA (pro-nucléaire forcément) néglige voire ne considère ni le démantèlement des centrales ni le stockage des déchets à long terme.
- énergie non polluante : FAUX, même en conditions normales les centrales et les sites de stockage rejettent des radioéléments dans le milieu naturel. Sans compter le nombre hallucinant d’ « incidents » qui sont très souvent des rejets de radioéléments dans l’atmosphère ou les rivières.
- énergie pilotable : presque FAUX, c’est le problème majeur du nucléaire, qui est très stable en terme de production, certes, mais justement TROP stable : la montée en charge ou la baisse prend trop de temps, c’est pour cela qu’Edf PAYE des consommateurs la nuit pour gaspiller le trop-produit des centrales (la nuit principalement, quand tout le monde se plaint que le solaire ne produit rien)
- indépendance énergétique : FAUX, très peu de pays extraient du yellow cake, nous sommes hyper dépendants de pays plus ou (surtout) moins démocratiques - souvent de notre fait, justement pour garantir nos approvisionnements.
- nucléaire et réchauffement climatique anthropique : en cas de fortes tempêtes (de plus en plus fréquentes à cause du RCA) ou de canicules (même commentaire), les centrales sont obligées de baisser leur production (risque sur le refroidissement, ou impossibilité de refroidir selon les cas, si les rivières sont gelées et encombrées de détritus - Blayais, décembre 99, ou trop chaudes pour pouvoir refroidir les réacteurs sans en tuer toute la faune).
- le nucléaire est l’ami du climat : FAUX, c’est un de ses pires ennemis - croyance de l’humain en sa toute-puissance, gaspillage d’énergie, et croyance que l’on va pouvoir déplacer des véhicules électriques de deux tonnes sans polluer.
- (lu plus bas) « la fusion permettra des villes tout-électrique donc 0 pollution » : FAUX, la fusion crée beaucoup de déchets nucléaires (pas les produits de fusion eux-même mais tout les matériels irradiés autour), et la pollution dans les villes ne vient pas que de la combustion des carburants : la moitié des particules fines proviennent des usures de pièces (pneus, freins, revêtement de route - source Airparif) et ces rejets seront encore pire avec des véhicules électriques plus lourds que les véhicules thermiques. S’il est indispensable d’arrêter avec la bagnole thermique, il ne faut pas la remplacer par de l’électrique.

- De plus, beaucoup de commentaires pro-nucléaires semblent avoir oublié ce qu’il s’est passé dans les trente dernières années : EDF a muté du statut de société d’état résolument tournée vers le service public, où les coûts de la sécurité étaient donc assumés parce que l’important était la production d’électricité, à un statut privé entièrement axé sur le profit ; les coûts liés à la sécurité impactent maintenant le bilan que surveillent de nombreux actionnaires, qui de plus pourraient être bientôt des investisseurs étrangers, avec donc une perte de la fameuse « souveraineté » que vantent les pro-nucléaires.

Le mix énergétique français largement dominé par l'industrie nucléaire permet au pays de produire une électricité décarbonée, primordiale dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. En effet pour limiter ce dernier, la priorité absolue semble être la baisse drastique des émissions de CO2 d'origine anthropique. Or pour rappel et par analyse sur l'ensemble du cycle de vie, l'ADEME estime qu'un KWh d'électricité nucléaire produit 6g de CO2 et le GIEC avance quant-à lui le chiffre de 12g de CO2. C'est équivalent à certaines énergies renouvelables comme l'éolien ou l'hydroélectricité et c'est bien moins qu'un Kwh produit à partir de charbon (1058g), de gaz naturel (418g) ou de pétrole (730g).

Par ailleurs, aucun nouveau réacteur ne devrait être mis en service dans les 10 ans à venir (à l'exception de l'EPR de Flamanville compensant la fermeture de Fessenheim). De plus, le développement des énergies renouvelables est trop lent, comparé au besoin en puissance installée nécessaire pour compenser la perte liée à la fermeture des réacteurs concernés par la prolongation, objet de cette consultation.

En revanche, de tels réacteurs nucléaires présentent un risque d'accident loin d'être négligeable et il convient, si leur durée de vie doit être prolongée, que l'ASN garantisse leur sûreté quitte à mettre en place de nouvelles règles. À ce sujet, l'ASN est l'autorité compétente et le citoyen peut difficilement se faire un avis sans connaissances ni données précises.

Ainsi pour répondre à la question posée ici qui est celle de la prolongation du fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans, elle me paraît absolument nécessaire à condition que la sûreté de ces réacteurs soit attestée par l'ASN. Leur fermeture pourrait alors intervenir au fur et à mesure de l'augmentation des capacités de production d'électricité qu'elle soit d'origine nucléaire ou renouvelable.

Les réacteurs nucléaires sont des outils de production d’une énergie décarbonée (pour l’essentiel) et pilotable. Le coût environnemental lié à la construction d’une nouvelle centrale de quelque type que ce soit est significatif ; aussi, si les conditions sécuritaires et techniques sont réunies, il n’est pas justifié de mettre à l’arrêt des réacteurs qui pourraient encore servir. Nous avons besoin de cette énergie pour lutter contre le changement climatique; nous devons aux générations futures de mettre en œuvre tout notre savoir faire technique dans cette filière pour faire vivre ces réacteurs aussi longtemps que possible, tant qu’ils offriront toutes les garanties techniques indispensables à la sécurité de leur exploitation. On peut faire confiance à l’ASN pour cela.

Les centrales nucléaires françaises n’ont pas de borne temporelle fixée à l’origine pour leur durée d’exploitation. Ce n’est qu’après chaque visite complète décennale et après examen des dossiers qu’une installation se voit autoriser à une durée d’exploitation supplémentaire de 10 ans.
Il convient de noter que les visites décennales comprennent notamment une épreuve hydraulique de la chaudière nucléaire et une épreuve en pression de l’enceinte de confinement appelée également 3ème barrière où bâtiment réacteur.
S’agissant de l’examen de la partie de la cuve contenant le cœur, seule la France fait un examen complet des viroles en partie courante à l’aide de la machine d’inspection en service. C’est ainsi que des défauts sous revêtement ont été constatés à l’origine, répertoriés et sont revus systématiquement sans évolutions comme les métallurgistes l’avaient prédit lors des premiers constats.
Dès leur démarrage, les Autorités de Sûreté ont exigé que le niveau de sûreté des installations soit en progression continue grâce à la prise en compte du retour d’expérience français et international.
C’est ainsi que l’accident de Three Miles Island (TMI) survenu à la fin des années 1970 sur une installation de réacteur à eau pressurisée, proche des nôtres, a donné lieu à des multiples modifications matérielles pour prévenir un tel accident et pour en limiter les conséquences s’il venait tout de même à y avoir une fusion du cœur du réacteur. On peut citer parmi les modifications de prévention, une révision de l’ergonomie des salles de commandes, un remplacement des soupapes de sûreté du pressuriseur par des soupapes dont la fiabilité a résisté à toutes les épreuves et un turbo-alternateur de secours. Parmi les modifications destinées à limiter les conséquences d’un tel accident sur l’environnement, on peut citer les dispositifs passifs de recombinaison de l’hydrogène et un filtre à sable placé sur le circuit de décompression de l’enceinte de confinement et destiné à arrêter tous les aérosols contenus dans l’atmosphère de l’enceinte. Si ces deux dispositifs avaient existé sur les installations de Fukushima, il n’y aurait pas eu la pollution radioactive que l’on a constatée sur l’environnement. Côté facteurs humains, des formations spécifiques ont été développées, des entraînements spécifiques ont été mis en place sur les simulateurs de conduite et une nouvelle famille de procédures accidentelles, dites par Etats Spécifiques de la Chaudière ont été développées et mises en œuvre auprès des exploitants.
Il convient de noter que seule la France est allée aussi loin dans l’exploitation du retour d’expérience de l’accident de TMI.
L’accident de Tchernobyl a donné lieu à une révision complète de l’organisation Post-accidentelle, entre l’exploitant et les pouvoirs publics ainsi qu’à des exercices réguliers à l’initiative de la puissance publique qui s’ajoutent à ceux régulièrement organisés en interne à EDF.
L’accident de Fukushima a d’abord été suivi d’un examen complémentaire de sûreté (ECS) de toutes les installations nucléaires et, chez EDF, à la mise en place d’une Force d’Action Rapide Nucléaire remarquablement équipée et qui est même intervenue sur les conséquences dramatiques de la récente tempête ALEX dans les vallée de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya.
Puis, à la suite des ECS, l’ASN et EDF se sont mis d’accord pour l’installation de groupes électrogènes d’ultimes secours (DUS), une nouvelle installation indépendante des autres de prélèvement d’eau de refroidissement avec des pompes spécifiques et la construction sur chaque site d’un centre de crise bunkérisé.
Je n’ai cité que les grands accidents mais les multiples incidents du parc français et étrangers sur le parc mondial de réacteurs à eau pressurisée qui représentent la famille la plus répandue, sont analysés et suivis soit de modifications matérielles soit d’actions sur les facteurs humains.
Les matériels non-remplaçables qui fixent la durée d’exploitation d’une tranche nucléaire sont la cuve du réacteur et l’enceinte de confinement.
La cuve du réacteur est concernée par l’évolution de température de rupture fragile de l’acier des parties exposées au flux intégré (la fluence) de neutrons rapides, c’est-à-dire les viroles qui font face au cœur. Des éprouvettes, prélevées à l’origine dans les aciers de ces viroles, sont placées dans des paniers contre le cœur du réacteur pour recevoir une fluence très supérieure à celle que reçoivent les viroles qui sont éloignées du cœur par une lame d’eau supérieure à 10 cm qui atténue grandement le flux de neutrons rapides. Lors de chaque visite décennale, les métallurgistes ont des codes de calculs qui permettent de déterminer l’évolution de la température de changement fragile-ductile des aciers, et l’on retire des éprouvettes pour faire des essais réels permettant de comparer les résultats des calculs et la réalité. Jusqu’à présent il y a concordance entre les deux. Compte tenu de leur emplacement, la température ductile-fragile des éprouvettes permet de déterminer celle qu'auront les viroles de la cuve de nombreuses années plus tard. L’ASN dispose ainsi d’une base prédictive sur l’ensemble des réacteurs du parc français. En outre depuis plusieurs années maintenant des dispositions relatives au rechargement des réacteurs ont permis de réduire sensiblement la fluence au prix d’une légère baisse de la puissance. On peut donc dire sur la base des constats effectués lors des quatrièmes visites décennales que les tranches concernées ont des cuves qui ne posent strictement aucun problème.
L’enceinte de confinement est testée en air à la pression maximale admissible et la fuite sur 24 heures doit respecter un critère défini à l’origine. Contrairement à la cuve, l’enceinte de confinement peut être réparée si le critère n’est pas respecté.
On peut donc dire dès à présent que l’ASN dispose de tous les résultats permettant de donner l’autorisation aux tranches qui ont passé leur quatrième visite décennale pour une durée d’exploitation supplémentaire de 10 ans.
Rappelons également que les tranches construites par Westinghouse aux USA et qui ont servies de référence aux tranches françaises de Fessenheim (Beaver Valley) et de Bugey (North Anna) ont reçu des autorités de sûreté américaines l’autorisation d’être exploitées pendant 60 ans et d’autres l’autorisation pour une exploitation jusqu’à 80 ans.
Lorsque l’on connait les exigences de construction des tranches françaises, leur niveau de maintenance et d’exploitation, les contrôles diligentés par l’ASN qui est une autorité non seulement totalement indépendante mais dont le niveau de compétence est remarquable, les Français doivent leur faire confiance chaque fois qu’elles accorderont une autorisation d’exploitation de 10 ans supplémentaires.
Ma position est claire : ces outils industriels sûrs, bien exploités et bien surveillés par une ASN indépendante sont des atouts incomparables pour notre pays :
1. Ils sont sûrs,
2. Ils sont parfaitement modulables en puissance,
3. Ils fiabilisent le système électrique français et européen,
4. Ils produisent une électricité abondante et compétitive,
5. Ils ne rejettent que 6 g de CO2 par kWh,
6. Ils sont donc indispensables pour la minimisation des rejets de CO2 et lutter contre le réchauffement climatique.
Il faut donc les garder en exploitation tant que l’on n’aura pas atteint les limites de la sûreté.

L'ASN devrait suivre une démarche scientifique pour assurer la gestion des risques, plutôt que demander à Jean Michel qui n'a aucune formation scientifique comment il veut gérer la production électrique de la France. Le débat doit se faire entre scientifiques, et non entre charlatans et ignares!

Et que nous dit justement le consensus scientifique? Que le nucléaire est le moyen de production d'énergie le moins dangereux et le plus propre qui existe, donc je le soutiens, chose que devrait d'ailleurs faire l'ensemble de la population en étant informée.
L'ASN fonctionnant avec une grande transparence et étant composée d'ingénieurs, c'est donc à l'ASN que je fais confiance concernant les conditions de poursuite de fonctionnement des réacteurs au delà de 40 ans, et non à une consultation du public où n'importe qui peut raconter n'importe quoi.
L'ASN a prouvé à maintes reprises que sa gestion du parc français est bonne en améliorant la sécurité à chaque fois qu'une faille est découverte ici ou à l'étranger, par exemple en imposant les récupérateurs de corium dans les centrales.

PS : Je vis près de Fessenheim, et j'aurais aimé que la centrale continue à fonctionner sur autorisation de l'ASN, plutôt que de subir une fermeture purement politique.

je ne comprends même pas que la question se pose. nous avons un outils de production incroyable dont la technologie a fait ses preuves. rien qu'en france avec 52 reacteurs en service, chaque annee compte pour 52 années d'experience ! aujourd'hui le réchauffement climatique auquel le CO2 participe est une urgence... alors comment envisager de tuer ces machines qui fonctionnent en toute Sûreté pour les remplacer par des turbines à gaz ou du charbon.... ? tous le monde veut de l électricité propre et décarbonée... alors il n y a aujourd hui qu une solution: le nucléaire en attendant d'autres moyens comme ITER ( fusion). dans le monde une centaine de reacteurs nucleaires sont en construction ... oui parce boucoup ont compris que nous n'avons pas d'autre choix raisonnable. certains pays ont bien compris encore cet enjeux et les ecolo de ces pays se sont même prononcé POUR. Alors sortons la tête de notre écologie dogmatique francaise qui a perdu la raison et qui veut tuer le nucléaire pour du gaz.... quelle hérésie pour nos enfants ... Alors OUI je suis pour le prolongement reflechi et maitrisé en toute sûreté