Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans

L’électricité représente 25 % de toute notre énergie finale en France. Nous avons actuellement 5,4 % d’énergies renouvelables et 17,6 % de nucléaire en énergie finale. Les EnR ont gagné environ 4 points en 10 ans. C’est extrêmement lent. Si l’on souhaite passer de 5,4 % à 65,4 % d’énergies renouvelables, il faudrait 150 ans. Mais pour atteindre la neutralité carbone en 2050, il faudrait 30 ans c’est-à-dire multiplier la vitesse de développement énergies renouvelables par 5 (notamment solaire et éolien terrestre et offshore). Il y a un risque sur ce planning pour décarbonner toutes nos activités à temps et donc sur la possibilité de stopper le réchauffement climatique. Dans ce cadre, le maintien des 17,6 % de nucléaire parait inévitable et cela a un coût. En contrepartie, il convient de multiplier par 5 l’effort industriel sur les énergies renouvelables, et notamment de lui attribuer un financement au moins égal à 5 fois le financement du grand carénage de l’ensemble du parc nucléaire.

Puisque certains ne se laissent pas d'intervenir, ça me ferait mal de m'arrêter là !
Cette consultation n'aura probablement aucune conséquence sur la volonté affichée de prolonger les réacteurs au-delà de 40 ans (puisqu'il n'y a aucun plan d'envergure réorientant les crédits vers les énergies renouvelables, le nucléaire sera invariablement reconduit), il sera donc tacitement inutile pour ceux qui sont sur cette ligne de s'exprimer... Cependant, je m'adresserai malgré tout à eux plutôt qu'aux autres dont je me sens plus proche:
Si vous pensez que le choix de prolonger ou non ces installations au-delà de 40 ans revient à des spécialistes en physique nucléaire, je vous rappellerai que celles-ci dépendent d'un opérateur en énergie dirigé par des personnes qui n'en sont pas, dont la gestion les a amené à faire face à près de 40 milliards de dettes, et qui souhaitent entr'autre joyeusetés, réaliser un plan d'économie sur les coûts d'exploitation du nucléaire de 100 millions d'euros en France et accessoirement 100 autres millions en Angleterre (plan MIMOSA).

Penser sérieusement que dans ces conditions, les recommandations de l'ASN en matière de sûreté nucléaire seront mieux suivis que les précédentes, véritablement appliquées, et non continuellement repoussées (EDF a déjà démontré qu'il sait utiliser recours et stratagèmes pour y parvenir), c'est choisir un pari perdu d'avance qui engage un risque "inassumable" (car à n'en pas douter, l'ASN, EDF, la classe politique française, l'Union Européenne... qui empêche toute aide massive de l'Etat français à un secteur concurrentiel comme celui de l'énergie... n'hésiteront pas, en cas de problème majeur, à se rejeter la faute éternellement).

Finalement, il sera plus commode que cette responsabilité repose sur ceux qui plébiscitèrent, fort de leur doctorat en physique nucléaire ou non, la continuité du recours à une énergie lourde, complexe, onéreuse et dangereuse, sans tenir compte d'un contexte somme toute alarmant:

Un Etat qui se désengage, une entreprise endettée en pleine restructuration qui cherche à tous prix à faire des économies, une instabilité économique, sociale et politique grandissante (dans l'ordre d'apparition), etc...

Avant de retourner à vos certitudes et vos convictions, posez-vous la question de savoir si toutes les conditions sont bien réunis et le resteront à l'avenir pour que l'exploitation d'anciennes installations nucléaires soient réellement sans risque !

En prolongeant la vie de son énorme flotte de réacteurs la France prendrait une décision inédite dans le monde. La perte de capacité technique de l'exploitant est manifeste, et le risque serait lui aussi prolongé et accentué. Le coût de cette prolongation est considérable et interdira de réinvestir dans d'autres sources d'énergie. En tant que citoyen, de contribuable et père et de grand père, je suis opposé à cette prolongation: changeons de siècle.

Je suis défavorable à la prolongation.

La tendance lourde, c'est de privatiser EDF. On a vu à Fukushima ce que donnait la gestion de la sûreté nucléaire par l'entreprise privatisée TEPCO...

L'ASN aujourd'hui a déjà du mal à obtenir une vraie transparence et une mise en œuvre effective de ses décisions. Un EDF privatisée n'aura de cesse de faire un lobbying puissant auprès de l'état pour rogner les moyens de l'ASN...

Après, je suis conscient que la construction de nouvelles centrales et la bascule vers les énergies renouvelables ne suffiront pas, et qu'il faut que chacun de nous accepte de chercher des économies pour réduire chaque année sa consommation d'électricité...

Il est évident qu'il est hors de question d’arrêter le nucléaire. C'est notre meilleur source énergétique, fiable, durable et à moindre coût. Le jour ou l'on produira autant d'énergie, sur une aussi longue durée, et à aussi bas coût, les pseudos écolos reviendront nous expliquer comment faire pousser des pâquerettes dans le 16eme.

Cela étant dit, des réacteurs de 900MWe (soit peut puissant) et qui plus est de 40ans devrait être remplacés. Il en va également du bon sens, d'autant plus qu'EDF est tout sauf sérieux dans la maintenance de ses centrales, il suffit de voir comment est gérer Golfech (à 30km de chez moi) ou d'autres, ainsi que les rapports de l'ASN pour s'en rendre compte.

Pour quelle raisons farfelues vouloir expandre la durée de vie de réacteurs aussi vieux et qui plus est dépassés ? Quand je vois Blayais avec ses 4 réacteurs de 900MWe, ne serait-il pas plus judicieux de les démanteler et de les remplacer par 2 de 1300MWe comme à Golfech ?

Remplacer ces réacteurs usagés aurait plusieurs conséquences bonne pour tout le monde :

- Créations de milliers d'emplois
- Niveau de sûreté bien plus élevé
- Parc Nucléaire de dernière génération
- Parc le plus récent d'Europe, voir du monde
- Réduction des coûts de maintenance à court et moyen termes
- Relance d'une industrie (on en a plus alors...)
- Potentielles ventes à d'autres pays de réacteurs dernière générations

Breff, aucuns intérêts, si ce n'est de faire plaisir à EDF de garder ce parc vieillissant de 900MWe. Qui plus est, je ne suis pas sûr que garder ses réacteurs pour 10ans de plus serait plus rentable que d'en remplacer, ne serait-ce que la moitié. Car les coûts engendrés pour leurs maintient vont être, quoi qu'il arrive, exponentiels et leurs maintenances sera bien plus régulière et onéreuse que des réacteurs neufs. De plus ces 100ene de millions d'euros en R&D dépensés depuis des décennies ne nous permettrait-ils pas d'avoir des réacteurs bien plus performants, sûr, fiables etc... Et donc d'en vendre à d'autres pays ? Sans compter la réductions des coûts de maintenances...

Pourrions-nous pour une fois être sérieux dans ce pays ?

Ayant lu en partie le rapport d'instruction, il me semble comme citoyen issu d'une formation technique, que beaucoup de dispositions sont intéressantes et ont du être étudiées avec soin. J'apprécie la commodité de raisonner sur un parc homogène, et le gros atout de pouvoir réaliser certains tests destructifs sur la centrale de Fessenheim.
Néanmoins, je lis également dans ce rapport, que par un passé récent, un certain nombre de dispositions recommandées lors d'audits précédents n'ont pas été suivies d'effet. Je remarque aussi qu'il semble il y avoir une difficulté particulière à vérifier concrètement "in situ" que les actions ont bien été faites.
Ces grosses inquiétudes rejoignent des faits répétés parus dans la presse ces cinq dernières années, qui me semblent incompréhensibles dans une entreprise qui devrait avoir la culture du risque poussée à l'extrême. Sans faire une veille particulière j'en ai retenu trois :
- Chute d'un générateur de vapeur lors d'une opération de remplacement;
- Difficultés de mise en service des groupes électrogènes d'ultime secours, alors qu'il s'agit d'un équipement très basique utilisé sur des milliers de navires dans des conditions difficiles;
- Mauvaise volonté manifeste à reprendre les soudures de l'EPR de Flamenville, ce qui a force de tarder, a conduit à des dépassements considérables de délais et de coût.
Pour toutes ces raisons, je suis très inquiet de la capacité du management d'EDF à gérer ces travaux. Je vois trois points critiques :
- Le recours intensif à la sous-traitance qui autorise des écarts grandissants de traitement entre les personnels EDF et celui des sous-traitants;
- La recherche constante des prix les plus bas chez les fournisseurs, sans s'assurer concrètement de leurs capacités et des moyens qui leur seront alloués
- Une difficulté à aller plus loin que le contrat juridique, pour être capable de vérifier concrètement que les choses sont faites et dans le bon ordre, sans forcément passer par des règles et une bureaucratie, qui peuvent finir par masquer les problèmes alors qu'elles sont sensées les mettre en évidence.
Je n'oublie pas que tout ceci a un coût et qu'il convient de sécuriser les ressources financières d'EDF. A ce titre il ne s'agit pas d'une entreprise comme les autres et je m'interroge sur les effets de son statut sur la bonne exploitation de son parc nucléaire quel que soit son âge.

Si l'on "pense à la planète", on arrête d'injecter plus de 700 millions d'euros en R&D dans le nucléaire "fossile" (l'uranium ne pousse pas dans les arbres), au vu du résultat sur l'EPR de Flamanvile, à fond perdu, un peu moins de 350 millions d'euros dans les EnRs et 100 millions dans la Recherche Fondamentale, ET ON FAIT LE CONTRAIRE!
Au même titre que le nucléaire, grâce à une innovation comme l'ultracentrifugation, a pu voir son bilan passer à 6geqCO2/kwh, un effort conséquent dans les énergie renouvelables (qui partent de moins loin au vu du bilan CO2 du nucléaire mondial) afin de réduire l'empreinte des énergies fossiles dans leur conception et leur mise en place réduirait sensiblement l'écart !
D'autre part, on parle d'un endettement énorme d'EDF qui nécessiterait plutôt sa sortie de l'économie de marché pour être maîtrisé (au combien réaliste... hum..) que de compter sur la bonne volonté de ses actionnaires, fussent-ils l'Etat français...
Enfin, toujours "pour la planète", il conviendrait pour que la lutte contre le réchauffement climatique soit réellement efficace au niveau mondiale (parce que celui-ci ne s'arrête pas aux frontières... contrairement au nuage radioactif de Tchernobyle) de s'atteler à mettre en place une coopération étroite y compris avec les pays qui seront amenés à polluer dans le cadre de leur développement économique en recourant à une énergie fossile devenu d'autant plus abordable que nous en auront participer à faire baisser la demande!!! Auquel cas, tous nos efforts en matière nucléaire n'empêcheront pas que nous soyons impactés par l'instabilité croissante qu'elle engendre!!! Il y a bien un intérêt à investir dans des technologies qui exploitent des énergies "diffuses" (partout sur la planète), facilement déployables (pas besoin d'infrastructures lourdes), simples et soutenables, pour rendre cette énergie presque aussi compétitive que les énergies fossiles (ce qu'elle ne fera à n'en pas douter jamais... le nucléaire non plus d'aileurs)!!! En comme tout le contraire du nucléaire !!!
Pour un véritable succès de la lutte contre les GES, il faut s'assurer que les pollueurs en puissance, plus nombreux que les pollueurs d'aujourd'hui, puissent disposer d'un vrai choix dans l'énergie à utiliser pour dynamiser leur économie...