Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans

Personne je pense n'est dupe quant au résultat de cette consultation. L'ASN a déjà évoqué sa crainte des conséquences d'une réduction de la production électrique... Elle a donc déjà acté très certainement le fait de reconduire, quelqu'en soit les conditions y compris de manque de rigueur d'EDF quant à la sécurité, le parc existant passé 40 ans... du moins, tant qu'il peut continuer à alimenter le réseau... Quitte à ce que tous les arrêts nécessaires soient plus longs du fait de la vétusté des installations.
C'est fort regrettable car nous savons tous, y compris ceux qui souhaitent leur prolongation, que le maintien dans des conditions techniques optimales du parc dépend directement de la gestion financière des actifs de l'exploitant, EDF, actuellement dans une situation catastrophique.
Nous savons tous aussi que le succès de la lutte contre le dérèglement climatique planétaire ne passera par une technologie lourde, onéreuse et complexe qui produit 10% de l'électricité mondiale inaccessible aux pays pauvres, grands pollueurs de demain, mais plutôt par le développement de l'accès à des EnRs diffuses partout sur la planète, accessibles à tous et qui nécessitent un pré-requis indépassable : celui de la sobriété énergetique!
Sachant que des 56 réacteurs nucléaires fonctionnels, l'arrêt de ceux de plus de 40 ans, n'en amputerait pas un nombre conséquent, mais permettrait au moins de commencer à envisager un développement des EnRs et des types de stockage qui leur seraient utiles, ce serait bien à un arrêt de ceux-la qu'il faudrait tendre.

Il n'y aura pas d'économies a la clé car EDF, en excellent gestionnaire, a sous provisionné le démantèlement de ces réacteurs (qui devrait coûter entre 900 millions et 1,3 milliards par réacteur), nous devrons donc mettre la main à la poche, mais on pourrait alors commencer à orienter une partie des 730 millions d'euros destinés à la R&D (ceux pour la fission... Mieux vaut continuer a rechercher sur la fusion nucléaire et donc laisser les fonds la concernant) vers les EnRs...
Cela obligerait de fait les politiques à légiférer pour obliger à plus de sobriété tous les pans de notre économie... Avant qu'il soit trop tard!

EDF n'est pas au bon niveau d'exigence pour s'occuper correctement d'une technologie dangereuse comme l'est celle de la fission nucléaire. EDF est endettée. Le peuple veut prendre le virage de la transition énergétique en choisissant la sobriété énergétique en aller vers les EnRs plutôt que de prolonger le nucléaire. EDF ne veut pas. EDF n'écoute personne. EDF met l'ASN et les Français devant le fait accompli. EDF est un état dans l'état. EDF ment et fait de la propagande. EDF a peur d'un référendum car EDF sait qu'il va perdre et ne veut pas perdre. EDF nous met dans l'immobilisme et nous ferme toutes les issues de secours. EDF va nationaliser les pertes (branche nucléaire) pour faire payer le peuple et privatiser les profits (EnRs) pour engraisser les actionnaires étrangers en risquant l'accident fatal avec la bénédiction du pouvoir politique. Ça commence à bien faire cette mafia qui nous prend pour des cons avec ces guignols de X-mine au pouvoir qui font de la religion d'État et persévèrent dans l'erreur depuis 50 ans. C'est honteux.

Merci pour ce dossier clair et argumenté. J'apprécie que l'on informe le public sur ce sujet important, que les risques soient clairement évalués avec les plans de levée de risque afférents, et que les enjeux soient présentés sans coloration partisane.
Il me semble logique d'informer tous les citoyens vu l'impact de cette décision sur nos finances, notre sécurité et notre santé. En revanche, la complexité des problèmes rendrait impossible un choix démocratique, a fortiori dans notre société où tout débat est biaisé par des considérations partisanes ou sectaires; donc les politiques décideront, en respectant la proposition raisonnable des experts. Dommage, mais comment faire autrement dans un peuple de Gaulois irréductibles?
Par conséquent, mon avis individuel importe peu... Je ne vois donc pas l'intérêt d'ouvrir une rubrique "commentaires", si ce n'est un objectif politique qui n'a pas lieu d'être au sein de l'ASN, entité d'expertise qui doit rester neutre.

"Il conviendrait que la filière nucléaire définisse plus précisément les conditions de mise en œuvre de son plan d’action « pour retrouver le niveau de qualité, de rigueur et d’excellence qui a présidé à la construction du parc nucléaire français », notamment en matière de renforcement de la culture de sûreté et de la rigueur professionnelle."
-> extrait du rapport 2019 de l'ASN.
Je ne comprends pas qu'on entérine la reconduite de l'exploitation de centrales passées 40 ans, après avoir constater qu'EDF n'est pas au bon niveau d'exigence pour s'occuper correctement d'une technologie dangereuse comme l'est celle de la fission nucléaire.
Puisque le virage de la transition énergétique ne pourra avoir lieu qu'en choisissant la sobriété énergétique, commençons à aller vers les EnRs plutôt que de prolonger le nucléaire.

... c'est qu'il existe un scénario viable où ces réacteurs peuvent être fermés, et si c'est le cas, mon souhait est qu'ils soient définitivement fermés, à cause de tous les risques évoqués dans les autres commentaires. Les ressources allouées doivent ensuite être redirigées vers le démantèlement, les énergies renouvelables ou alternatives, et à un effort de réduction des dépenses énergétiques au niveau de du pays et du réseau.

Il restera encore de nombreux réacteurs nucléaires qu'il faudra contrôler et entretenir.

Ce n'est pas le nucléaire qui est pilotable ni pas cher ni sans CO2. C'est le renouvelable. Et ce n'est pas le renouvelable qui est casse gueule, c'est le nucléaire. Ici, le problème des vieilles centrales, c'est leur cuve fragile et les risques de stress accrus (attentats, inondations, sécheresse). L'ASN cherche la vérité et vous, vous êtes à côté de la plaque et vous cherchez à mentir (c'est la signature du lobby nucléocrate). Maintenant, l'ASN commande-t'elle ? Rien n'est moins sûr (il n'y a qu'à voir l'autorisation de la cuve de l'EPR Flamanville). On lui aura simplement forcé la main.

A la lecture de la consultation, ainsi que des premières réponses, il me semble que nous devons distinguer 2 sujets fondamentalement différents:
1) Est il envisageable/souhaitable de prolonger la durée de vie du parc en exploitation, et notamment des GV900, au delà de la 4ieme VD?
2) Doit on s'appuyer durablement sur la filière nucléaire dans notre mix électrique.

Je suis étonné que l'ASN pose la première question. Il me semble que c'est précisément la mission de cette autorité que d'être compétente sur le sujet. En cela, à titre personnel, je fais par principe confiance à une autorité qui se veut surtout indépendante, notamment sur les aspects de sûreté & sécurité. Douter de ce point reviendrait à douter de beaucoup de choses... Se prononcer sur cette question, reviendrait à se substituer à des personnes dont c'est la compétence. Je ne suis pas certain que le grand publics ait les compétences techniques et scientifiques pour répondre de manière constructive à la question.

Pour ce qui est de la seconde question, j'ai tendance à dire que tout est question de priorisation. Les enjeux de la construction d'un mix énergétiques sont nombreux :
- Maitrise des coûts & accessibilité économique et financière
- Sécurité de l'approvisionnement & qualité de l'énergie
- Réduction de l'impact sur le réchauffement climatique
- Accès aux ressources & indépendance énergétique
- Equilibre de la balance commerciale
- Traitement des déchets
- Limitation de la pollution (sols, air, sonore, visuelle, etc.) du milieu naturel
- Limitation des impacts sociaux
- Maîtrise des risques industriels (internes comme externes)

Ces enjeux sont par nature complexes... et collectivement incompatibles. Ou plutôt, pour être plus juste, aucun mix énergétique ne répond parfaitement à l'ensemble d'entre eux.. Ca se saurait... L'objectif est donc de prioriser les enjeux auxquels nous souhaitons répondre en priorité... tout en limitant les effets de bord au maximum sur les autres. Le problème est que chaque agent économique (individu, collectif, ...) a sa propre priorité, en fonction de sa maturité sur les différents sujets, de ses convictions personnelles, de sa situation économique... ou tout simplement du poids de l'histoire.

Néanmoins, et si l'enjeu climatique devient l'enjeu absolu aux yeux d'une majorité, alors force est de constater que de se séparer d'une énergie bas carbone, bon marché et surtout pilotable, n'est probablement pas la priorité. Parce que je fais partie de cette majorité, et faute de mieux (ex: stockage de masse accessible techniquement et économiquement), la filière nucléaire est probablement notre meilleur allié. Le prolongement de la durée de vie des GV900 est une bonne décision à l'unique condition que l'organisme compétent et indépendant qu'est l'ASN remplisse parfaitement sa mission et y donne un avis favorable sous un certain nombre de condition que l'ensemble de la filière devra respecter... Pour ajouter un mot concernant l'enjeu de sûreté et de sécurité souvent mis en avant, n'oublions pas que beaucoup de filières industrielles ont connu des incidents graves en France (rupture du barrage de Malpasset en 1959 pour la filière hydraulique, catastrophe de Feysin en 1966 pour la filière pétrolière), sans que nous remettions en cause l'existence des barrages ou des raffineries en France...

Pour l'instant, les vieilles centrales à cuve fragile sont beaucoup trop dangereuses en cas de stress thermique et mécanique de plus en plus probable.
1) Bunkérisation obligatoire (avion, bazooka).
2) Prendre en compte le risque de destruction d'un barrage et d'inondation de toutes les centrales en aval.
3) Prendre en compte les cours d'eau asséchés pour toutes les centrales refroidies par toutes ces rivières.
4) Prendre en compte la montée de la mer et les risques d'ouragans et de vagues submersion de plus en plus fréquentes pour les centrales refroidies par la mer.
4) Prendre en compte les affaissements de terrain dus aux sécheresses et aux forages.
5) Ne pas faire fonctionner l'EPR car construction ratée et danger pour La Hague.
6) Ne pas s'entêter dans l'erreur en mettant tous nos œufs dans le même panier car on n'a pas d'uranium, on ne peut pas utiliser nos ressources d'énergie renouvelable et si on est contaminés, la France ne s'en relèvera pas.
7) En profiter pour dire toute la vérité et rien que la vérité, avouer l'erreur de nos technocrates X-mine, réformer cette institution en redonnant toute leur place aux Universitaires, faire un virage à 180°, dire pardon aux Français et à nos voisins Européens et foncer dans la construction européenne de l'énergie renouvelable et la gestion digne de nos déchets et vieilles centrales à démanteler car c'est notre seule chance de salut. Entre alcool et tabac, on ne doit pas choisir, on doit faire abstinence absolue et se tourner vers des activités physiques et un régime diététique. C'est exactement pareil avec l'addiction aux énergie sales et dangereuses pour notre santé et notre survie.

Les choses on changé. EDF est en faillite, AREVA est en faillite. L'EPR Flamanville a été raté (dans sa réalisation). Nos centrales sont en fin de vie. Les cuves sont fragilisées par le vieillissement. Il y a eu les attentats du 11 septembre donc le risque de chute d'avion sur les centrales, non prévu. Risque de coup de bazooka dans les piscines de désactivation, non prévu. Il faudrait une bunkérisation complète de l'ensemble des centrales, non prévue. Et il y a le dérèglement climatique. Montée du niveau de la mer et montée brutale des eaux à cause de déluges comme dans les alpes maritime en octobre 2020. De tels déluges peuvent provoquer la rupture de barrages en amont des centrales et l'inondation des centrales en aval, non prévus. En cas d'inondation, les diesel de secours devront prendre le relais et rien n'est encore installé pour cela (on peut douter de leur efficacité). Il y a aussi les sécheresses, créant des variations de régimes de fourniture de puissance donc du stress mécanique sur des cuves fragilisées, non prévues. Il y a les tremblements de terre, affaissements de terrain dus à des sécheresses qui vont s'intensifier et se multiplier, sans oublier les séismes déclenchés par des forages de puits dans les terrains cassants (comme l'argilite de Bure ou les puits géothermiques en Alsace), non prévus.

Le 4ème réexamen périodique de Sûreté des réacteurs nucléaires du palier 900 MW est un sujet tellement technique qu'il ne peut faire l'objet d'une telle consultation publique. Que pourra-t-on conclure de l'expression de madame Michu que ne connaît du nucléaire que ce qu'en relayent les médias, eux-mêmes rarement spécialisés dans le domaine de l’énergie et se faisant le plus souvent écho des diktats de l'Union Européenne. Cette désinformation conduit madame Michu à vouloir davantage d’ « énergies vertes » sans bien savoir, là non plus, l'incidence que cela aura sur sa facture d’électricité, ni sur les conséquences sur son environnement, à moins d’avoir déjà un champ d’éoliennes face à la fenêtre de sa cuisine. Sait-elle qu’un réseau électrique a besoin d’un parc d’installations de production pilotables suffisamment dimensionné pour garantir la tenue de la fréquence et de la tension ? D’ailleurs, sait-elle bien ce que sont fréquence et tension ?
Ingénieur en Génie Atomique à la retraite, je fais confiance à EDF sur ses engagements pris pour amener les réacteurs 900 MW au niveau de Sûreté des réacteurs de 3ème génération ; je fais confiance à l’ASN pour son examen des modifications proposées ; je fais confiance au processus ASN/EDF visant à assurer pour 10 ans supplémentaires un haut niveau de Sûreté des centrales nucléaires françaises.

J’ai participé à cette épopée industrielle qui a vu la France se doter d’un parc de centrales nucléaires unique au monde qui a fait la réputation de la filière nucléaire française, aujourd’hui en grand danger de disparition.

La loi a confié à l’Autorité de Sureté Nucléaire la mission de garantir la sûreté des installations et de décider de leur aptitude à assurer un fonctionnement sans risque pour la population et l’environnement.

Je fais confiance à ses spécialistes et à ceux de l’IRSN et j’approuve le projet de décision objet de la présente consultation.

En espérant néanmoins qu’il sera apporté des réponses aux interrogations qui suivent :

1. Le principe de précaution est inscrit dans la constitution et son application conduit les personnes ou organismes de notre pays vers un amoncellement de lois, règlements ou pratiques dans le but de s’affranchir de tous risques répréhensibles à ce titre.

C’est l’une des explications qui pourrait être donnée à une dérive sécuritaire qui semble dicter la stratégie de l’ASN vers un objectif mortifère où la centrale la plus sûre est celle qui ne fonctionne pas. Au risque de renchérir le coût de construction des installations comme l’EPR de Flamanville ou de complexifier leur conduite avec, au final, une diminution de leur niveau de sûreté. Une démarche originale et qui n’a pas d’équivalent dans le monde du nucléaire.

Le « toujours plus » en matière de sûreté « de conception » peut, au-delà d’un certain point, aller à l’encontre de la « sûreté en exploitation » et trouver ses limites dans une trop grande profusion de modifications des installations difficiles à maîtriser. Ce constat étant à rapprocher des commentaires relatifs au facteur humain qui avait paru être sous-estimé lors des précédentes consultations sur ce même dossier.

QUESTION : cette dérive vers l’absolu est-elle acceptable au regard de la prolongation de fonctionnement des centrales au-delà de 40 années ?...

2. Des marges de production sont nécessaires pour garantir à tout moment la continuité de fourniture d’électricité sans avoir à choisir entre un niveau de sûreté dégradé et une disponibilité indispensable à la production d’une électricité devenue aussi vitale qu’elle était stratégique.

Cette recommandation est portée depuis des années par les différents présidents de l’ASN depuis André-Claude Lacoste. Elle n’a jamais été entendue par les dirigeants politiques en responsabilité sur ce dossier. Or, la diminution des moyens de production utilisant des combustibles fossiles et la limitation à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique à l’horizon 2035, c'est-à-dire demain, ne fera qu’aggraver ce manque de marge avec un risque reconnu et assumé de délestages, voire de coupures de courant cet hiver, faisant déjà regretter l’arrêt anticipé de la centrale de Fessenheim.

QUESTION : ce manque de marge avéré est-il acceptable pour l’ASN ?...

3. Le niveau de contribution des énergies renouvelables dans le mix énergétique fait l’objet de positions irrationnelles par certains organismes sensés éclairer le pouvoir politique. Il en va ainsi de l’étude de l’ADEME qui fait état de la possibilité d’une production à 100 % renouvelables. Cette position étant reprise récemment par la ministre de la transition écologique et solidaire.

Or, elle est vivement contredite par d’autres spécialistes qui recommandent une limite entre 15 % (sur des considérations économiques) et 30 % (sur des considérations d’exploitation du réseau de transport de l’électricité, mais aussi sur les contraintes associées aux suivis de charge imposés aux moyens pilotables dont le nucléaire fait partie). Limites très éloignées de celles des spécialistes (?) de l'ADEME.

QUESTION : la stabilité et la sureté du réseau électrique sont parties prenantes da la sûreté de notre système électrique et de la sûreté des moyens pilotables. Quel est l’avis de l’ASN sur ce point important pour la détermination du ratio des composants du mix énergétique ?...

4. La limitation à 50 % la part du nucléaire dans le mix énergétique de notre pays estimée au « doigt mouillé » par le législatif n’est aucunement justifiée.

Sa mise en œuvre nécessitera l’arrêt de 12 autres réacteurs après les deux de Fessenheim en contradiction avec le concept de prolongation du fonctionnent des réacteurs au-delà des 40 années de fonctionnement, objet de cette consultation, sans compter la diminution des marges de production malgré le lancement espéré d’un programme de construction de six EPR 2.

La « vieillesse » de cette installation et le risque de sismicité du site ne faisant plus recette, c’est la notion de prépondérance du nucléaire ayant pour conséquence une diversité des moyens de production jugée insuffisante par la ministre qui est mise en avant pour justifier cette limite. Or cette appréciation est contestable au motif que cette diversité doit aujourd’hui être mesurée à l’aune du continent européen en raison de l’interconnexion des réseaux ou mieux encore, au regard de la seule plaque Allemagne/Pays-Bas/France qui voit alors une mixité des moyens de production parfaitement équilibrée.

Sur un autre registre, Lionel Taccoen ne dit pas autre chose dans sa dernière publication.

« La Commission européenne considère la situation d’EDF sur le marché français, choisi comme «marché pertinent ». Mais elle fait jouer un rôle éminent au marché de la « Plaque » France/Allemagne/Benelux, où se déterminent les prix de gros du marché français. Or en prenant comme marché pertinent cette «Plaque », tout rentre dans l’ordre. Finalité et résultats de la concurrence sont en harmonie. EDF n’est plus en position dominante et doit affronter de solides concurrents disposant de production compétitive dans un marché concurrentiel, avec impact potentiel sur les prix. EDF peut légitimement bénéficier de la compétitivité de son parc nucléaire sans le partager avec ses concurrents et n’est plus fragilisée ». (1)

QUESTION : Après 40 années de fonctionnement sans incidents graves, « mettre tous ses œufs dans le même panier » comme le déplore la ministre n’a jamais été une faiblesse pour le parc nucléaire qui a fait la preuve de son aptitude à conserver le niveau de sûreté requis sans altérer la production de ses installations. Quel est l’avis de l’ASN sur cette limitation qui affaiblira notre capacité à produire une électricité bas carbone, d’un coût raisonnable et capable de contribuer à la stabilité du réseau européen et aux besoins de ses voisins, source de revenus pour le plus grand bénéfice de notre balance commerciale ?...

(1) https://www.geopolitique-electricite.fr/newsletters/NmQwNWExMzdkMjg4/La%20r%C3%A9partition%20du%20nucl%C3%A9aire%20d%27EDF%20%28ARENH%29%20Une%20interpr%C3%A9tation%20contestable%20des%20r%C3%A8gles%20de%20concurrence.pdf

Dans le texte:
[CONF-A] « Les écarts détectés au cours de cette visite décennale sont corrigés dès que possible, en tenant compte de leur importance pour la sûreté. »
→ « dès que possible » n’indique qu’aucune contrainte n’est spécifiée pour résoudre ces écarts...
[CONF-B] « CPY : l’exploitant réalise au moins un essai avant le 31 décembre 2023 »
« Bugey : l’exploitant réalise au moins un essai avant le 31 décembre 2025 »
« Fessenheim: l’exploitant réalise au moins un essai avant le 31 décembre 2023 »
→ Sachant qu’il y a 5 essais, quid des autres ?????
[AGR-F] « Pour les réacteurs des centrales nucléaires du Blayais, du Bugey, de Chinon, de Cruas et du Tricastin, l’exploitant étudie les possibilités de renforcement permettant de faire face à des niveaux d’aléa sismique plus élevés que ceux mentionnés au I pour tenir compte des incertitudes sur la détermination de l’aléa extrême et les éventuels effets de site particuliers. Il définit les éventuelles
modifications à mettre en œuvre au regard des enjeux pour la sûreté et le calendrier associé.é »
→ Il revient donc à EDF de jouer les juges et partis sur ce point particulier puisque c’est à lui d’étudier, d’indiquer les modifications et de dire quand il les fera… C’est scandaleux !
[AGR-G] L’exploitant identifie, évalue, définit les dispositions et le calendrier pour les mettre en place… Même remarque que précédemment !
[Étude-A] «l’exploitant définit les éventuelles modifications à mettre en œuvre au regard des enjeux pour la sûreté et le calendrier associé. »
→ Toutes les recommandations jusqu’ici semblent entériner le fait de laisser toute latitude à EDF de faire comme il l’entend…
[PISC-B] « À l’issue de ces études, il définit les éventuelles modifications à mettre en œuvre au regard des enjeux pour la sûreté et le calendrier associé. »
→ Même remarque que précédemment… à EDF d’indiquer quand il « promet » de réaliser les travaux…

Bon, en réalité, une bonne partie de ce que j’ai lu est du même acabit. Tout ceci, fort peu contraignant au final, n’incite pas à croire que cette initiative conditionnerait en quoi que ce soit la prolongation de l’exploitation des réacteurs de 900MWe au-delà de 40 ans à des considérations de sécurité accrues supérieures à celles d’hier.

Au regard du fait qu’EDF a déjà contesté certaines recommandations de l’ASN, perdu un temps considérable se faisant, que compte tenu de sa situation financière, (un peu moins de 40 milliards de dettes) et du plan d’économie de 100 millions d’euros sur les coûts d’exploitation du nucléaire qu’il a prévu de mettre en place, il sera très probablement porté à réitérer de manière plus fréquente ce type de méthode ou à utiliser tous les recours qu’on lui permettra pour se soustraire à ses responsabilités, je ne crois pas qu’un texte qui lui en donne les moyens soit d’une quelconque utilité pour garantir un semblant de sécurité !

Je viens de regarder votre projet...
L'ASN est elle sérieuse lorsqu'elle laisse à EDF jusqu'à 2031 pour réaliser certaines de ses prescriptions ????? De plus, lorsqu'elle mentionne que si l'exploitant lui rapporte ne pas pouvoir tenir les échéances, lui laisser toute latitude pour en formuler de nouvelles ???? Concrètement, comprenez vous que cela implique qu'EDF pourra aisément se soustraire à toutes les préconisations concernant la sécurité les plus contraignantes et se réfugier derrière celles, peu impactantes, qu'il aura consenti à réaliser car compatibles avec son plan d'économie de 100 millions d'euros sur les coûts d'exploitation des centrales, pour arguer de sa bonne foi ????
Nous sommes en 2020... si en 2031, EDF ressort un nouveau calendrier de ces mêmes échéances à 2041, vous estimerez que la sécurité serait encore garantie pendant ces 10 ans supplémentaires parce qu'EDF se serait engagé à le faire ????? Comme pendant les 10 ans précédents pendant lesquels ils n'auront rien fait ????
Décidément pas rassurante du tout l'Autorité de Sûreté Nucléaire.