Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans

On pourrait se demander, à lire les commentaires déjà publiés, quel est le sujet de cette consultation. Or contrairement aux apparences, ce n'est ni l'abandon du nucléaire, ni la poursuite du fonctionnement des réacteurs de 900 MW au delà de 40 ans, mais seulement les CONDITIONS de cette poursuite, telles que l'ASN les a définies dans les pièces présentées.

On peut se demander quel est l'intérêt de cette consultation extrêmement technique pour laquelle personne n'a vraiment la compétence en dehors des spécialistes directement intéressés qui baignent dans des dossiers complexes depuis des mois. Qui a la compétence ? Ceux qui ont quelques connaissances sur le sujet, parmi lesquels je pense modestement me situer, ne peuvent que reconnaitre que la compétence se situe à l'ASN - que les anti-nucléaires ont voulu indépendante et qui prouve régulièrement qu'elle l'est - à son appui technique l'IRSN (peu suspecte d'être pro-nucléaire) et au groupe permanent d'experts de tous horizons qu'ils consultent, qui ont tous contribué à définir les conditions proposées. Donc c'est à eux, qui ont la compétence, de décider en toute connaissance de cause, pas aux politiques ni au public. On doit donc considérer que ce qu'ils proposent est sûr et doit être validé, même si certains trouvent les conditions proposées insuffisantes et si certains au contraire trouvent qu'elles appliquent un principe de précaution abusivement utilisé et sont trop rigoureuses.

Pourquoi cette fixation sur 40 ans ? Y-a-t 'il un kilométrage fixe au delà duquel votre voiture devient inutilisable et doit être mise à la casse pour que vous en achetiez une neuve ? Non, tant qu'elle satisfait aux exigences du contrôle technique, elle reste utilisable et n'a pas besoin d'être remplacée. C'est exactement la même chose pour les réacteurs qui subissent un contrôle technique rigoureux tous les 10 ans (c'est la visite décennale) aussi bien à 10, 30 ou 50 ans qu'à 40. Si les exigences sont satisfaites, il n'y a pas de raison de sûreté de les arrêter, si les exigences ne sont pas satisfaites, quel que soit leur âge, l'ASN ne les autorisera plus.

Et pour ceux qui veulent les arrêter à 40 ans ou même avant, c'est leur droit d'avoir cette volonté, mais par quoi pensent-ils qu'on peut les remplacer ? C'est ça la vraie question. Par des éoliennes ? Par grand vent, il en faut au minimum 60 pour remplacer un seul réacteur de 900 MW. Et quand il n'y a pas de vent (ça arrive et on n'y peut rien), on ne peut pas attendre que le vent revienne pour pouvoir prendre le TER ou le RER et pouvoir aller travailler : pour remplacer un seul réacteur de 900 MW et ne pas se retrouver dans le noir les jours sans vent il faut au moins deux grosses centrales à gaz alimentées au gaz russe (bonjour l'indépendance énergétique). Et tout ce matériel neuf coûte beaucoup plus cher à installer que de "caréner" les centrales nucléaires déjà payées, amorties et qui ne consomment que des quantités ridiculement faibles d'uranium et non du gaz importé qui tue notre balance commerciale. C'est bien moins cher de refaire les freins ou l'embrayage de votre voiture ou de changer la batterie de votre smartphone que d'en acheter des neufs. La soi-disant compétitivité de l'éolien par rapport au nucléaire concerne de l'éolien neuf et du nucléaire neuf. Mais le nucléaire amorti est beaucoup moins cher que l'éolien neuf et contrairement à celui-ci, il ne coute rien au contribuable. Êtes vous prêts à payer des éoliennes de 300 m de haut ou une centrale à gaz devant votre fenêtre et donc à payer votre électricité deux fois plus cher, comme ce que payent les Allemands ? Et tout ça pour vous prémunir d'un risque surmédiatisé mais complètement hypothétique. Pensez-y avant de répondre, c'est vous que ça concerne.

Avis défavorable.
Bien qu'avec le réchauffement climatique l'énergie de fission nucléaire
apparaisse comme une solution (pour éviter les gaz à effet de serre)
cette technologie est bien trop couteuse et bien trop dangereuse. Elle me
semble incompatible avec toute vision écologique à long terme.
ce serait plus profitable de mettre tout cet argent (un pognon de dingue!)
et la matière grise de nos ingénieurs à exploiter des sources d'énergie
plus sures. D'autre part, on ne peut plus vivre dans l'optique des Trente
Glorieuses (époque qui doit beaucoup au développement du nucléaire) et
il faut absolument changer de monde. Le nucléaire encourage la consommation
d'énergie, alors que le bon sens est d'essayer de la réduire.

avis défavorable.
Certes le nucléaire est décarboné, mais cela ne fait pas tout.
Il a un coût sous-estimé, tout cela est connu.
A l'heure ou le changement climatique est en cours et ou des changements radicaux doivent être fait, le coût de la prolongation pourrait être engagé dans une vraie transition avec un démantèlement des centrales. L'expertise française dans le nucléaire pourrait être mise à profit dans ce secteur d'avenir , nous prenons du retard sur nos voisin dans ce domaine de l'arrêt du nucléaire.
La meilleur économie d'énergie, c'est l'énergie non consommée, pourquoi s'entêter à produire tjs plus ?
Et rien qu'au Blayet avec le réchauffement climatique et le risque de submersion marine, c'est de la folie. Sur la Loire les impacts de la baisse des niveaux d'eau et du rejet des eaux chaudes des centrales devraient également faire réfléchir.
Donc, il faut arrêter.

J'ai 73 ans et il y aura un accident nucléaire en France en particulier si on continue de faire fonctionner ces centrales au delà des 40 ans prévus. J'espère bien mourrir avant mais rien n'est moins sur ! Je pense à mes petits enfants qui vont vivre cela avec en plus le coût à assumer pour subvenir à cette industrie mortifère. Là dessus , tout est bien détaillé dans les commentaires, je n'y reviens pas . Je m'inquiète pour la vie des futures générations qui devront s'accommoder des déchets radioactifs dont la durée de vie dépasse notre imagination. En 1992 ou 93 , dans le cadre d'une formation sur les risques majeurs, j'ai suivi, dans le Cotentin, un stage d'une semaine sur le risque nucléaire . Loin d'être rassurée , je suis depuis consciente du risque que nous courrons tous les jours dans notre pays et que nous faisons courir aux pays voisins.

Jusqu’à présent la France a pu échapper à des accidents nucléaires d’un niveau égal à celui survenu au Japon. Il faut absolument profiter de cette chance pour réorienter nos choix énergétiques. Nous ne sommes pas à l’abri de ces accidents comme nous ne l’avons pas été de la Covid 19.
Nous ne maîtrisons pas le stockage des déchets, et laisserons un véritable cadeau empoisonné aux générations suivantes, une véritable bombe à retardement. Pour essayer d’en limiter les effets, Il vaut mieux prévoir un dispositif susceptible de recevoir l’ensemble des déchets produits par le parc actuel des centrales arrêtées après 40 ans d’exploitation.
Les défaillances du parc nucléaire actuel et vieillissant nécessitent de plus en plus de relais par des centrales classiques à combustible fossile, un des effets indirects du nucléaire sur le réchauffement climatique. Il se présente donc une occasion unique d’engager le grand virage énergétique.
Comment ? En mettant en œuvre une politique pour le développement des énergies nouvelles et renouvelables comme celle qui avait été mise en œuvre pour le nucléaire.
Pour amorcer le dispositif de transition écologique, énergétique, social et économique, et ne pas hypothéquer l’avenir, il faut cesser :
-de mobiliser des fonds sur la prolongation des centrales.
- de mobiliser des fonds pour construire des réacteurs de type Flamanville marqué par une dérive financière (coût initial : 3.3 Mds € -facture estimée : 19.1 Mds €) et des délais (de 3 ans à 16 ans) inacceptables, d’ailleurs la cour des comptes demande une réflexion de fond sur la filière (Pour mémo, je rappelle que l’Etat a mobilisé 4,5 Mds pour AREVA et 3 Mds pour EDF).Sans oublier le coût du grand carénage donné à 48,2 Mds € en 2018 par EDF qui est passé à 49.4 Mds € ce 29 octobre 2020, toujours selon EDF. S’agit-il des prémisses d’une nouvelle dérive financière ?
Tant d’argent dépensé, c’est dur à comprendre pour un citoyen à qui on oppose régulièrement les contraintes budgétaires.

- d’accepter de méconnaitre le coût du démantèlement des centrales nucléaires et exiger d’EDF son chiffrage en vue notamment de créer un dispositif empêchant l’incidence du coût du démantèlement des centrales nucléaires sur une nouvelle politique énergétique.

Il y a des sachants pro industrie de la fission de l'uranium-235.
Il y a des non sachants pro industrie de la fission de l'uranium-235.
Il y a des sachants anti industrie de la fission de l'uranium-235.
Il y a des non sachants anti industrie de la fission de l'uranium-235.
Les sachants pro-industrie de la fission de l'uranium-235 sont les chercheurs et ingénieurs qui travaillent dans cette industrie, parce qu'ils ont peur de perdre leur travail et sont instrumentalisés par une religion d'État qui dit que c'est bon pour nous (et si on sortait de cette industrie, on aurait encore besoin d'eux et pendant très longtemps, pour bien en sortir, dans les règles de l'art).
Les non-sachants pro industrie de la fission de l'uranium-235 sont des illuminés. Ils suivent la pensée magique selon laquelle une technique soit-disant merveilleuse règlerait tous nos problèmes.
Il y a des sachants anti industrie de la fission de l'uranium-235 (physiciens nucléaires, chimistes, biologistes, médecins, spécialistes de l'énergie renouvelable). Ils savent que l'industrie de la fission de l'uranium-235 est une équation sans solution dangereuse, chère, produisant des déchets dangereux pendant 100000 ans et que le vieillissement d'un acier sous contrainte thermique et sous irradiation intensives est un phénomène irréversible qui rend l'acier cassant ce qui ne permet pas d'exclure le risque de rupture de la cuve.
Il y a les non-sachants anti industrie de la fission de l'uranium-235 qui savent qu'on ne leur demande jamais leur avis et qu'on les prend toujours pour des cons en leur mentant systématiquement et qui aimeraient bien qu'on ne mette pas tous leurs œufs dans le même panier, c'est à dire dans l'industrie de la fission de l'uranium-235 parce qu'on a 30 ans de retard dans le renouvelable et qu'on n'arrivera jamais à rien en faisant confiance à des menteurs; D'ailleurs, ils ne peuvent que constater la faillite de toute la filière nucléaire, EDF, AREVA, Flamanville, Brennilis et de la filière renouvelable en France avec 0 éolienne en mer, presque 0 centrale solaire, pas de bogaz, pas de stockage alors qu'on a la plus grande façade maritime d'Europe et beaucoup plus de soleil que les Allemands, plein d'élevages et qu'on ne pourra même pas exploiter si l'EPR ou les vieilles centrales explosent à cause de leur cuve fragile ou à cause d'une chute d'avion lors d'attentats islamistes ou à cause les inondations et des sécheresses ou de tremblements de terre ou d'affaissements de terrain.
Oui aux non-sachants et aux sachants anti industrie de la fission de l'uranium-235.
Non à la religion d'État pro-industrie de l'uranium-235 des sachants et non sachants qui font de la propagande en refusant au peuple le référendum sur la sortie de l'industrie de la fission de l'uranium-235 et qui instrumentalisent la science et la population en lui extorquant son argent donc en hypothéquant l'avenir de la France.

avis défavorable pour le moyen terme
l'argent peut être mis ailleurs; par exemple les Belges avec leurs parcs éoliens en Mer du Nord fournissent en 2020 l'électricité domestique de quasi 50% de leur population - 602 éoliennes plus de 2200 MW, grandes réserves marines préservées - un modèle de savoir-faire - la France possède une des plus grandes façades maritimes d'Europe avec des vents constants puisqu'on est à l'extrême ouest de l'immense continent Europe/Asie... ce qui est une chance inouïe, mais on est très en retard.
le nucléaire est un héritage du passé, ce qui ne veut pas dire qu'il faut tout démolir vite; mais en réduire l'investissement progressivement; dans ce sens engager encore des montants considérables pour de vielles centrales ne me semble pas sensé; scientifique aussi, je ne crois pas qu'on puisse vaincre l'entropie des systèmes physiques au-delà de certaines limites; le risque d'accident progresse malgré tout le talent des ingénieurs et techniciens du nucléaire..

Je ne comprend pas qu'on demande l'avis du public sur ce sujet qui est éminemment technique. A quoi cela sert-il d'avoir une Autorité de Sureté indépendante dont tout le monde vante la compétence ? Imagine-t-on le même procédé pour l'aviation, la santé et toute autre forme d'activité à risque ? C'est à marcher sur la tête.
Puisqu'on me demande mon avis, je vais le donner : je suis favorable par principe au prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires. C'est effectivement la méthode la moins coûteuse pour permettre au pays de profiter d'une électricité abondante, décarbonée et bon marché. Cela étant, il ne faut évidemment par courir un risque d'accident nucléaire dont le traitement des conséquences viendrait annuler le bénéfice espéré du prolongement des centrales. Et pour cela, on compte sur l'autorité de sûreté pour faire son travail et émettre un avis pertinent.
Oui à la transparence. Non à la confusion des genres.

Je suis complètement favorable au prolongement de la durée d'exploitation des centrales nucléaires françaises pour une nouvelle décennie, voire 2 décennies, comme c’est actuellement le cas aux Etats Unis (donc 60 ans de durée de vie), si, après 50 ans de fonctionnement, les conditions nécessaires le permettent.

Pourquoi cet avis favorable ? Quelques brefs éléments de réponses :

Aspect sécurité :
En effet, constamment inspectées, les centrales nucléaires françaises présentent un niveau de sûreté des plus élevés.
Très étroitement surveillées par des entités internes spécifiques d'EDF et par une entité indépendante l'ASN, les contraintes de sécurité demandées (ou imposées) afin d’augmenter la sûreté de ces installations et diminuer tout risque sont systématiquement mises en œuvre par EDF.
La fiabilité des unités de production françaises étant mondialement reconnue, la probabilité de survenue d’incident ou accident non désiré restant infiniment faible, il n’y a pas de raison d’arrêter ces moyens de production qui ne sont pas industriellement obsolètes (constamment maintenus) et dangereux (sécurisés et rigoureusement contrôlés).

Aspect environnemental :
Aujourd’hui, les centrales nucléaires produisent de l’énergie quel que soit le moment de la journée et quelles que soient les conditions météorologiques, avec une électricité à faible coût et peu carbonée. Le parc nucléaire français assure la continuité de la production électrique quand les ENR (éolien ou solaire) ne sont pas en capacité de produire.
La lutte contre le réchauffement climatique doit être une priorité ; EDF s’y est engagée.
Les énergies dites renouvelables (hors hydraulique au fil de l'eau) restent intermittentes et doivent être impérativement couplées à d'autres systèmes de production d'électricité d’appoint émettrices de CO2 (les turbines à gaz et les unités au charbon)… et l’importation d’énergie fortement carbonée venant des pays de l’Est de la France.
Le stockage d'énergie est pratiquement inexistant à ce jour, et surtout restera insuffisant au moins durant les 2 prochaines décennies (sans considérer le risque chimique lié au stockage).

Aspect économique – Sécurité d’approvisionnement :
A part l’hydraulique et les ENR, les centrales nucléaires sont les seuls moyens de production non générateurs de CO2, permettant de maintenir l'indépendance énergétique de la France, mais aussi garantir la sécurité d’approvisionnement en énergie électrique du territoire français.
Tant qu’il n’y aura pas de nouveaux moyens de production électrique permettant autant d'avantages que celui de la production nucléaire… il serait dommageable (financièrement en terme de tarif au kW/h et qualitativement en terme de fourniture) de se séparer de ce type de production.
Avoir fermé Fessenheim qui venait de finir ses opérations de maintenance exceptionnelle, a été une erreur avant tout politique, conséquemment industrielle et certainement une aberration économique. Aujourd’hui, c’est de l’énergie fortement carbonée –et chère– qui est importée pour compenser le manque d’énergie dû à la fermeture de cette centrale.
Actuellement, les usines nucléaires sont des machines économiquement amorties ; il serait déraisonnable de ne pas utiliser le potentiel économique qu’elles représentent pour développer de nouvelles unités de production qui seront inévitablement nécessaires.

Il reste certainement des efforts à faire pour réduire les consommations d’énergie. Cependant, aujourd’hui, il n’est pas possible de se passer du nucléaire (… ni plus tard d’ailleurs !), ne serait-ce que pour fabriquer les composants permettant des économies d’énergie ou pour produire des nouvelles « énergies propres » (hydrogène, par exemple).

Ce n’est que l’analyse rapide (et certainement superficielle, incomplète et critiquable !) d’un ancien Ingénieur Sécurité / Environnement.

Les centrales nucléaires sont un atout majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Les travaux requis pour prolonger les centrales nucléaires sont excessifs (la France n'est pas le Japon en terme de risques sismiques / volcaniques / tsunami), mais traduisent une volonté de tendre vers le risque zéro qui n'existe pas .
Néanmoisn, mêmes les quelques milliards d'€ dépensés pour prolonger en sécurité la durée d'utilisation des centrales , mais aussi la gestion du risque résiduel d'accident nucléaire, la gestion des déchets radioactifs longue durée... tous ces points sont à relativiser à l'aune de la catastrophe climatique humaine et écologique en marche à cause des émissions de CO2.
L'urgence est de réduire notre consommation d'énergie, mais pour celle qu'il faudra quand même produire, il faut absolument prolonger l'utilisation des centrales nucléaires actuelles, et en construire d'autres pour développer un monde électrique décarboné le moins impactant possible (conso électrique en directe ou via batterie ou hydrogène issu d'électrolyse). Les énergies renouvelables sont des appoints intéressants , mais ne pourront jamais stabiliser un réseau électrique au global ni rivaliser avec la concentration en énergie de l'uranium.
Tous les écologistes devraient être favorables au nucléaire, prendre exemple sur un des fondateurs de Greenpeace , Patrick Moore (« Going Nuclear », The Washington Post,‎ 16 avril 2006 ) et tant d'autres personnalités écolo : Veronika Wendland et Rainer Moormann (écolos allemands), Michael Shellenberger (Fondateur de l'association « Environmental Progress »), Brice Lalonde ministre écolo , Jean-Louis Etienne explorateur, L'association des écologistes pour le nucléaire AEPN, l'association « Sauvons le Climat »...
Pour résumer :
François-Marie Bréon (membre du GIEC): « On ne fait pas du nucléaire par plaisir, mais parce qu'on n'a pas le choix, du fait de l'urgence climatique"

D'abord en tant que citoyen : j'ai besoin d’électricité dans ma vie quotidienne, et je la préfère décarbonée. L'électricité d'origine nucléaire ne produit pas (ou infiniment peu) de gaz à effet de serre, et fait de la France l'un des meilleurs mondiaux dans ce domaine.

Le maintien du nucléaire n'est pas incompatible avec le développement des énergies renouvelables, auquel je suis par ailleurs très attaché. Mais s'il faut donner un exemple, ce lundi, les températures étaient très basses, il n'y avait pas de vent, et le ciel était nuageux, donc pas d'électricité solaire... pour assurer le chauffage des logements français, il a fallu importer de l'électricité allemande, produite avec du charbon. Donc le maintien de capacités de production nucléaire est nécessaire. Même avec la loi de transition énergétique, qui prévoit la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique, il va falloir prolonger le fonctionnement d'un certain nombre de réacteurs, et en construire quelques nouveaux, pour remplacer ceux qui auront été fermés pour cause de vieillissement... ou pour raisons politiques.

Ensuite, des évolutions majeures ont été apportées aux installations, et vont continuer à être déployées, pour éviter la survenance d'un scenario type Fukushima.

Enfin, EDF, qui est le plus gros exploitant nucléaire au monde, a démontré son aptitude à l'exploitation de réacteurs nucléaires. La surveillance effectuée par l'ASN sur l'exploitant reste extrêmement rigoureuse et exigeante, assurément l'une des plus exigeantes au monde ; les soupçons de complaisance sont infondés.

Avis défavorable à leur prolongation: outre les dangers du nucléaire (fuites, malfaçons -voir Flamanville-, accidents, impact sur l'environnement, déchets pratiquement éternels), augmentés par le vieillissement des installations, le nucléaire est très cher (entretien, tests, pannes et arrêts, construction et démantèlement , ce dernier quasiment impossible d'ailleurs) et son coût est 1) volontairement sous-estimé au nom d'une politique d'Etat, malgré les dettes faramineuses d'EDF, les faillites d'Areva et Orano, et 2) caché, payé par l'argent public. De plus, le nucléaire est l'occasion d'une fuite en avant de la consommation, par exemple la promotion des chauffages et des voitures électriques, ces dernières ayant en plus un coût environnemental de construction élevé.
Pour toutes ces raisons, l'argument de l'énergie propre et décarbonée est discrédité: les avantages sont largement dépassés par les inconvénients et les risques. Donc, si l'on regarde les difficultés de l'Allemagne avec l'arrêt du nucléaire, et les problèmes propres aux sources d'énergie renouvelables, la seule solution au problème de l'énergie est une politique volontariste de réduction de la consommation, couplée à l'utilisation de ces énergies renouvelables. Malheureusement, E.Macron n'est visiblement pas de cet avis, pour des raisons économiques à courte vue, et il est à craindre que cette consultation, comme tant d'autres, soit purement décorative.

Avis défavorable à leur prolongation: outre les dangers du nucléaire (fuites, malfaçons -voir Flamanville-, accidents, impact sur l'environnement, déchets pratiquement éternels), augmentés par le vieillissement des installations, le nucléaire est très cher (entretien, tests, pannes et arrêts, construction et démantèlement , ce dernier quasiment impossible d'ailleurs) et son coût est 1) volontairement sous-estimé au nom d'une politique d'Etat, malgré les dettes faramineuses d'EDF, les faillites d'Areva et Orano, et 2) caché, payé par l'argent public. De plus, le nucléaire est l'occasion d'une fuite en avant de la consommation, par exemple la promotion des chauffages et des voitures électriques, ces dernières ayant en plus un coût environnemental de construction élevé.
Pour toutes ces raisons, l'argument de l'énergie propre et décarbonée est discrédité: les avantages sont largement dépassés par les inconvénients et les risques. Donc, si l'on regarde les difficultés de l'Allemagne avec l'arrêt du nucléaire, et les problèmes propres aux sources d'énergie renouvelables, la seule solution au problème de l'énergie est une politique volontariste de réduction de la consommation, couplée à l'utilisation de ces énergies renouvelables. Malheureusement, E.Macron n'est visiblement pas de cet avis, pour des raisons économiques à courte vue, et il est à craindre que cette consultation, comme tant d'autres, soit purement décorative.

La France a fait le choix d'une filière nucléaire il y a plus de 50 ans. Maintenant nous devons agir en conséquences (il n'est pas possible de remplacer le nucléaire actuellement avec des sources d'énergie intermittentes et bien plus carbonées, ce serait une hérésie vis-à-vis de la lutte contre le réchauffement climatique).
Utilisons les avantages du nucléaire pour réduire nos émissions à effet de serre. Le nucléaire restera en France L'UNIQUE SOLUTION de production d'énergie décarbonnée tant que nous n'avons pas réduit notre consommation d'énergie (il est bien là le problème, pas de savoir comment on répond à la demande).
Renforçons la sûreté de nos centrales qui je le rappelle représentent un risque négligeable par rapport à la pollution de l'air par les voitures, la cigarette, les accidents de la route. Tout est une question de perception du risque.