Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans

- Considérant l'absence coupable d'anticipation politique de nouvelles constructions nucléaires face au vieillissement du parc, il ne nous reste plus qu'à poursuivre l'exploitation des centrales actuelles, ou développer les centrales à énergies fossiles comme nos voisins (celles qu'ils allument pour pallier à l’intermittence du renouvelable).
- Considérant que le nucléaire est une énergie abondante, aussi décarbonée que ce qu'il est possible de faire, le nucléaire paraît incontournable pour le défit climatique (dont les conséquences seront plus graves que plusieurs accidents nucléaires), et tout simplement pour l'indépendance énergétique du pays dans un contexte de pic pétrolier et gazier.
- Considérant que les exigences de l'ASN de mettre les centrales actuelles au niveau de sécurité actuel et non au niveau de construction comme à l'étranger, cette prolongation paraît bien encadrée sur le plan des risques.
- Cette prolongation paraît donc incontournable et s'inscrire dans les objectifs et moyens préconisés par le GIEC. Je suis pour la prolongation.

Contrairement aux bien pensants, aux antinucléaires de base, aux soi-disants écologistes, je pense que l’avenir est dans le nucléaire
Nous ne sommes qu’à la deuxième génération et avons du mal à aborder la 3ème génération
À partir de là 4ème nous serons en mesure de diviser par un facteur 100 , puis par un facteur 1000 les déchets générés (quand nous aurons atteint le seuil des 50 millions de degrés)
Nous irons rechercher les déchets enfouis pour les recycler
Les éoliennes seront abandonnées ainsi que les fermes photovoltaïques qui posent des problèmes de foncier, d’acceptabilité sociale et environnementale pour des apports énergétiques très modestes, surtout en Europe
A titre d’exemple, j’ai été frappé par l’autonomie du Charles de Gaule qui fonctionne a l’energie nucléaire, lui donnant une autonomie de 10 ans
Ce serait formidable pour nos voitures, équipées de petites piles à combustibles.
Le développement des voitures électriques, des appareils électriques, informatiques, téléphoniques vont nécessiter une production électrique phénoménale
Les producteurs d’électricité français ont largement abandonné les centrales au charbon puis au fuel, demain au gaz
Nous commençons à importer de l’électricité mais cela ne se voit pas du fait de la privatisation d’un domaine où je considère qu’il aurait fallu le garder national, quitte à faire jouer le principe de subsidiarité
Le coût de l’électricité actuelle tourne autour de 26 ct/ kwh (particulier)
Demain quand il passera à 1€/kwh, beaucoup vont déchanter voire hurler !!
Enfin en tant qu’ancien expert thermicien, je rappelle que la première source d’électricité et d’énergie reste toujours l’économie d’énergie ou pour être plus précis l’utilisation rationnelle de l’énergie et des matières premières
Enfin pour compléter ce propos, nos choix énergétiques de demain doivent être en relation avec nos choix de modes de vie, bref avec la même choix de société que nous voulons
Est-il raisonnable que tous nos centres de décisions soient à Paris
Nos déplacement sont de plus en plus rapides et efficaces
Mais cela a-t-il du ses sur de passer une partie de sa vie dans des déplacements qui impactent notre santé ?
Ne faut-il pas remettre à plat nos modes de vie, notre façon de travailler, redonner du sens au travail etc
Nous ne pouvons pas faire l’économie d’un débat de société pour définir notre politique énergétique qui n’est qu’un moyen pour atteindre des objectifs plus ambitieux

Par contre le gouvernement Allemand est beaucoup moins con que le nôtre (avec nos intégristes religieux pro-industrie de la fission de l'uranium-235 jusqueboutistes) car il a parfaitement compris que l'industrie de la fission de l'uranium-235 est une impasse économique, environnementale et morale. Seuls les français emmerdent les allemands avec la contamination radioactive en cas d'accident nucléaire inéluctable en France. Ils sont très en avance sur nous en démantèlement et en énergies renouvelable et Angela Merkel est physicienne de formation. Avec les Landers, tout ne vent pas d'en haut comme en France avec nos monarques qui nous prennent pour des cons (très infantilisant, surtout lorsqu'ils se comportent comme des enfants irresponsables en montrant toujours le mauvais exemple).

POUR TRES FAVORABLE

1) j'ai du mal à comprendre ce genre de consultation car je pense que beaucoup des personnes répondant à ce genre de question n'ont pas lu, et sont loin de maitriser la problématique du nucléaire et de l'énergie en France. C'est le travail de l'ASN en tant qu'expert et autorité indépendante d'indiquer ce qui doit etre fait pour que ces réacteurs puissent fonctionner en sécurité au delà de cette période et c'est à EDF propriétaire et à l'état ,donc au gouvernement , de décider de continuer à opérer ces réacteurs.
2) Ceci dit considérant les commentaires listés ci après, parmi les plus pertinents me semble t il auxquels il m'est difficile de rajouter d'autres commentaires originaux , je suis aussi trés favorable à la prolongation jusqu'à 60 ans et pourquoi pas 80 comme aux USA (plus de 80 autorisés pour 40 ans et pour déjà 4 réacteurs avec 20 en attente de décision sur 80 ans)
le 03/12/2020 à 17:41 par Clément
le 03/12/2020 à 16:22 par N barhou
le 03/12/2020 à 18:33 par Jdv
le 04/12/2020 à 09:30 par dmg
le 04/12/2020 à 14:00 par Damien Conzelmann
le 04/12/2020 à 22:24 par LION
le 04/12/2020 à 22:21 par D.

(je m'arrête là page 30 en partant de la page 47 date du 4 décembre)

Dans le monde il y a plusieurs pays avec des REP de plus de 40 ans
Comme Bezneau en Suisse qui a soufflé 50 ans bougies, Beaver Valley aux États-Unis qui a été autorisé pour 60 ans au lieu des 40 ans initiales ou encore Turkey Point qui a été autorisé pour 80 ans etc...
Donc la question de la prolongation au-delà de 40 ans a déjà été approuvé dans plusieurs pays du monde
En France les autorisations sont de 10 ans après chaque visite décennale ce qui est plus strict que les pratiques dans d'autres pays
Du coup vu le cadre réglementaire français, les retours d'expériences de l'étranger avec des REP plus vieux je suis totalement pour une prolongation du parc tant qu'il n'y a pas de raison de sûreté ou économique pour l'operateur pour arrêter des réacteurs fonctionnels qui produisent une électricité bas carbone alors que nous avons un réchauffement climatique...

Ce n'est pas avec des chiffres faux que vous allez nous prouver que vous êtes le plus fort et vous pouvez vous les mettre où je pense. Ce n'est pas avec un baguette magique qu'on va rajeunir les cuves microfissurées et fissurées de 40 ans d'âge ou nous sauver du réchauffement climatique global. Bien au contraire. On ne peut que s'embourber dans notre mouise qui nous a conduit à la faillite d'EDF, AREVA et ORANO, à la gabegie des deniers publics, à nos 30 ans de retard dans le renouvelable, au stock croissant de déchets dont le plutonium dont on ne sait que faire et le risque croissant d'accident non assuré. Avec des intégristes de votre espèce, peu d'espoir de salut. Vous irez jusqu'au sacrifice suprême de la France et des Français car telle est votre volonté. Le salut viendra du peuple, par référendum. Evidemment, vous n'en voulez pas parce que vous connaissez la réponse. C'est non à la prolongation des vieilles centrales fatiguées et oui à la sortie de l'industrie de la fission de l'uranium-235. Oui à un changement complet de paradigme énergétique : sobriété, renouvelable, circuit court, autoconsommation, décentralisation de la production, stockage sous toutes les formes. Errare humanum est perseverae diabolicum. Votre entêtement n'a rien à strictement voir avec de la science. C'est juste de la religion de merde. Juste de la diablerie de débile pervers.

La démarche de l'ASN qui envisage de soumettre à enquête publique la possibilité d'étendre la durée de fonctionnement des tranches au delà de 40 ans interpelle. Quelle motivation peut conduire à envisager une telle enquête publique? Est-ce la volonté de donner aux opposants une nouvelle tribune? est-ce la volonté de faire perdre du temps et de l'argent à l'exploitant, et accessoirement du temps aux agents publics de l'ASN et de l'IRSN? est-ce l'attente de compétences nouvelles sur les sujets techniques qui n'existeraient pas chez l'exploitants, ses sous-traitants ou les experts des services publics chargés de définir les règles de sûreté et de veiller à leur application?
Tout cela n'est pas très sérieux! La décision d'autoriser ou non la prolongation de fonctionnement se doit d'être prise sur des bases rationnelles, techniques et économiques. Envisager d'introduire un dispositif dont la finalité serait de mesurer l'intensité des positions pour ou contre sur des bases parfois totalement ineptes (voir Emmanuel, par exemple) est attentatoire à la raison! Chacun son métier, et jusqu'à présent, ces métiers ont été bien assurés!

La science s'occupe de la réalité et l'opinion de la représentation de la réalité. Ici, la réalité, c'est la vieillesse des cuves, le risque de rupture, le risque d'attentat, le risque d'inondation et de sécheresse, la gabegie des deniers publics dans un trou sans fond provoquant notre retard de 30 ans dans le renouvelable, pourtant la seule source d'énergie que l'on a chez nous. L'accident nucléaire inéluctable et la contamination radioactive généralisée sont des réalités incontournables. Rien ne peut justifier un tel sacrifice inutile, puisqu'il suffit de redéfinir notre politique énergétique qui est réellement mauvaise puisqu'elle nous a conduit là où on est, c'est à dire dans une impasse bien réelle. Il faut sortir du cercle vicieux (fossile, fissile) en entrant dans un cercle vertueux (renouvelable et sobriété). Ce n'est pas une opinion mais une réalité scientifique pour notre dernière chance de salut.

L’ASN considère que l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe pour les dix ans suivant leur quatrième réexamen périodique. Le réexamen périodique sera ensuite décliné sur chaque réacteur de 900 MWe jusqu’en 2031.
Les difficultés montrées ces dernières années par EDF à tenir les délais d’études et de travaux, voire à se conformer aux prescriptions, comme celles montrées par l’ASN à faire respecter ces différents engagements par l’exploitant font craindre un risque élevé de dérive dans le temps de la mise en œuvre des améliorations de la sûreté prévues dans le cadre du 4ème réexamen périodique des réacteurs 900 MWe. Ce risque, qui n’est pas anodin compte tenu du glissement qu’observe déjà ce processus par rapport à l’âge des réacteurs, est renforcé par les préoccupations sur les capacités techniques et financières d’EDF à faire face à ce chantier (Notons que l’ASN évalue à un montant proche de 8 milliards d’Euro le montant des travaux à engager, alors même que la situation financière d’EDF est précaire et aurait tout intérêt à « réduire la voilure » de ses ambitions à des proportions plus raisonnables).
Ce constat conduit déjà à envisager une dérogation très contestable pour repousser de quatre années une partie des travaux prévus théoriquement à l’échéance du réexamen.

Le problème des cuves
L’Avis de l’IRSN n° 2019-00221 a pour objet « Poursuite de l’exploitation des réacteurs de 900 MW jusqu’à VD4+10 ans. Instruction du dossier cuves – viroles du cœur ».
Bien que « l’expertise de l’IRSN en 2018 et en 2019 ait conduit à plusieurs engagements pris par EDF dont les « résultats ne sont pas encore disponibles », et le ton reste optimiste, notamment pour Tricastin 1 et Bugey 2, mais demande dans son avis du 31/3/2020 « qu’EDF transmette les résultats de l’expérimentation menée sur le réacteur 4 du Tricastin ….et transmette les analyses finalisées de rupture brutale des cuves ».
En tout état de cause, on est loin d’une démonstration pour ces deux réacteurs.
Pour les autres réacteurs de 900 MW, les études à venir sont susceptibles de remettre en cause la démonstration actuelle d’absence de risque de rupture brutale des cuves concernées.

La rupture du radier
Un accident grave peut se produire dans une centrale nucléaire type 900 MW du fait de la perte de refroidissement des éléments combustibles qui entraîne la dégradation des gaines du combustible, puis la fusion de celui-ci. Parmi les conséquences possibles de la fusion du cœur se trouve le percement du fond de la cuve du réacteur par le « corium » (le cœur contenant le combustible irradié). À l’issue de son expertise, l’IRSN estime que les dispositions prévues par EDF pour favoriser un étalement du corium à sec dans le puits de cuve puis sa stabilisation sous eau, constituent des améliorations de sûreté permettant de réduire significativement le risque de percement du radier. L’IRSN recommande, pour les bâtiments des réacteurs de 900 MWe ayant un radier constitué de béton très siliceux, un épaississement du radier à l’aide d’un béton silico-calcaire ». Est aussi proposé de mettre en oeuvre « un dispositif de refroidissement du mélange de combustible et de métal fondu, et ainsi de réduire le risque de percement du radier de l’enceinte de confinement et de contamination des sols », contrairement au dispositif mis en œuvre dans l’EPR, qui est conçu de façon à ce que le percement du radier par le corium se déversant sur le radier du réacteur ne puisse en aucune façon le percer.

D‘autres questions concernant la sureté nucléaire
Comportement aux séismes ? Des redimensionnements de séisme majoré de sécurité (SMS) ont-ils été pris en compte pour l'ensemble ou certains des 32 réacteurs 900 MW ?
Le 11/11/2019 la vallée du Rhône a été affectée par un séisme de magnitude 5,4 à l'épicentre situé au niveau de la ville du Teil, alors que les centrales voisines (Tricastin et Cruas) ont été dimensionnées pour un SMS de 5,2 (soit un séisme maximal historiquement vraisemblable de 4,7 + 0,5 = 5,2). La survenue de ce séisme d'amplitude inattendue porterait le nouveau SMS à prendre en compte à 5,4 + 0,5 = 5,9.
Des SMS ont-ils été pris en compte pour l'ensemble ou certains des 32 réacteurs 900 MW ?

Groupes électrogènes de secours ?
Existe t-il des aléas quant au démarrage de ces groupes diesels en situation d'urgence?
Sont-ils en nombre suffisants pour chaque réacteur et dimensionnés pour faire face :
- d'une part aux nouveaux équipements de secours exigés par l'ASN pour se rapprocher des conceptions de sureté de l'EPR ?
-d'autre part aux conditions de fonctionnement en cas de "grand chaud" (canicule) dù au réchauffement climatique
L' IRSN considère notamment que des essais à pleine puissance des groupes de chacun des réacteurs du Bugey seront nécessaires à l'été 2020
Quelles sont les spécificités de ceux-ci, qui justifient de les citer à part ?
- Leur état de vieillissement et de maintenance permet-il d'en garantir le bon fonctionnement?
Les groupes de secours risquent-ils une défaillance en attendant ces opérations de remplacement ?
A cet égard, on ne saurait oublier l’épisode significatif de la mise en service des groupes électrogènes à moteur diesel d’ultime secours (DUS). L’ASN avait imposé à EDF, dans ses décisions du 26 juin 2012, la mise en place d’un moyen d’alimentation électrique supplémentaire permettant notamment d’alimenter en cas de perte des autres sources électriques externes et internes, les systèmes et composants appartenant au « noyau dur », et cela avant le 31 décembre 2018. En février 2019, alors que seuls les deux DUS de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux étaient opérationnels, l’ASN, à la demande d’EDF arguant de difficultés des opérations de construction, a accepté un rééchelonnement de l’installation des autres DUS qui s’étend jusqu’au 31 décembre 2020, assorti de prescriptions relatives au contrôle de la conformité des sources électriques existantes. Il sera nécessaire de faire le point de cette affaire en fin 2020. Cela a-t-il été fait ?

On peut ainsi juger de la complexité et l’effort énorme d’organisation technologique, de quantité de travail et d’investissement que représente « l’opération VD4-900 ».
De plus la dégradation de la capacité d’EDF à réaliser et à faire réaliser et contrôler ces travaux complexes a été révélée par les déboires de la construction de l’EPR de Flamanville qui n’est toujours pas achevée. Qu’en sera-t-il sur les 32 chantiers des tranches 900 MW ?

S’ajoutent à ces considérations la question du coût de ces opérations pour EDF dont la situation financière est précaire et qui aurait tout intérêt à « réduire la voilure » de ses ambitions à des proportions plus raisonnables.

On voit que les incertitudes nombreuses. En ces temps d’épreuve qui rouvrent l’éventail des perspectives en matière de consommation, de besoins, et de moyens énergétiques, ne serait-il pas de l’intérêt de tous de desserrer la contrainte en arrêtant à l’échéance des quarante ans le nombre de réacteurs de 900 MW dont les arrêts sont prévus ou envisagés dans la programmation pluriannuelle de l’énergie ?

Ce commentaire a été réalisé à l’aide de documents issus des publications de Global Chance.
Les textes en italique reprennent des avis de l’IRSN

14/12/2020Dr Mariette GERBER1Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnementdes réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ansL’ASN a ouvert une consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteursde 900%MWe d’EDF au-delà de leur quatrième réexamen périodique. L’ASN considère que l’ensemble desdispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective d’une poursuite defonctionnement des réacteurs de 900 MWe pour les dix ans suivant leur quatrième réexamen périodique. Leréexamen périodique sera ensuite décliné sur chaque réacteur de 900 MWe jusqu’en 2031.Les difficultés montrées ces dernières années par EDF à tenir les délais d’études et de travaux, voire à seconformer aux prescriptions, comme celles montrées par l’ASN à faire respecter ces différents engagementspar l’exploitant font craindre un risque élevé de dérive dans le temps de la mise en œuvre des améliorationsde la sûreté prévues dans le cadre du 4ème réexamen périodique des réacteurs 900 MWe. Ce risque, quin’est pas anodin compte tenu du glissement qu’observe déjà ce processus par rapport à l’âge des réacteurs,est renforcé par les préoccupations sur les capacités techniques et financières d’EDF à faire face à cechantier (Notons que l’ASN évalue à un montant proche de 8 milliards d’Euro le montant des travaux àengager, alors même que la situation financière d’EDF est précaire et aurait tout intérêt à «%réduire la voilure%»de ses ambitions à des proportions plus raisonnables). Ce constat conduit déjà à envisager une dérogation très contestable pour repousser de quatre années unepartie des travaux prévus théoriquement à l’échéance du réexamen.Le problème des cuvesL’Avis de l’IRSN n° 2019-00221 a pour objet «%Poursuite de l’exploitation des réacteurs de 900 MW jusqu’àVD4+10 ans. Instruction du dossier cuves – viroles du cœur%».Bien que «%l’expertise de l’IRSN en 2018 et en 2019 ait conduit à plusieurs engagements pris par EDF dont les«résultats ne sont pas encore disponibles», et le ton reste optimiste, notamment pour Tricastin 1 et Bugey 2,mais demande dans son avis du 31/3/2020 «qu’EDF transmette les résultats de l’expérimentation menée surle réacteur 4 du Tricastin… et transmette les analyses finalisées de rupture brutale des cuves».En tout état de cause, on est loin d’une démonstration pour ces deux réacteurs. Pour les autres réacteurs de 900 MW, les études à venir sont susceptibles de remettre en cause ladémonstration actuelle d’absence de risque de rupture brutale des cuves concernées. La rupture du radierUn accident grave peut se produire dans une centrale nucléaire type 900 MW du fait de la perte de refroidissement des éléments combustibles qui entraîne la dégradation des gaines du combustible, puis la fusion de celui-ci. Parmi les conséquences possibles de la fusion du cœur se trouve le percement du fond de la cuve du réacteur par le « corium » (le cœur contenant le combustible irradié). À l’issue de son expertise, l’IRSN estime que les dispositions prévues par EDF pour favoriser un étalement du corium à sec dans le puits de cuve puis sa stabilisation sous eau, constituent des améliorations de sûreté permettant de réduire significativement le risque de percement du radier. L’IRSN recommande, pour les bâtiments des réacteurs de 900 MWe ayant un radier constitué de béton très siliceux, un épaississement du radier à l’aide d’un béton silico-calcaire ». Est aussi proposé de mettre en oeuvre «%un dispositif de refroidissement du mélange de combustible et de métal fondu, et ainsi de réduire le risque de percement du radier de l’enceinte de confinement et de contamination des sols», contrairement au dispositif mis en œuvre dans l’EPR, qui est conçu de façon à ce que le percement du radier par le corium se déversant sur le radier du réacteur ne puisseen aucune façon le percer.D‘autres questions concernant la sureté nucléaireComportement aux séismes % ? Des redimensionnements de séisme majoré de sécurité (SMS) ont-ils été pris en compte pour l'ensemble ou certains des 32 réacteurs 900 MW ?Le 11/11/2019 la vallée du Rhône a été affectée par un séisme de magnitude 5,4 à l'épicentre situé au niveaude la ville du Teil, alors que les centrales voisines (Tricastin et Cruas) ont été dimensionnées pour un SMS de5,2 (soit un séisme maximal historiquement vraisemblable de 4,7 + 0,5 = 5,2). La survenue de ce séismed'amplitude inattendue porterait le nouveau SMS à prendre en compte à 5,4 + 0,5 = 5,9.Des SMS ont-ils été pris en compte pour l'ensemble ou certains des 32 réacteurs 900 MW ?
14/12/2020Dr Mariette GERBER2Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnementdes réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans…./…Groupes électrogènes de secours # ? Existe-t-il des aléas quant au démarrage de ces groupes diesels en situation d'urgence? Sont-ils en nombre suffisants pour chaque réacteur et dimensionnés pour faire face :- d'une part aux nouveaux équipements de secours exigés par l'ASN pour se rapprocher des conceptions desureté de l'EPR ?- d'autre part aux conditions de fonctionnement en cas de "grand chaud" (canicule) dù au réchauffementclimatiqueL'IRSN considère notamment que des essais à pleine puissance des groupes de chacun des réacteurs duBugey seront nécessaires à l'été 2020Quelles sont les spécificités de ceux-ci, qui justifient de les citer à part ? Leur état de vieillissement et de maintenance permet-il d'en garantir le bon fonctionnement? Les groupes de secours risquent-ils une défaillance en attendant ces opérations de remplacement ?A cet égard, on ne saurait oublier l’épisode significatif de la mise en service des groupes électrogènes àmoteur diesel d’ultime secours (DUS). L’ASN avait imposé à EDF, dans ses décisions du 26 juin 2012, la miseen place d’un moyen d’alimentation électrique supplémentaire permettant notamment d’alimenter en cas deperte des autres sources électriques externes et internes, les systèmes et composants appartenant au«%noyau dur%», et cela avant le 31 décembre 2018. En février 2019, alors que seuls les deux DUS de lacentrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux étaient opérationnels, l’ASN, à la demande d’EDF arguant dedifficultés des opérations de construction, a accepté un rééchelonnement de l’installation des autres DUS quis’étend jusqu’au 31 décembre 2020, assorti de prescriptions relatives au contrôle de la conformité dessources électriques existantes. Il sera nécessaire de faire le point de cette affaire en fin 2020. Cela a-t-il étéfait%?On peut ainsi juger de la complexité et l’effort énorme d’organisation technologique, de quantité de travail etd’investissement que représente «%l’opération VD4-900%».De plus la dégradation de la capacité d’EDF à réaliser et à faire réaliser et contrôler ces travaux complexes aété révélée par les déboires de la construction de l’EPR de Flamanville qui n’est toujours pas achevée. Qu’ensera-t-il sur les 32 chantiers des tranches 900 MW%?S’ajoutent à ces considérations la question du coût de ces opérations pour EDF dont la situation financière estprécaire et qui aurait tout intérêt à «%réduire la voilure%» de ses ambitions à des proportions plus raisonnables.On voit que les incertitudes sont nombreuses. En ces temps d’épreuve qui rouvrent l’éventail des perspectivesen matière de consommation, de besoins, et de moyens énergétiques, ne serait-il pas de l’intérêt de tous dedesserrer la contrainte en arrêtant à l’échéance des quarante ans le nombre de réacteurs de 900 MW dont lesarrêts sont prévus ou envisagés dans la programmation pluriannuelle de l’énergie%?Ce commentaire a été réalisé à l’aide de documents issus des publications de Global Chance.Les textes en italique reprennent des avis de l’IRSN.

L’ASN considère que l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe pour les dix ans suivant leur quatrième réexamen périodique. Le réexamen périodique sera ensuite décliné sur chaque réacteur de 900 MWe jusqu’en 2031.
Les difficultés montrées ces dernières années par EDF à tenir les délais d’études et de travaux, voire à se conformer aux prescriptions, comme celles montrées par l’ASN à faire respecter ces différents engagements par l’exploitant font craindre un risque élevé de dérive dans le temps de la mise en œuvre des améliorations de la sûreté prévues dans le cadre du 4ème réexamen périodique des réacteurs 900 MWe. Ce risque, qui n’est pas anodin compte tenu du glissement qu’observe déjà ce processus par rapport à l’âge des réacteurs, est renforcé par les préoccupations sur les capacités techniques et financières d’EDF à faire face à ce chantier (Notons que l’ASN évalue à un montant proche de 8 milliards d’Euro le montant des travaux à engager, alors même que la situation financière d’EDF est précaire et aurait tout intérêt à « réduire la voilure » de ses ambitions à des proportions plus raisonnables).
Ce constat conduit déjà à envisager une dérogation très contestable pour repousser de quatre années une partie des travaux prévus théoriquement à l’échéance du réexamen.

Le problème des cuves
L’Avis de l’IRSN n° 2019-00221 a pour objet « Poursuite de l’exploitation des réacteurs de 900 MW jusqu’à VD4+10 ans. Instruction du dossier cuves – viroles du cœur ».
Bien que « l’expertise de l’IRSN en 2018 et en 2019 ait conduit à plusieurs engagements pris par EDF dont les « résultats ne sont pas encore disponibles », et le ton reste optimiste, notamment pour Tricastin 1 et Bugey 2, mais demande dans son avis du 31/3/2020 « qu’EDF transmette les résultats de l’expérimentation menée sur le réacteur 4 du Tricastin ….et transmette les analyses finalisées de rupture brutale des cuves ».
En tout état de cause, on est loin d’une démonstration pour ces deux réacteurs.
Pour les autres réacteurs de 900 MW, les études à venir sont susceptibles de remettre en cause la démonstration actuelle d’absence de risque de rupture brutale des cuves concernées.

La rupture du radier
Un accident grave peut se produire dans une centrale nucléaire type 900 MW du fait de la perte de refroidissement des éléments combustibles qui entraîne la dégradation des gaines du combustible, puis la fusion de celui-ci. Parmi les conséquences possibles de la fusion du cœur se trouve le percement du fond de la cuve du réacteur par le « corium » (le cœur contenant le combustible irradié). À l’issue de son expertise, l’IRSN estime que les dispositions prévues par EDF pour favoriser un étalement du corium à sec dans le puits de cuve puis sa stabilisation sous eau, constituent des améliorations de sûreté permettant de réduire significativement le risque de percement du radier. L’IRSN recommande, pour les bâtiments des réacteurs de 900 MWe ayant un radier constitué de béton très siliceux, un épaississement du radier à l’aide d’un béton silico-calcaire ». Est aussi proposé de mettre en oeuvre « un dispositif de refroidissement du mélange de combustible et de métal fondu, et ainsi de réduire le risque de percement du radier de l’enceinte de confinement et de contamination des sols », contrairement au dispositif mis en œuvre dans l’EPR, qui est conçu de façon à ce que le percement du radier par le corium se déversant sur le radier du réacteur ne puisse en aucune façon le percer.

D‘autres questions concernant la sureté nucléaire
Comportement aux séismes ? Des redimensionnements de séisme majoré de sécurité (SMS) ont-ils été pris en compte pour l'ensemble ou certains des 32 réacteurs 900 MW ?
Le 11/11/2019 la vallée du Rhône a été affectée par un séisme de magnitude 5,4 à l'épicentre situé au niveau de la ville du Teil, alors que les centrales voisines (Tricastin et Cruas) ont été dimensionnées pour un SMS de 5,2 (soit un séisme maximal historiquement vraisemblable de 4,7 + 0,5 = 5,2). La survenue de ce séisme d'amplitude inattendue porterait le nouveau SMS à prendre en compte à 5,4 + 0,5 = 5,9.
Des SMS ont-ils été pris en compte pour l'ensemble ou certains des 32 réacteurs 900 MW ?

Groupes électrogènes de secours ?
Existe t-il des aléas quant au démarrage de ces groupes diesels en situation d'urgence?
Sont-ils en nombre suffisants pour chaque réacteur et dimensionnés pour faire face :
- d'une part aux nouveaux équipements de secours exigés par l'ASN pour se rapprocher des conceptions de sureté de l'EPR ?
-d'autre part aux conditions de fonctionnement en cas de "grand chaud" (canicule) dù au réchauffement climatique
L' IRSN considère notamment que des essais à pleine puissance des groupes de chacun des réacteurs du Bugey seront nécessaires à l'été 2020
Quelles sont les spécificités de ceux-ci, qui justifient de les citer à part ?
- Leur état de vieillissement et de maintenance permet-il d'en garantir le bon fonctionnement?
Les groupes de secours risquent-ils une défaillance en attendant ces opérations de remplacement ?
A cet égard, on ne saurait oublier l’épisode significatif de la mise en service des groupes électrogènes à moteur diesel d’ultime secours (DUS). L’ASN avait imposé à EDF, dans ses décisions du 26 juin 2012, la mise en place d’un moyen d’alimentation électrique supplémentaire permettant notamment d’alimenter en cas de perte des autres sources électriques externes et internes, les systèmes et composants appartenant au « noyau dur », et cela avant le 31 décembre 2018. En février 2019, alors que seuls les deux DUS de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux étaient opérationnels, l’ASN, à la demande d’EDF arguant de difficultés des opérations de construction, a accepté un rééchelonnement de l’installation des autres DUS qui s’étend jusqu’au 31 décembre 2020, assorti de prescriptions relatives au contrôle de la conformité des sources électriques existantes. Il sera nécessaire de faire le point de cette affaire en fin 2020. Cela a-t-il été fait ?

On peut ainsi juger de la complexité et l’effort énorme d’organisation technologique, de quantité de travail et d’investissement que représente « l’opération VD4-900 ».
De plus la dégradation de la capacité d’EDF à réaliser et à faire réaliser et contrôler ces travaux complexes a été révélée par les déboires de la construction de l’EPR de Flamanville qui n’est toujours pas achevée. Qu’en sera-t-il sur les 32 chantiers des tranches 900 MW ?

S’ajoutent à ces considérations la question du coût de ces opérations pour EDF dont la situation financière est précaire et qui aurait tout intérêt à « réduire la voilure » de ses ambitions à des proportions plus raisonnables.

On voit que les incertitudes nombreuses. En ces temps d’épreuve qui rouvrent l’éventail des perspectives en matière de consommation, de besoins, et de moyens énergétiques, ne serait-il pas de l’intérêt de tous de desserrer la contrainte en arrêtant à l’échéance des quarante ans le nombre de réacteurs de 900 MW dont les arrêts sont prévus ou envisagés dans la programmation pluriannuelle de l’énergie ?

Ce commentaire a été réalisé à l’aide de documents issus des publications de Global Chance.
Les textes en italique reprennent des avis de l’IRSN