Non-respect de la masse maximale autorisée en substance radioactive dans un aspirateur de poudre d’oxyfluorure d'uranium (UO2F2)

La société AREVA - FBFC a déclaré le 10 avril 2012 à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à un dépassement de la quantité maximale autorisée de poudre d’oxyfluorure d'uranium (UO2F2) dans un aspirateur utilisé dans son usine de fabrication de combustible située sur la commune de Romans-sur-Isère (Drôme).

Cet incident a concerné l’installation nucléaire de base dédiée à la fabrication d'éléments combustibles standards utilisés dans les réacteurs à eau sous pression. La matière nucléaire utilisée dans cette installation est de l'uranium enrichi à un taux maximal de 5%.

A l’occasion d’opérations de maintenance des ateliers, des aspirateurs sont utilisés pour aspirer la poussière et les résidus de fabrication. L’accumulation de matière nucléaire dans les aspirateurs peut présenter un risque de criticité c’est à dire le risque du démarrage d'une réaction nucléaire en chaîne lorsqu'une masse de matière fissile trop importante est rassemblée.

Pour se prémunir de ce risque, l’exploitant a fixé une valeur limite pour la quantité maximale de poudre pouvant être contenue dans les aspirateurs. Afin de connaître avant chaque utilisation la marge disponible par rapport à cette valeur limite, les aspirateurs sont munis d’une fiche suiveuse donnant le résultat des pesées réalisées après chaque utilisation de l’appareil.

Le 9 avril 2012, la fiche suiveuse de l’aspirateur concerné par l’incident mentionnait que l’appareil était vide, laissant à penser aux opérateurs qu’ils pouvaient utiliser l’appareil pour réaliser la totalité des opérations de nettoyage avec cet aspirateur. A l’issue des opérations de nettoyage, il s’est avéré que l’aspirateur contenait initialement de la matière nucléaire et que son utilisation a conduit à dépasser la masse totale de matière autorisée.

Compte tenu d’une part du faible dépassement observé et d’autre part de l’importance des marges de sécurité retenues lors de la définition de la masse totale pouvant être contenue dans les aspirateurs, cet événement n'a pas eu d'impact sur le personnel ni sur l'environnement.

L'exploitant a néanmoins décidé de suspendre toute utilisation d’aspirateur dans l’attente des conclusions de l’analyse de cet événement.

Du fait du dépassement d'une limite prévue dans le référentiel de l'installation, l'incident a été classé au niveau 1 de l'échelle INES (échelle internationale des évènements nucléaires).