Non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation du réacteur 4
Le 15 avril 2022, l’exploitant de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté relatif au non-respect des règles générales d’exploitation (RGE) du réacteur 4 concernant un dépassement du délai de repli de ce réacteur requis en cas d’indisponibilité du système d’injection de sécurité (RIS).
Les RGE sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.
Le système d’injection de sécurité (RIS) permet, en cas d’accident causant une brèche au niveau du circuit primaire du réacteur, d’introduire de l’eau borée sous pression dans celui-ci afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du cœur. Ce système de sauvegarde est alimenté en eau par des réservoirs. Afin de maximiser le volume d’eau disponible, une partie du circuit permet de réutiliser l’eau injectée. Lors de la phase de recirculation, la fermeture de certaines vannes du système RIS permet d’assurer la fonction de confinement du réacteur. Ce système dispose de deux voies redondantes.
Le 11 avril 2022, la mise à l’arrêt du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly était en cours dans le cadre de sa maintenance programmée. Pendant cette mise à l’arrêt, des essais périodiques sur différents matériels doivent être réalisés par l’exploitant, dont un essai périodique sur le système RIS. Lors de cet essai, les opérateurs constatent qu’une vanne de ce système ne se ferme pas.
La non-fermeture de cette vanne provoque l’indisponibilité partielle du système RIS et notamment de son système de réutilisation de l’eau injectée. Dans ces conditions, les RGE demandent le repli du réacteur sous une heure, ce qui n’a été identifié que postérieurement par l’exploitant.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Néanmoins, en raison de la détection tardive par l’exploitant du non-respect RGE, cet événement, qui a affecté les fonctions de sûreté liées au confinement et au refroidissement du réacteur, a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Après plusieurs tentatives en salle de commandes, la vanne a pu être refermée et des essais ont été réalisés afin de justifier sa disponibilité. L’analyse des causes de la non-fermeture de la vanne par l’exploitant est toujours en cours.
Date de la dernière mise à jour : 29/04/2022
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie