Non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation du réacteur 3

Publié le 22/05/2022

Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 9 mai 2022, l’exploitant de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté relatif au dépassement du délai fixé par les règles générales d’exploitation (RGE) pour procéder à la mise à l’arrêt de ce réacteur en cas d’indisponibilité partielle du système d’injection de sécurité (RIS).

Les RGE sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.

Le système d’injection de sécurité (RIS) permet, en cas d’accident causant une brèche au niveau du circuit primaire du réacteur, d’introduire de l’eau borée sous pression dans celui-ci afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du cœur. Ce système de sauvegarde est alimenté en eau par des réservoirs. Afin de maximiser le volume d’eau disponible, une partie du circuit permet de réutiliser l’eau injectée. Lors de la phase de recirculation, la fermeture de certaines vannes du système RIS permet d’assurer la fonction de confinement du réacteur. Ce système dispose de deux voies redondantes.

Lors de l’exploitation normale d’un réacteur, des essais périodiques sur différents matériels doivent être réalisés par l’exploitant, dont un essai périodique sur le système RIS. Lors de cet essai réalisé dans la nuit du 29 au 30 avril 2022, les opérateurs constatent qu’une vanne de ce système ne se ferme pas.

La non-fermeture de cette vanne provoque l’indisponibilité partielle du système RIS et notamment de la fonction de confinement en cas de réutilisation de l’eau injectée lors d’un accident causant une brèche au niveau du circuit primaire du réacteur. Dans ces conditions, les RGE demandent l’arrêt du réacteur sous une heure, ce qui n’a été identifié que postérieurement par l’exploitant.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Néanmoins, en raison de la détection tardive par l’exploitant du non-respect des RGE, cet événement, qui a affecté les fonctions de sûreté liées au confinement et au refroidissement du réacteur, a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Après une deuxième tentative en salle de commandes, la vanne a pu être refermée. Après analyse de l’exploitant, la vanne a été considérée comme indisponible et le réacteur 3 a été arrêté le 2 mai 2022 afin de réaliser des diagnostics complémentaires. Un remplacement du servomoteur de cette vanne s’est avéré nécessaire et a été réalisé par l’exploitant au cours de cet arrêt fortuit ce qui a permis le redémarrage du réacteur le 18 mai 2022.

 

 

Date de la dernière mise à jour : 23/05/2022

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie