Non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation du réacteur 1
Le 6 août 2024, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif au non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation du réacteur 1 concernant l’indisponibilité d’une pompe du système de contrôle chimique et volumétrique du circuit primaire.
Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées. Elles prescrivent notamment la conduite à tenir en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.
Le système de contrôle chimique et volumétrique (RCV) a notamment pour fonction de maintenir dans le circuit primaire la quantité d’eau nécessaire au refroidissement du cœur et dispose pour cela de trois pompes installées sur deux voies redondantes. Le système RCV assure également l’injection d’eau sous haute pression au niveau des joints des pompes primaires pour en assurer l’étanchéité, évitant toute remontée d’eau du circuit primaire. Ces joints sont conçus pour fonctionner dans des conditions de température plus basses que celles de l’eau du circuit primaire, lorsque le réacteur est en fonctionnement. La protection thermique de ces joints est assurée par un dispositif de refroidissement, appelé barrière thermique, refroidi par le système de refroidissement intermédiaire, qui dispose de deux voies redondantes (voies A et B).
Le 3 août 2024, alors que le réacteur 1 était en fonctionnement, l’exploitant a constaté la fermeture d’un clapet coupe-feu lors de la mise en service de la ventilation du local d’une pompe RCV. Cette fermeture a entraîné l’indisponibilité de la pompe car la ventilation de son local n’était plus assurée.
Les investigations menées a posteriori par l’exploitant ont révélé qu’une manipulation inappropriée du clapet coupe-feu survenue 2 jours plus tôt était à l’origine de l’indisponibilité de la pompe RCV. Pendant cette période, les RGE, qui imposent de maintenir le refroidissement de la barrière thermique des pompes primaires par la voie B du système de refroidissement intermédiaire, n’ont pas été respectées.
Dès la détection de l’événement, une intervention a été réalisée par l’exploitant pour retrouver la disponibilité de la pompe RCV.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, l’événement a affecté la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur. En raison de la détection tardive de l’événement et du non-respect de la conduite à tenir imposée par les règles générales d’exploitation, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Date de la dernière mise à jour : 09/08/2024
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie