Non-respect d’une exigence de sûreté relative à la criticité concernant le niveau maximal de liquide dans une cuve contenant des boues uranifères lors du retrait du dispositif d’empoisonnement neutronique.
La société AREVA NP a déclaré le 23 septembre 2015 à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif au non-respect d’une règle de maîtrise du risque de criticité, survenu dans son usine de fabrication de combustible située sur la commune de Romans-sur-Isère (Drôme).
Cet événement a concerné l’installation nucléaire de base (INB) dédiée à la fabrication d'éléments combustibles standards utilisés dans les réacteurs à eau sous pression, c’est-à-dire l’INB n°98. La matière nucléaire utilisée dans cette installation est de l'uranium enrichi à un taux maximal de 5%.
Dans un local de cette installation, des objets uranifères sont nettoyés avec des solutions aqueuses. Ces solutions chargées d’uranium enrichi à une teneur isotopique en U235 inférieure à 5% sont collectées dans une cuve dans laquelle la maîtrise du risque de criticité est assurée par des lots de barreaux de bore, cette substance ayant la propriété d’empoisonner la réaction en chaîne en absorbant les neutrons. Lorsque les barreaux de bore doivent être retirés, il faut préalablement vidanger la cuve en respectant un niveau maximal de liquide pour garantir la maîtrise du risque de criticité. En effet, l’eau est un modérateur qui favorise la réaction en chaîne.
Lors de l’événement, des barreaux de bore ont été retirés, après vidange de la cuve jusqu’à la hauteur maximale autorisée pour cette opération. Toutefois, les barreaux retirés ont été rincés avec de l’eau au-dessus de la cuve, ce qui a entraîné la remontée du niveau de liquide au-delà de la limite permise lorsque des barreaux sont extraits de la cuve.
Dès la détection de l’événement, l’exploitant a remis en conformité son installation en redescendant les barreaux de bore dans la cuve.
Aucune réaction de criticité ne s’étant produite, l’événement n’a entraîné aucune conséquence sur l’installation, les personnes et l’environnement.
En raison du dépassement d’une limite de sûreté relative à la prévention du risque de criticité, l’incident a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des évènements nucléaires) qui en compte 8.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie