Non prise en compte du retour d'expérience ayant entraîné des écarts concernant les graisses utilisées sur du matériel important pour la sûreté
Le 29 octobre 2008, lors d'une opération de graissage, EDF a constaté des défauts de graissage sur plusieurs pompes qui concourent à la sûreté du réacteur. En effet, la graisse qui avait été utilisée précédemment pour lubrifier ces pompes ne correspondaient pas au modèle requis par la procédure.
Les pompes concernées par cet incident assurent le bon fonctionnement des circuits suivants :
- Le circuit d'aspersion d'eau dans l'enceinte, qui pulvérise, en cas d'accident, de l'eau contenant de la soude dans l'enceinte du réacteur afin d'en diminuer la pression et la température, et d'éliminer l'iode radioactif ;
- Le circuit d'injection de sécurité qui permet, en cas d'accident, d'introduire de l'eau borée sous haute pression dans le circuit primaire du réacteur afin d'étouffer la réaction nucléaire et d'assurer le refroidissement du coeur ;
- Le circuit de traitement et de refroidissement d'eau, qui permet de traiter et de refroidir l'eau des piscines du bâtiment réacteur et du bâtiment combustible. Ces réserves d'eau sont utilisées, dans le cadre du fonctionnement normal, pour limiter les radiations lors de la manipulation du combustible nucléaire pendant les phases de chargement et déchargement du coeur et, en cas d'accident, pour étouffer la réaction nucléaire et pour assurer le refroidissement du coeur.
EDF a réalisé une analyse pour vérifier que les différentes graisses utilisées se mélangeaient correctement et que la graisse ne correspondant pas au modèle requis n'était pas susceptible d'endommager les pompes. Cette analyse a permis de démontrer que la disponibilité des différents matériels n'était pas remise en cause.
Plusieurs événements significatifs pour la sûreté similaires ont déjà été identifiés sur les réacteurs nucléaires français, notamment un événement en mai 2001 qui concernait l'ensemble des réacteurs nucléaires ainsi qu'un évènement survenu le 13 mars 2007 sur le réacteur n°1 de Civaux.
Cet événement n'a pas eu de conséquence sur le personnel, sur l'environnement et sur la sûreté de l'installation. Toutefois, compte tenu de la non prise en compte du retour d'expérience des événements précédents, il a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.
Pour en savoir plus :
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie