Mise en service intempestive des dispositifs de sécurité du réacteur 3 et rejet dans le bâtiment réacteur
Le 28 février, une erreur de manipulation sur un circuit électrique du réacteur 3 a provoqué une brève coupure de courant sur l'alimentation basse tension de la tranche, entraînant la mise en service automatique des dispositifs de protection et de sauvegarde : arrêt du réacteur et injection de sécurité.
Une erreur de manipulation sur un tableau d'alimentation de la tranche en courant 48 volts a causé une perte de tension momentanée. Les dispositifs de protection, réagissant automatiquement à la perte de courant, ont provoqué l'arrêt du réacteur et le basculement des alimentations électriques sur leur position de repli. Le rétablissement manuel presque immédiat du courant par l'opérateur, lorsque celui-ci s'est rendu compte de son erreur, a conduit ces mêmes dispositifs de protection à détecter à tort un ordre d'injection de sécurité. Cette mesure, qui consiste à injecter de l'eau sous pression dans le circuit primaire, a été conçue dans le cas d'une fuite sur ce circuit. Ce n'était pas le cas ici : cet apport d'eau dans le circuit primaire a donc provoqué sa montée en pression, entraînant l'ouverture des soupapes de protection contre la surpression et le rejet d'environ 3 m3 d'eau (sous forme de vapeur) dans l'enceinte du bâtiment réacteur.
Ce comportement du dispositif d'enclenchement de l'injection de sécurité est connu : lors d'une perte de l'alimentation en courant 48 volts, et avant son rétablissement, il convient d'acquitter l'ordre d'injection de sécurité, qui est donné automatiquement par manque de tension. Le rétablissement presque immédiat du courant, n'a pas laissé le temps à l'équipe de conduite d'effectuer cet acquittement.
Cet incident n'a pas eu d'impact sur la sûreté du réacteur, les dispositifs de sécurité ayant joué leur rôle. Le rejet dû à l'injection de sécurité intempestive a néanmoins obligé à procéder à des opérations de décontamination dans l'enceinte du bâtiment réacteur, ainsi qu'au remplacement des disques de rupture sollicités au cours de l'incident.
Une inspection réactive a été menée le 1er mars 2002 par l'Autorité de sûreté nucléaire à la suite de cet incident. Les procédures incidentelles utilisées par l'exploitant ont notamment été examinées.
En raison de l'utilisation de procédures inadaptées et du manque de culture de sûreté que cela traduit, cet incident a été classé au niveau 1 de l'échelle de classement des incidents nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie