Inversion de câblage de deux thermocouples permettant de surveiller les paramètres physiques du cœur du réacteur n°2
Le 3 avril 2013, l’exploitant de la centrale nucléaire du Bugey a détecté une inversion dans le branchement électrique de deux thermocouples qui équipent le cœur du réacteur n°2.
Les réacteurs à eau pressurisée exploités par EDF sont équipés d’une série de thermocouples, c’est à dire de sondes de températures, qui sont implantés dans le cœur du réacteur et qui permettent de détecter un éventuel déséquilibre de la puissance neutronique du cœur. Certains de ces thermocouples sont également utilisés par le système de surveillance post-accidentelle pour mesurer le niveau d’eau dans la cuve ainsi que l’écart entre la température de l’eau de la cuve et la température d’ébullition à la pression correspondante. Il existe par ailleurs une instrumentation externe de mesure de la puissance nucléaire constituée de quatre capteurs de mesure situés le long de la cuve qui permet de connaître en continu le niveau et la distribution de puissance le long des assemblages combustibles.
Lors des opérations de maintenance programmée et de rechargement en combustible du réacteur n°2 de fin 2011, il s’est produit une inversion de câblage entre deux thermocouples au moment où les opérateurs procédaient aux opérations de redémarrage du réacteur.
Dans le courant du cycle de production du réacteur, au mois d’octobre 2012, le système externe de mesure de la puissance nucléaire a fait l’objet de tests de bon fonctionnement qui l’ont temporairement rendu indisponible. En application des recueils des modes opératoires à respecter pour la conduite des spécifications techniques d'exploitation, l'exploitant a utilisé, en remplacement du système de surveillance externe qui était indisponible, le réseau des thermocouples pour surveiller la puissance nucléaire.
Or, à l’occasion de l’arrêt pour maintenance programmée et rechargement en combustible, il a réalisé le 3 avril 2013 qu’une inversion de câblage existait sur deux thermocouples et que cette inversion avait défiabilisée les mesures produites par ce réseau de thermocouples.
A posteriori, il s’avère donc que la mesure réalisée au mois d’octobre 2012 ne permettait pas de surveiller correctement la puissance neutronique du cœur. Cependant le risque de créer un déséquilibre de la puissance nucléaire du cœur était faible au regard des conditions d’exploitation.
Par ailleurs, l’inversion de câblage n’a pas affecté la fonction « ébulliomètre » qui serait requise pour connaître le niveau d’eau dans la cuve en cas d’accident grave.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs.
En raison de la détection tardive de cet écart et du non-respect des spécifications techniques d’exploitation qui en découle, cet incident a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie