Indisponibilité partielle du circuit d'injection de sécurité
Le 9 août 2008, EDF a constaté qu'une partie du circuit d'injection de sécurité du réacteur n°3 n'était pas opérationnel alors que le réacteur était à l'arrêt pour rechargement partiel du combustible et opérations de maintenance.
Le circuit d'injection de sécurité permet, en cas d'accident, d'introduire dans le circuit primaire de l'eau borée sous haute pression afin d'étouffer la réaction nucléaire et d'assurer le refroidissement du coeur. Ce circuit comprend plusieurs lignes d'injection reliées au circuit primaire.
Lors la mise à l'arrêt du réacteur, l'exploitant a réalisé un essai consistant à injecter de l'eau borée en forte concentration dans le circuit primaire. Lors de cet essai, il a relevé un débit d'injection d'eau borée inférieur à la valeur habituellement constatée.
Le bore est un produit chimique ayant la propriété d'absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire. Il cristallise à température ambiante si sa concentration est élevée.
Entre le 9 et le 25 août, l'exploitant a mené une analyse pour déterminer l'origine de ce faible débit et a constaté que du bore cristallisé réduisait la section de passage de l'eau dans une partie du circuit d'injection de sécurité.
Des opérations de nettoyage du circuit ont été effectuées afin de retirer toute trace de bore dans les circuits.
Un essai complet du circuit d'injection de sécurité a été réalisé et a permis de vérifier que le circuit était opérationnel avant le redémarrage du réacteur.
L'ASN a réalisé une inspection réactive le 4 septembre 2008 afin de mieux comprendre la nature de l'évènement. L'inspection a mis en évidence qu'une intervention avait eu lieu le 28 mars 2008 sur une vanne du circuit d'injection de sécurité avec une analyse de risque insuffisante. Cette opération avait provoqué l'introduction d'eau borée en forte concentration dans une partie du circuit, qui a ensuite été partiellement obturée par cristallisation du bore. L'inspection a également mis en évidence le non-respect, lors de cette intervention, d'actions prescrites par EDF.
Cet événement n'a eu de conséquence ni sur le personnel ni sur l'environnement. Toutefois, compte tenu de l'indisponibilité partielle d'un système de sauvegarde, cet événement significatif pour la sûreté a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie