Non-respect de la conduite à tenir prescrite par les spécifications techniques d’exploitation suite à l’indisponibilité du système de protection anti-dilution

Le 20 avril 2013, alors que le réacteur n°2 de la centrale de Chinon était en phase de redémarrage après un arrêt pour remplacement de ses 3 générateurs de vapeur, l’exploitant n’a pas identifié que la protection anti-dilution du réacteur était indisponible, ce qui l’a conduit à ne pas respecter ses règles d’exploitation.

Dans les réacteurs à eau pressurisée, afin de permettre le contrôle de la réaction nucléaire, du bore est dissout dans l’eau du circuit primaire. Le bore est un corps ayant la propriété d'absorber les neutrons, ce qui permet, en fonction de sa concentration, de contrôler et le cas échéant d'arrêter la réaction nucléaire. Dans certaines conditions de fonctionnement fortement dégradées du réacteur, il existe un risque d'injecter dans le circuit primaire de l'eau pure, c'est-à-dire sans bore. Un système automatique, la protection anti-dilution, permet dans ces circonstances d'assurer que seule de l'eau fortement borée est injectée.

Le 18 avril 2013, l’exploitant a constaté lors d’essais réalisés dans le cadre du redémarrage du réacteur n°2, qu’un détecteur de débit du circuit primaire n’était plus fiable. De nouveaux essais réalisés sur ce capteur dans la nuit du 19 au 20 avril 2013 ont conduit l’exploitant à le considérer indisponible.

L’exploitant n’a pas identifié que l’indisponibilité de ce capteur de débit sur le circuit primaire défiabilisait le système de protection anti-dilution du réacteur et qu’il devait le considérer également indisponible au titre de ses spécifications techniques d’exploitation. Il n’a donc pas mis en œuvre les parades prévues dans ce cas de figure par ses règles d’exploitation (fermeture de toutes les arrivées d’eau).

Cet incident, classé au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires INES, n’a pas eu de conséquence sur le personnel ni sur l’environnement.