Indisponibilité de matériels permettant de réchauffer l’air de ventilation des locaux nucléaires et industriels des quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Chinon
Le mercredi 8 février 2012 en fin de matinée, le système permettant de réchauffer l’air de ventilation des locaux nucléaires et industriels des quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Chinon s’est arrêté suite à une fuite d’eau sur un échangeur. À cause des températures extérieures fortement négatives, la température dans les locaux a rapidement diminué tout en restant au dessus des seuils autorisés par les règles de sûreté et spécifications techniques d’exploitation.
Le système de ventilation du bâtiment des auxiliaires nucléaire permet d’assurer le confinement dynamique de ce bâtiment en créant une dépression par rapport à l’extérieur. Ce circuit est alimenté par de l’air extérieur qui est réchauffé par des radiateurs avant d’être distribué dans le bâtiment. Ces radiateurs sont alimentés en chaleur par un circuit d’eau surchauffée commun à l’ensemble des réacteurs de la centrale.
Le mercredi 8 février 2012, à cause d’une fuite sur un des radiateurs, la circulation d’eau surchauffée a été interrompue entraînant l’arrêt du chauffage dans les locaux nucléaires auxiliaires et les locaux industriels de l’ensemble des quatre réacteurs. Suite à l’arrêt de ce circuit d’eau surchauffée, d’autres radiateurs ont été endommagés par le gel. Pour compenser la mise hors service de ces radiateurs, notamment ceux assurant le chauffage des bâtiments des auxiliaires nucléaires, des chauffages d’appoint ont été placés dans lesdits locaux afin d’y maintenir une température conforme aux référentiels de sûreté. Ces chauffages d’appoint sont venus s’ajouter à ceux déjà présents conformément aux consignes « grand froid ». En parallèle, les opérations de remplacement des radiateurs endommagés se sont enclenchées et se sont soldées le 12 février.
EDF est en train d’analyser, sous le contrôle de l’ASN, les raisons du dysfonctionnement de la protection contre le gel de ces échangeurs due notamment à la présence d’un dispositif provisoire inhibant certaines protections et installé depuis une dizaine d’année.
L’ASN a mené une inspection réactive dans la centrale le jeudi 9 février portant sur la préparation de la centrale aux « Grands Froids », sur l’application des procédures particulières d’exploitation, sur la surveillance des locaux sensibles et sur la gestion de l’événement. La lettre de suite de cette inspection est disponible sur le site Internet de l’ASN.
Cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté de l’installation ni sur l’environnement. Néanmoins, cet incident, touchant un système non identifié comme important pour la sûreté, a eu un impact sur l’ensemble des bâtiments des auxiliaires nucléaires de la centrale nucléaire de Chinon. C’est pourquoi, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie