Indisponibilité d’un groupe électrogène principal de secours pendant la réalisation des essais de démarrage du réacteur
Le 15 septembre 2024, EDF a déclaré à l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à l’indisponibilité d’un groupe électrogène principal de secours pendant la réalisation des essais de démarrage du réacteur EPR de Flamanville.
Le réacteur EPR de Flamanville est alimenté par deux sources électriques dites « externes ». Il est équipé par ailleurs de quatre groupes électrogènes principaux de secours à moteur diesel, appelés « sources internes », destinés à alimenter en électricité les installations nécessaires à la sûreté en cas de perte des sources externes. Enfin, en cas de perte de l’ensemble de ces sources électriques, le réacteur est équipé de deux groupes électrogènes à moteur diesel dits « d’ultime secours ». La ventilation des locaux abritant les groupes électrogènes principaux de secours est réalisée au travers d’un groupe froid fonctionnant à l’aide de deux compresseurs.
Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs. Préalablement à la mise en service du réacteur, EDF avait soumis à l’ASN un dossier de modification temporaire des RGE afin de permettre la réalisation des essais de démarrage. Ces modifications, autorisées par l’ASN dans le cadre de l’autorisation de mise en service, prévoient notamment la mise en œuvre de mesures préalables à la réalisation de ces essais, dont une relative à l’absence d’indisponibilité sur les matériels requis.
Le 13 septembre 2024 au matin, lors de la réalisation d’essais de démarrage du réacteur sous couvert d’une autorisation de modification temporaire des RGE, EDF a détecté une anomalie sur un compresseur du groupe froid de la ventilation des locaux d’un groupe électrogène principal de secours susceptible d’affecter son fonctionnement. L’exploitant a immédiatement suspendu les essais dans l’attente d’un diagnostic sur les matériels concernés. L’exploitant a considéré que la fonction de refroidissement était toujours assurée avec le fonctionnement d’un seul compresseur sur les deux, et a par conséquent décidé de reprendre les essais dans l’après-midi. Le lendemain, une nouvelle anomalie sur le groupe froid a été détectée, qui a mené EDF à suspendre de nouveau les essais. Un nouveau diagnostic a permis de détecter que la configuration de l’installation ne permettait pas au groupe froid de démarrer pour assurer le refroidissement de la ventilation des locaux, et ce depuis le jour précédent.
L’exploitant n’a donc pas respecté la condition préalable de l’autorisation de modification des RGE puisqu’une partie des essais de démarrage a été réalisée avec un groupe électrogènes principal de secours indisponible du fait du non fonctionnement de son système de ventilation.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, cet écart ayant entraîné le non-respect d’une mesure préalable définie dans le cadre d’une autorisation de modification temporaire des RGE, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
L’installation électrique a fait l’objet d’une réparation, puis a été testée afin de s’assurer du bon fonctionnement du groupe froid préalablement à la reprise des essais.
L’ASN sera vigilante quant à l’analyse des causes humaines et organisationnelles ayant entraîné cette anomalie et aux actions prises pour éviter son renouvellement.
Date de la dernière mise à jour : 30/09/2024
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie