Indisponibilité cumulée et prolongée des dispositifs de mesure de la radioactivité dans le circuit secondaire

Durant les opérations de remise en service du réacteur à l'issue d'un arrêt pour remplacement du combustible, le 9 août 2001, l'exploitant a autorisé le passage aux conditions nominales de fonctionnement (155 bar, 286°C) alors que les deux systèmes indépendants de mesure de la radioactivité dans le circuit secondaire étaient tous deux indisponibles.

Les chaînes de mesure en cause dans cet incident sont prévues pour détecter une éventuelle fuite du circuit primaire radioactif vers le circuit secondaire d'évacuation de la vapeur à l'extérieur de l'enceinte de confinement du réacteur, par les générateurs de vapeur. Un telle fuite, qui pourrait avoir pour conséquences un rejet incontrôlé de radioactivité dans l'environnement, n'aurait donc pu être détectée avec la rapidité nécessaire.

Le premier système, situé dans le circuit de purge des générateurs de vapeur, avait été volontairement inhibé, alors que le second, servant à mesurer le rayonnement gamma émis par la vapeur évacuée à l'atmosphère dans cet état du réacteur, était déjà indisponible pour une raison à ce jour encore inconnue.

Les spécifications techniques d'exploitation ne permettent pas le cumul de ces deux indisponibilités et imposent un repli du réacteur sous un délai de huit heures. Or les responsables en charge de la surveillance de la conduite du réacteur n'ont détecté cet écart que le 11 août 2001, soit après plus de quarante-deux heures, durée correspondant à environ cinq équipes de conduite successives. Une analyse du caractère anormalement long de ce délai est en cours.

Les contrôles successifs n'ayant pas permis de détecter ces anomalies dans le temps requis et n'ayant donc pas satisfait aux exigences de sûreté, l'exploitant a jugé que l'insuffisance de la qualité des contrôles réalisés et le manque d'attitude interrogative des intervenants sont la cause de cet incident et constituent un défaut de culture de sûreté.

En conséquence, l'incident a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.