Détection tardive du fonctionnement des grappes de commande en mode manuel
Pour contrôler la réaction nucléaire dans le cœur du réacteur, l’exploitant dispose de deux moyens principaux :
- ajuster la concentration en bore dans l’eau du circuit primaire, le bore ayant la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire ;
- introduire ou retirer du cœur des grappes de commande contenant des matériaux absorbant les neutrons.
En fonctionnement normal du réacteur, les règles d’exploitation imposent de maintenir les grappes extraites du cœur à un niveau suffisant, d’une part pour que leur chute puisse étouffer efficacement la réaction nucléaire en cas d’arrêt d’urgence et, d’autre part, pour assurer une bonne répartition du flux en neutrons.
Le 8 janvier 2011, à la demande du réseau de transport de l’électricité (RTE), l’opérateur chargé de la surveillance du circuit primaire principal a entrepris d’augmenter la puissance électrique délivrée par la centrale sur le réseau. Pour mener à bien cette opération, il a retiré légèrement les grappes de commande du cœur en mode manuel puis a entrepris de passer la commande des grappes en mode automatique. Cependant, l’opérateur n’a pas validé ce basculement dans le délai imparti ce qui a laissé la commande de grappes en mode manuel.
Environ 1h30 plus tard, lorsqu’un autre opérateur a entamé à nouveau la baisse de puissance du réacteur, conformément à une nouvelle demande du RTE, le mauvais positionnement des grappes restées en position manuelle a entraîné l’apparition d’une alarme. Dès que l’écart a été détecté, l’opérateur a rétabli la situation en repassant le fonctionnement des grappes en mode automatique.
Les règles de conduite du réacteur imposent de limiter la durée de la commande des grappes en mode manuel à quelques situations d’exploitation clairement définies. En effet, leur commande en mode automatique permet la maîtrise de la réaction nucléaire dans les conditions normales d’exploitation et lors de certaines situations accidentelles, telles que celles liées à une évolution incontrôlée de la température du réacteur.
En l’absence d’occurrence de situations accidentelles durant la période de fonctionnement des grappes en mode manuel, cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté de l’installation. Toutefois, compte tenu de la durée de l’événement et du non respect des règles de conduite, il a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie