Détection tardive de l'indisponibilité partielle du système de filtration de l’eau brute du réacteur 4

Le 24 mai 2023, l’exploitant de la centrale nucléaire de Chinon a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un évènement significatif pour la sûreté relatif au non-respect des règles générales d’exploitation (RGE) du réacteur 4 concernant l’indisponibilité partielle du système de filtration d’eau brute (SFI).

Les RGE sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation et la conduite à tenir en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.

Le SFI assure la filtration de l’eau de la Loire avant son utilisation dans différents circuits de réfrigération de la centrale. Il est constitué de deux voies redondantes.

Le 22 mai 2023, alors que le réacteur était en production, l’exploitant a constaté à l’occasion d’une ronde hebdomadaire, qu’une des vannes du système SFI était restée fermée alors qu’elle aurait dû être ouverte dans cette configuration. La fermeture de cette vanne a provoqué l’indisponibilité d’une des voies du système SFI.

Les investigations menées a posteriori par l’exploitant ont révélé que cette vanne était demeurée fermée depuis le 14 mai 2023 et que par conséquent le système SFI était resté partiellement indisponible alors que le réacteur était en puissance. Les RGE, qui prévoient le repli du réacteur sous 24 heures en cas d’indisponibilité partielle du système SFI dans cette configuration du réacteur, n’ont donc pas été respectées a posteriori.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, il a affecté la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur. En raison de l’indisponibilité partielle du système de filtration de l’eau brute et compte tenu de sa détection tardive, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Dès la détection de l’écart, l’exploitant a remis en conformité l’installation en ouvrant la vanne incriminée et a engagé une analyse approfondie de cet événement.