Détection tardive de l’indisponibilité partielle du système d’injection de sécurité du réacteur 4
Le 14 mars 2023, l’exploitant de la centrale nucléaire de Chinon a confirmé à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) la déclaration, après des investigations complémentaires, d’un évènement significatif pour la sûreté relatif au non-respect des règles générales d’exploitation du réacteur 4 concernant l’indisponibilité partielle du système d’injection de sécurité (RIS).
Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation et la conduite à tenir en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.
Le circuit d’injection de sécurité (RIS) permet, en cas d’accident causant une brèche importante au niveau du circuit primaire du réacteur, d’introduire de l’eau borée sous pression dans celui-ci afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du cœur. Le circuit RIS se compose de trois systèmes d’injections différents : le circuit d’injection haute pression (RISHP), le circuit d’injection moyenne pression et le circuit d’injection basse pression. Les circuits d’injection haute pression et basse pression sont composés de deux voies redondantes.
Le 27 février 2023, à la suite de la réalisation d’un essai périodique du système RIS lors de l’arrêt pour maintenance du réacteur, l’exploitant a constaté qu’une des vannes du circuit d’injection de sécurité haute pression était restée ouverte alors qu’elle aurait dû être fermée dans cette configuration. La non-fermeture de cette vanne a provoqué l’indisponibilité du système RISHP.
Les investigations menées a posteriori par l’exploitant ont révélé que cette vanne était demeurée ouverte depuis le dernier arrêt du réacteur en avril 2022 et que par conséquent le système RISHP est resté indisponible alors que le réacteur était en puissance. Les règles générales d’exploitation, qui prévoient l’arrêt du réacteur sous 1 heure en cas d’indisponibilité du système RISHP quand le réacteur est en puissance, n’ont donc pas été respectées a posteriori.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, il a affecté la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur. En raison de l’indisponibilité partielle d’un système de sûreté associés et compte tenu de sa détection tardive, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
À la suite de la détection de l’écart, l’exploitant a remis en conformité l’installation en fermant la vanne incriminée et a engagé une analyse approfondie de cet événement. L’ASN sera vigilante quant à l’analyse des causes humaines et organisationnelles ayant entraîné cette anomalie, aux conséquences potentielles de cet écart pendant le cycle de production et aux actions prises pour en éviter le renouvellement.
Date de la dernière mise à jour : 12/04/2023
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie