Détection tardive d’une erreur de positionnement de grappes de commande du réacteur
Le 3 mars 2014, alors que le réacteur n° 2 de la centrale du Blayais était en cours de montée en puissance pour vérifier le bon fonctionnement des nouveaux générateurs de vapeur, l’exploitant a constaté que des groupes de grappes de commande du réacteur étaient trop insérés.
Les grappes de commande permettent de réguler la puissance du réacteur par un contrôle de la réaction de fission nucléaire. La position des grappes fixe la puissance du réacteur. Une insertion totale des grappes permet d’arrêter rapidement le réacteur. Conformément aux règles générales d’exploitation du réacteur, l’insertion des grappes de commande doit donc respecter certaines limites définies en fonction de la puissance thermique produite par le réacteur.
Du 24 août 2013 au 2 février 2014, le réacteur n° 2 a subi sa 3ème visite décennale. Au cours de cet arrêt, les trois générateurs de vapeur ont été remplacés. Les générateurs de vapeur sont des échangeurs thermiques entre l’eau du circuit primaire, portée à haute température et à pression élevée dans le cœur du réacteur, et l’eau du circuit secondaire, qui se transforme en vapeur et alimente la turbine.
Le 3 mars 2014, des essais consistant à faire des variations de la puissance nucléaire étaient en cours afin de vérifier le bon fonctionnement de ces nouveaux générateurs de vapeur.
Lors de la phase finale de remontée en puissance, les opérateurs de conduite ont modifié le calibrage de la position de certains groupes de commande afin de respecter la répartition optimale du flux neutronique. Lorsque la puissance nominale a été atteinte, les opérateurs se sont aperçus que certains groupes ne s’étaient pas complètement extraits du cœur, contrairement aux prescriptions des règles générales d’exploitation.
L’exploitant a alors mis en œuvre les actions nécessaires pour remettre en conformité la position des groupes de grappes concernés. Ces groupes sont restés insérés au-delà des limites fixées par les règles générales d’exploitation pendant plus de 10 heures.
Cet écart serait lié à l’absence de remise en conformité complète, avant la vérification du bon fonctionnement des générateurs de vapeur, du système de régulation des grappes de commande, qui avait fait l’objet d’une modification lors de la visite décennale.
L’exploitant a démontré que, du fait de cette situation de non conformité aux règles générales d’exploitation pendant plus de 10 heures, les marges de sécurité pour assurer le contrôle de la réaction nucléaire n’avaient pas été respectées pendant 20 minutes.
Du fait de l’absence d’évolution de la réaction nucléaire durant l’événement, celui-ci n’a pas eu de conséquence réelle sur le personnel, sur l’environnement et sur l’installation. Toutefois, compte tenu de sa détection tardive, il a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie