Dépassement de limite autorisée en iode 131 dans l’aile B du bâtiment 549

Le 26 novembre 2014, l’exploitant identifie le dépassement de la limite autorisée en iode 131 dans l’aile B du bâtiment 549. Ce dépassement est dû à l’introduction, dans une enceinte de production de l’aile B, le 25 novembre 2014, d’une quantité d’iode sans qu’il ait été tenu compte de la présence de deux poubelles contenant de l’iode dans cette même aile du bâtiment.

L’installation produit des radiopharmaceutiques à partir de radioéléments artificiels, en particulier d’iode radioactif, principalement d’iode 131. Ces productions, en enceintes de confinement, génèrent des déchets radioactifs récupérés dans des poubelles qui sont ensuite traitées dans un atelier spécifique de l’installation. L’évacuation des poubelles par l’équipe d’exploitation de la zone arrière des laboratoires de production se fait habituellement au fur et à mesure des productions. Les quantités (ou activités) de chaque radioélément, au niveau de chaque bâtiment et de chaque aile du bâtiment 549 doivent respecter des limites autorisées. Ces limites concourent à la radioprotection des travailleurs et à la limitation des conséquences radiologiques dans l’environnement de l’installation d’un éventuel accident. Le suivi des quantités (ou activités) de radioéléments présents dans l’installation est assuré par les opérateurs de production, qui travaillent en zone avant des laboratoires, à l’aide d’un outil de calcul qui leur permet de vérifier la compatibilité des quantités introduites avec les limites autorisées et après prise en compte des quantités déjà présentes.

Le dépassement a été constaté après que des mesures radiologiques, en différé le 26 novembre 2014, de l’air ambiant de la zone arrière des laboratoires de l’aile B aient montré une augmentation de l’activité en iode. La recherche de la cause de cette montée d’activité en iode a conduit à mettre en évidence le dépassement de l’activité en iode dans l’aile B liée à la présence de poubelles qui n’avaient pas été évacuées en raison de contraintes d’exploitation. Le calcul de l’inventaire en iode lors de l’introduction d’iode en enceinte n’avait pas pris en compte l’iode contenu dans les deux poubelles, les opérateurs de la zone avant des laboratoires n’ayant pas été informés de la non évacuation des poubelles.

L’exploitant a immédiatement mis en service les filtres de piégeage de l’iode de la ventilation des locaux dans lesquels se trouvaient les poubelles qui ont finalement pu être évacuées vers l’atelier de traitement.

L’événement n’a pas eu de conséquence sur les travailleurs qui portent des masques de protection des voies respiratoires lors des opérations mettant en jeu de l’iode. Les rejets d’iode, en attente de la mise en service des filtres ont été de l’ordre du centième de la limite mensuelle de rejet autorisée.

En raison de la gestion inappropriée d’une situation inhabituelle, révélatrice de dysfonctionnements organisationnels, qui a conduit au dépassement d’une limite autorisée en iode 131, cet incident a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.