Défaut de résistance au séisme d’armoires électriques et de châssis de relayage de réacteurs de 900 MWe d’EDF
Le 31 janvier 2020, EDF a déclaré à l’ASN un évènement significatif pour la sûreté portant sur un risque d’entrechoquement en cas de séisme entre des armoires électriques et des châssis de relayage des réacteurs de 900 MWe des centrales nucléaires du Blayais, du Bugey (à l’exception du réacteur 4), de Chinon, de Cruas, de Dampierre-en-Burly, de Gravelines et de Saint-Laurent-des-Eaux.
Les réacteurs de 900 MWe d’EDF comportent des armoires électriques et des châssis de relayage, accueillant des composants électriques et électroniques, qui sont utilisés pour l’alimentation électrique des systèmes de surveillance et de contrôle-commande. Ces armoires et châssis sont doublés en deux voies distinctes afin d’assurer une redondance en cas de défaillance de l’une d’elle. Afin d’éviter leur entrechoquement en cas de séisme, certaines armoires et châssis sont reliés entre eux.
L’événement significatif porte sur l’absence de démonstration de la résistance au séisme de certaines armoires et châssis de relayage, du fait de l’absence ou de défauts de fixation entre eux. Ces écarts ont été constatés par EDF sur le réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin lors de sa quatrième visite décennale en 2019. Des contrôles réalisés fin 2019 sur l’ensemble des réacteurs de 900 MWe ont ensuite révélé des écarts de même nature sur d’autres réacteurs.
En cas de séisme, le dysfonctionnement des armoires et châssis de relayage concernés aurait pu avoir des conséquences sur la conduite du réacteur et la capacité à le replier dans un état sûr. Dans certains cas, le recours à des moyens locaux et nationaux de crise aurait pu être nécessaire pour maintenir le refroidissement du réacteur.
EDF a résorbé ces écarts sur au moins une des deux voies électriques des réacteurs concernés actuellement en fonctionnement. Elle prévoit leur résorption sur la seconde voie électrique au plus tard lors du prochain arrêt de ces réacteurs. Pour les réacteurs actuellement arrêtés, EDF traitera les deux voies électriques avant leur redémarrage.
Cet évènement n’a pas eu de conséquence sur les personnes et l’environnement. Toutefois, compte tenu de ses conséquences potentielles pour la sûreté des réacteurs concernés en cas de séisme, cet événement est classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
L’ASN s’assure, dans le cadre de ses contrôles, de la bonne résorption de ces écarts.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie