Défaut de réalisation d’essais périodiques de motopompes du système d’aspersion dans l’enceinte

Publié le 26/10/2023

Centrale nucléaire du Bugey Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 27 septembre 2023, l’exploitant de la centrale nucléaire de Bugey a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à des défauts de vérification des critères de fonctionnement de motopompes du système d’aspersion dans l’enceinte.

Le circuit d’injection de sécurité (RIS) permet, en cas d’accident causant une brèche au niveau du circuit primaire du réacteur, d’introduire de l’eau borée sous pression dans celui-ci afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du cœur. Sur les réacteurs de 900 MWe, le circuit RIS se compose de deux systèmes d’injection : un circuit à haute pression (RIS HP) et un circuit à basse pression (RIS BP), chacun constitué de deux voies redondantes.

Le circuit d’aspersion dans l’enceinte (EAS) est un système de sauvegarde, constitué de deux voies redondantes, qui pulvérise de l’eau contenant de la soude en cas d’accident dans l’enceinte du réacteur, afin d’y diminuer la pression et la température et de diminuer la quantité d’iode radioactif sous forme de gaz. Cette eau est ensuite pompée depuis le fond du bâtiment constituant l’enceinte du réacteur, refroidie et réutilisée pour l’aspersion. En cas de brèche du circuit primaire, le circuit EAS permet également de récupérer le fluide primaire au fond de l’enceinte pour le réinjecter.

En cas de situation de défaillance des deux voies du circuit RIS BP ou du circuit EAS, une motopompe complémentaire du système EAS, installée sur chaque réacteur, permet de secourir mutuellement, sur le long terme, ces circuits.

En 2020, dans le cadre de la mise en œuvre d’exigences de sûreté renforcées liées aux quatrièmes visites décennales, de nouveaux critères de surveillance des températures de fonctionnement de ces motopompes complémentaires ont été fixés par les services centraux d’EDF. L’exploitant du site de Bugey a adapté localement les contrôles réalisés sur ces motopompes.

Le 14 septembre 2023, à la suite d’une inspection de l’ASN, les services centraux d’EDF ont considéré que les essais réalisés par le site de Bugey ne permettaient pas de démontrer le respect des exigences de sûreté attendues à l’issue des quatrièmes visites décennales. Les motopompes concernées des réacteurs 4 et 5 ont donc été considérées comme indisponibles au sens des règles générales d’exploitation des réacteurs (RGE). Le réacteur 2 était alors complétement déchargé, état dans lequel cette motopompe n’était pas requise par les RGE.

En outre, les essais réalisés en septembre 2023 sur la motopompe du réacteur 2 ont dû être repris à plusieurs reprises et l’ASN a identifié des manques de rigueur dans leur réalisation.

En raison de la réalisation d’essais en écart aux critères fixés par les règles générales d’exploitation (RGE) et de lacunes dans le processus d’intégration des nouveaux essais issus des quatrièmes visites décennales, mettant en évidence des insuffisances de culture de sûreté, cet événement, initialement déclaré au niveau 0 de l’échelle INES, a été reclassé au niveau 1 le 13 octobre 2023.

Date de la dernière mise à jour : 30/10/2023

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie