Défaut de fermeture des vannes d’isolement intérieur de l’enceinte du réacteur
Entre le 27 décembre 2013 et le 3 janvier 2014, deux vannes d’isolement de l’intérieur de l’enceinte du réacteur n° 2 de la centrale nucléaire de Civaux n’étaient pas dans la position fermée, requise par les spécifications techniques d’exploitation du réacteur.
Également appelée bâtiment du réacteur, l'enceinte de confinement du réacteur nucléaire est un bâtiment à double paroi en béton, à l'intérieur duquel se trouvent la cuve, le cœur du réacteur, les générateurs de vapeur ainsi que les principaux auxiliaires assurant la sûreté du réacteur. Elle constitue la troisième des barrières existant entre les produits radioactifs contenus dans le cœur du réacteur et l'environnement (la première barrière étant la gaine du combustible, la deuxième, le circuit primaire). Elle est destinée, en cas d'accident, à retenir les produits radioactifs qui seraient libérés lors d'une rupture du circuit primaire. De nombreuses canalisations traversent cette enceinte. Des vannes, situées de part et d'autre de la double paroi de béton, permettent d'obturer chacune des canalisations lorsque les spécifications techniques d’exploitation (STE), les procédures de conduite ou la situation exigent l'étanchéité complète de l'enceinte.
Certains matériels, comme les vannes d’isolement de l’intérieur et de l’extérieur de l’enceinte de confinement, doivent être maintenus dans des positions particulières afin d’assurer la sûreté du réacteur et la non dissémination de produits radioactifs. Lorsque cela est nécessaire, ces matériels font l’objet d’une condamnation administrative. Ils sont bloqués dans la position prévue, par exemple par une chaîne, un cadenas et un panneau de signalisation spécifique. Cette opération de condamnation doit être suivie d’un contrôle immédiat, afin de garantir le blocage effectif du matériel conformément aux règles d’exploitation.
Le réacteur n° 2 de la centrale nucléaire de Civaux était en arrêt pour simple rechargement entre le 12 novembre 2013 et le 6 janvier 2014.
Les opérations de fermeture de la cuve du réacteur après rechargement ont débuté le 23 décembre 2013. Les STE imposent, avant la pose du couvercle sur la cuve, que l’ensemble des vannes d’isolement, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’enceinte, soient en position fermée et non manœuvrable grâce à la mise en place d’une condamnation administrative.
Le 3 janvier 2014, à l’occasion d’un contrôle, l’exploitant s’est aperçu que deux vannes d’isolement de l’intérieur de l’enceinte étaient bloquées en position ouverte alors que la condamnation administrative avait pour but de les maintenir en position fermée. Ces deux vannes n’étaient donc pas dans la position requise par les STE. Dès détection de ces écarts, les deux vannes ont immédiatement été refermées et condamnées en position fermée.
Les investigations sont en cours pour déterminer l’origine de la mauvaise pose de ces deux condamnations administratives et du défaut de contrôle immédiat après pose de celles-ci.
Dans la mesure où aucune situation n’a nécessité l’isolement de l’enceinte, cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur le personnel, sur l’environnement et sur la sûreté de l’installation. Toutefois, compte tenu du non respect des spécifications techniques d’exploitation et de la détection tardive de ces écarts, il a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie