Découverte tardive de l’indisponibilité d’un tableau électrique secouru.

Publié le 27/10/2021

Centrale nucléaire du Blayais Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 21 octobre 2021, l’exploitant de la centrale nucléaire du Blayais a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à l’indisponibilité d’un tableau électrique.

Sur les réacteurs exploités par EDF, des systèmes de sauvegarde sont utilisés en cas d’incident ou d’accident pour refroidir le cœur du réacteur. Ces systèmes de sauvegarde sont alimentés, via des tableaux électriques, par le réseau électrique national en situation normale et doivent être secourus, en cas de besoin, par l’un des groupes électrogènes de secours installés sur la centrale nucléaire. En complément des groupes électrogènes de secours qui équipent chaque réacteur, l’exploitant dispose d’un groupe électrogène mobile d’ultime secours visant à réalimenter les tableaux électriques dans certaines conditions.

Le 11 octobre 2021, le réacteur 1 était en exploitation. Afin de compenser l’indisponibilité programmée d’un groupe électrogène de secours, arrêté pour maintenance, l’exploitant a souhaité pouvoir alimenter un tableau électrique secouru par le groupe électrogène mobile d’ultime secours. Pour ce faire, il a réalisé un essai réglementaire visant à tester l’alimentation du tableau électrique par ce nouveau moyen d’alimentation, à midi.

Vers 16 heures, l’exploitant a identifié le dysfonctionnement d’un disjoncteur. Cette défaillance, survenue à la suite de l’essai précédent, empêchait le basculement permettant de réalimenter le tableau électrique par le réseau électrique national.

Les règles générales d’exploitation[i] exigent que ce tableau électrique dispose de cet automatisme de basculement, pour pouvoir être à tout moment alimenté par le réseau externe en cas de défaillance du groupe électrogène mobile d’ultime secours. Du fait du mauvais fonctionnement de cet automatisme, ce tableau et les matériels de secours qu’il alimente électriquement devaient être considérés comme indisponibles depuis midi.

Les règles générales d’exploitation prévoient, dans ce cas de figure, des actions complémentaires, qui doivent être engagées dans un délai d’une heure. L’exploitant a détecté l’indisponibilité du tableau quatre heures environ après le début de l’essai, il a donc appliqué les actions prévues de façon retardée.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement.

Toutefois, l’événement a affecté les fonctions liées au refroidissement, au confinement et aux fonctions support du réacteur, en raison de l’indisponibilité temporaire des matériels de secours alimentés par le tableau électrique.

En raison du non-respect des règles générales d’exploitation du réacteur et de sa détection tardive, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Les analyses réalisées a posteriori ont montré que cette anomalie de disjoncteur était probablement liée à une erreur de maintenance, qui avait rendu un relai électromagnétique inopérant.

Le 11 octobre 2021 en soirée, l’exploitant a remis en conformité le relai électromagnétique défaillant et a confirmé, quelques heures après, le bon fonctionnement du basculement entre l’alimentation par le groupe électrogène mobile d’ultime secours et par le réseau électrique externe.

 

[i] Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite associées. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation en cas d’indisponibilité des systèmes requis, en fonction de leur importance pour le maintien en état sûr du réacteur.

Date de la dernière mise à jour : 02/11/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie