Détection tardive de l’indisponibilité totale d’un système de filtration d’iode
Le 13 septembre 2012, la centrale nucléaire de Chinon a détecté qu’un système d’extraction d’iode (DVW) de son réacteur n°3 était resté indisponible depuis le 10 juillet 2012.
L’enceinte de confinement est un bâtiment en béton à l’intérieur duquel se trouvent la cuve, le cœur du réacteur, les générateurs de vapeur et le pressuriseur. Elle constitue la troisième des trois barrières existant entre les produits radioactifs contenus dans le cœur du réacteur et l’environnement (la première barrière est la gaine du combustible, la deuxième est le circuit primaire). Elle est destinée, en cas d’accident, à retenir les produits radioactifs qui seraient libérés lors d’une rupture du circuit primaire. De ce fait, son étanchéité est particulièrement surveillée. De nombreuses canalisations traversent cette enceinte. Des vannes, situées de part et d’autre de la paroi de béton, permettent d’obturer chacune des canalisations lorsque les spécifications techniques, les procédures de conduite ou la situation exigent l’étanchéité complète de l’enceinte.
Le système DVW a pour fonction d’extraire l’air présent dans les locaux contigus à l’enceinte de confinement et où se trouvent des traversées de l’enceinte de confinement. En situation accidentelle, de l’air présent à l’intérieur de l’enceinte de confinement peut s’immiscer par ces traversées. Ce système d’extraction d’air est équipé de pièges à iode destinés à capturer l’iode radioactif. Or, ces derniers voient leurs performances diminuer fortement en atmosphère humide. C’est pourquoi des réchauffeurs situés en amont de ces pièges à iode se déclenchent automatiquement en cas de besoin pour limiter l’hygrométrie de l’air piégé.
Le 10 juillet 2012, à la suite d’essais périodiques sur le système DVW, le réglage du débit est resté à son maximum d’ouverture. Or, dans cette position, le déclenchement automatique des réchauffeurs en amont des pièges à iode n’est pas opérant. Un peu plus de deux mois après, le 13 septembre 2012, lors d’un autre essai périodique sur le système DVW, cette erreur de débit a été détectée et le système a été immédiatement remis en conformité.
Pendant ces deux mois, le confinement du réacteur aurait pu être remis en cause par cette perte de l’extraction d’iode dans le cas d’une situation accidentelle. Dans une telle situation, une alarme spécifique en salle de commande aurait néanmoins alerté les opérateurs. Ces derniers, après un délai nécessaire à l’exécution des procédures d’urgence, auraient pu mettre en route manuellement les réchauffeurs et retrouver alors l’efficacité des pièges à iode.
Cet événement, classé au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires INES, n’a pas eu de conséquence sur l’environnement.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie