Arrêt automatique du réacteur 2 par déclenchement du système d'alimentation électrique des mécanismes de commande de grappes.

Le 12 juin 2003, à la suite d'une opération de maintenance sur le système d'alimentation électrique des mécanismes de commande de grappes, les connexions électriques n'ont pas été correctement effectuées. Ceci a provoqué la chute des grappes et l'arrêt automatique du réacteur.

Pour contrôler la réaction nucléaire dans le coeur du réacteur, l'exploitant dispose de deux moyens principaux :

- ajuster la concentration de bore dans l'eau du circuit primaire, le bore ayant la propriété d'absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire ;
- introduire les grappes de commande dans le coeur ou les en retirer, ces grappes de commande contenant des matériaux absorbant les neutrons.

Le réacteur a été conduit dans un état sûr après son arrêt automatique. Une fuite primaire sur le système RCV a ensuite été détectée grâce à une caméra de surveillance. Cette fuite a été isolée et le site a engagé le repli du réacteur dans un état permettant la réparation.

Le système RCV est le système de contrôle volumétrique et chimique. Il a notamment pour fonction de maintenir dans le circuit primaire la quantité et la qualité d'eau nécessaires au refroidissement du coeur. Cette régulation du volume du circuit primaire se fait par l'intermédiaire d'un circuit d'injection (charge) et de vidange (décharge).

Les conditions d'intervention ont été atteintes le 14 juin 2003 à 17h30. Le presse-étoupe d'une vanne du circuit de décharge du système RCV a alors été remplacé. La vanne a été requalifiée et le réacteur a redémarré, pour un couplage au réseau le 18 juin à 20h30.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a planifié une inspection réactive en début de semaine 27. Cette inspection devra permettre d'identifier l'origine de l'incident, de suivre avec les agents concernés les différentes étapes de sa gestion, de vérifier la bonne application des procédures de conduite ainsi que la qualité des opérations de maintenance et de requalification sur la vanne réparée.

Sur proposition du directeur du CNPE, l'ASN a classé cet événement significatif pour la sûreté au niveau 1 de l'échelle INES, pour lacune dans la culture de sûreté. En effet, l'opération de maintenance sur les mécanismes de commande de grappe avait déjà fait l'objet d'un écart analogue en début d'année mais le retour d'expérience n'a pas été suffisamment pris en compte.