Anomalie générique affectant la résistance au séisme de certaines tuyauteries importantes pour la sûreté dans les centrales nucléaires EDF de Blayais, Chinon, Cruas, Dampierre, Flamanville, Gravelines, Paluel, Saint-Alban,

Le 17 janvier, EDF a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif pour la sûreté relatif à la résistance au séisme de certaines tuyauteries auxiliaires ou de sauvegarde importantes pour la sûreté (IPS) des réacteurs de Blayais, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines, Saint-Laurent, Tricastin, Paluel, Saint-Alban et Flamanville.

Des investigations menées par EDF ont mis en évidence des défauts d'implantation de certaines chevilles à expansion utilisées pour la fixation au génie civil des supports de tuyauteries IPS des réacteurs mentionnés ci-dessus.

Ces investigations ont porté en priorité sur les tuyauteries auxiliaires des groupes électrogènes de secours. En effet, les études de sûreté supposent, en cas de séisme, la perte des alimentations électriques externes du réacteur. Dans ces conditions, les groupes électrogènes de secours assurent l'alimentation électrique des matériels nécessaires pour amener et maintenir le réacteur dans un état sûr.

Les contrôles réalisés ont d'ores et déjà révélé des défauts d'implantation de chevilles sur les supports des tuyauteries auxiliaires des groupes électrogènes de secours des réacteurs de Chinon, Cruas, Dampierre et Gravelines. De plus, ces réacteurs ainsi que ceux du Blayais, de Saint-Laurent et du Tricastin peuvent présenter des insuffisances de tenue au séisme des supports de ces tuyauteries ; ces insuffisances ont déjà été corrigées sur 8 réacteurs.

Selon EDF, la résistance de ces tuyauteries est démontrée pour le plus fort séisme historiquement connu au voisinage de chaque centrale dit "séisme maximal historiquement vraisemblable" (SMHV). Cependant, pour le séisme pris en compte dans le dimensionnement des réacteurs, d'une intensité supérieure au SMHV, l'intégrité de ces tuyauteries, et donc le bon fonctionnement des groupes électrogènes de secours, ne peut être garantie.

L'Autorité de sûreté nucléaire a demandé à EDF de présenter une stratégie de remise en conformité des tuyauteries auxiliaires des groupes électrogènes de secours des réacteurs affectés.

Pour les autres tuyauteries IPS, les investigations se poursuivent et permettront, si nécessaire, de définir des actions de remise en conformité.

Cette anomalie pouvant affecter la sûreté des réacteurs en cas de séisme de forte intensité, l'incident a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.