Arrêt pour visite décennale du réacteur 3
Le réacteur 3 de la centrale nucléaire du Blayais a été arrêté pour sa troisième visite décennale du 25 juillet 2014 au 29 septembre 2015.
L’ASN a contrôlé plusieurs chantiers réalisés lors de cet arrêt du réacteur, notamment celui qui a concerné le remplacement des générateurs de vapeur, pour lesquels l’ASN avait considéré, fin 2014, que les justifications de sûreté requises étaient incomplètes. EDF avait dû par conséquent prolonger l’arrêt du réacteur 3. Areva a transmis depuis à l’ASN les compléments nécessaires à la mise en service des générateurs de vapeur (voir encadré).
Après examen des résultats des contrôles et des travaux effectués durant l'arrêt, l'ASN a donné le 21 août 2015 son accord au redémarrage pour un cycle1 du réacteur 3 de la centrale nucléaire du Blayais.
Les principaux chantiers réalisés à l'occasion de cet arrêt et contrôlés par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ont été les suivants :
- le remplacement des générateurs de vapeur ;
- l’épreuve décennale du circuit primaire principal, qui comporte notamment la cuve du réacteur2;
- l’épreuve décennale de l’enceinte de confinement du bâtiment réacteur ;
- le contrôle de la cuve du réacteur à l’aide d’une machine réalisant notamment des contrôles non destructifs des différentes soudures ;
- l’intégration d’un nombre important de modifications contribuant à l’amélioration de la sûreté.
Pendant cet arrêt, l’ASN a procédé à quatre inspections de chantiers qui portaient sur des chantiers de maintenance et des interventions de contrôle dans le bâtiment réacteur, le bâtiment des auxiliaires nucléaires et dans la salle des machines. Ces inspections ont permis d’examiner les conditions de sûreté et de radioprotection des opérations. Deux inspections de l’ASN pendant cet arrêt ont concerné le remplacement des générateurs de vapeur,et une inspection a porté sur le thème de la maîtrise du vieillissement a également été effectuée.
Lors de l’épreuve hydraulique du circuit primaire principal du réacteur, cinq inspecteurs de l’ASN ont inspecté l’ensemble des matériels composant le circuit primaire alors que la pression d’eau à l’intérieur de celui-ci était portée à 206 bars3. L’épreuve hydraulique ainsi que les résultats de la visite complète du circuit primaire ont été jugés satisfaisants par l’ASN, ce qui a permis de prononcer la requalification de ce circuit pour une durée de 10 ans.
Dix événements significatifs pour la sûreté liés aux activités réalisées au cours de cet arrêt ont été déclarés, dont trois ont été classés au niveau 1 de l’échelle INES. Il s’agit :
- de l’indisponibilité fortuite d’une vanne de réglage de la température du circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt ;
- de l’indisponibilité d’une pompe d’injection de sécurité à la suite de la mise en place d’un dispositif de condamnation, empêchant l’actionnement complet d’un sélecteur électrique du système de distribution électrique LLS ;
- de la découverte tardive de l’indisponibilité de deux capteurs de mesure de débit du système de régulation du débit d’eau alimentaire des générateurs de vapeur (ARE) à la suite du remplacement des dispositifs nécessaires à la prise de mesure.
Par ailleurs, cinq événements significatifs concernant la radioprotection ont été déclarés et classés au niveau 0 de l’échelle INES.
L’ASN considère que cet arrêt s’est globalement bien déroulé, en particulier pour ce qui concerne les opérations de requalification du circuit primaire principal et de l’enceinte du bâtiment réacteur.
Concernant la sûreté, l’ASN considère que la centrale doit améliorer la gestion de la co-activité4, la sectorisation incendie ainsi que le confinement sur les chantiers de maintenance. Le site doit également poursuivre ses efforts dans la maîtrise de la qualité des interventions de maintenance.
En matière de radioprotection, l’ASN note que le site a optimisé de manière satisfaisante les doses reçues par les intervenants lors des activités de maintenance et notamment lors du remplacement des générateurs de vapeur.
D’ici 6 mois, EDF adressera au gouvernement et à l’ASN un rapport comportant les conclusions du réexamen de sûreté de ce réacteur. L’ASN analysera ce rapport et prendra ensuite position sur la poursuite d’exploitation du réacteur 3
L’ASN est régulièrement amenée à faire le constat que les justifications et démonstrations apportées par les fabricants dans le cadre de la réglementation relative aux équipements sous pression nucléaires sont insatisfaisantes. EDF et Areva ont en conséquence mis en place au cours du premier semestre 2015 des actions structurantes afin de faire évoluer leurs pratiques et les mettre en conformité avec les exigences réglementaires. L’ASN a suivi les actions déjà réalisées et note positivement cette démarche. Elle sera attentive à ce qu’elle soit menée jusqu’à son terme.
Remplacement des générateurs de vapeur du réacteur 3
Fin 2014, après examen de la conception et de la fabrication des nouveaux générateurs de vapeur destinés au réacteur 3 de la centrale nucléaire du Blayais, l’ASN a constaté qu’Areva n’avait pas apporté toutes les justifications de sûreté requises.
L’ASN a donc demandé le 24 novembre 2014 à Areva et à EDF d’apporter des justifications de sûreté complémentaires. Celles-ci constituaient des préalables au montage puis à la mise en service de ces générateurs de vapeur.
Areva a depuis fourni des compléments permettant de lever ces préalables. L’ASN a ainsi délivré, le 24 juillet 2015, les procès-verbaux d’évaluation de la conformité des trois générateurs de vapeur de remplacement du réacteur 3 de la centrale nucléaire du Blayais, permettant ainsi leur mise en service par EDF.
L’ASN est régulièrement amenée à faire le constat que les justifications et démonstrations apportées par les fabricants dans le cadre de la réglementation relative aux équipements sous pression nucléaires sont insatisfaisantes. EDF et Areva ont en conséquence mis en place au cours du premier semestre 2015 des actions structurantes afin de faire évoluer leurs pratiques et les mettre en conformité avec les exigences réglementaires. L’ASN a suivi les actions déjà réalisées et note positivement cette démarche. Elle sera attentive à ce qu’elle soit menée jusqu’à son terme.
(« Indisponibilité fortuite d’origine humaine d’une vanne de réglage de la température du circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt »)
- Consulter l’avis d’incident du 31 août 2015 (« Indisponibilité d’une pompe d’injection de sécurité à la suite de la mise en place d’un dispositif de condamnation empêchant l’actionnement complet d’un sélecteur électrique du système de distribution LLS »)
- Consulter l’avis d’incident du 17 septembre 2015 (« Découverte tardive de l’indisponibilité de deux capteurs de mesure de débit du système de régulation du débit d’eau alimentaire ARE à la suite du remplacement des tuyères de prise de mesure. »)
En savoir plus
- Consulter la note d’information publiée par l’ASN le 29 juillet 2015
- Consulter les lettres de suite d’inspection INSSN-BDX-2014-0046, INSSN-DEP-2014-0004, INSSN-DEP-2015-0663 et INSSN-BDX-2014-0034
- Consulter l’avis d’incident du 21 août 2015 (« Indisponibilité fortuite d’origine humaine d’une vanne de réglage de la température du circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt »)
- Consulter l’avis d’incident du 31 août 2015 (« Indisponibilité d’une pompe d’injection de sécurité à la suite de la mise en place d’un dispositif de condamnation empêchant l’actionnement complet d’un sélecteur électrique du système de distribution LLS »)
- Consulter l’avis d’incident du 17 septembre 2015 (« Découverte tardive de l’indisponibilité de deux capteurs de mesure de débit du système de régulation du débit d’eau alimentaire ARE à la suite du remplacement des tuyères de prise de mesure. »)
1. Cycle : période qui s’étend du redémarrage du réacteur après son arrêt pour maintenance jusqu’au prochain arrêt pour maintenance et renouvellement du combustible
2. La réglementation en matière d'équipements sous pression exige que, tous les 10 ans, la chaudière nucléaire fasse l'objet d'une visite complète et d'une requalification incluant une épreuve hydraulique. Cette épreuve consiste à soumettre ce circuit à une pression supérieure de 20 % à sa pression de calcul et constitue un test global de résistance.
3. En fonctionnement normal, la pression du circuit primaire n’excède pas 155 bars.
4. La gestion de la co-activité permet de garantir que des activités distinctes, qui ont lieu simultanément dans un temps contraint comme c’est le cas lors des arrêts de réacteurs, ont lieu de manière coordonnée.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Dates de l'arrêt du réacteur
Date de l'arrêt : 24/07/2014
Date de redémarrage : 28/09/2015