L’ASN prescrit un renforcement complémentaire de la digue protégeant la centrale nucléaire du Tricastin
Note d'information
Par décision du 25 juin 2019, l’ASN a prescrit à EDF le renforcement complémentaire d’une portion de la digue du canal de Donzère-Mondragon protégeant la centrale nucléaire du Tricastin et la surveillance de cette portion de digue.
Le 27 septembre 2017, l’ASN avait imposé la mise à l’arrêt provisoire des quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin du fait d’un risque de rupture d’une portion de 400 mètres de la digue du canal de Donzère-Mondragon en cas de séisme. Les évaluations montraient en effet que l’inondation résultant de la rupture de la digue pouvait conduire à un accident de fusion du combustible nucléaire des quatre réacteurs tout en rendant particulièrement difficile la mise en œuvre des moyens de gestion d’urgence internes et externes.
EDF a réalisé en 2017 des renforcements de la portion de la digue concernée pour assurer la résistance au séisme majoré de sécurité[1]. Sur cette base, l’ASN avait donné son accord au redémarrage des réacteurs en décembre 2017.
EDF a prévu des travaux complémentaires sur cette digue afin qu’elle résiste au séisme extrême[2] défini après l’accident de Fukushima. La décision adoptée par l’ASN le 25 juin 2019 impose la réalisation de ce renforcement au plus tard fin 2022. Dans l’attente de ces travaux, elle encadre également certaines des actions à réaliser par EDF, en particulier :
- la surveillance renforcée de la digue ;
- les actions à réaliser en cas de hausse de la piézométrie[3] ;
- le maintien de moyens humains et matériels (remblais, engins de chantier…) permettant de réaliser les travaux nécessaires au traitement des dégradations qui résulteraient d’un séisme.
Cette décision a fait l’objet d’une consultation du public du 4 au 18 avril 2018 sur le site Internet de l’ASN.
En savoir plus
[1] Le séisme pris en compte dans la démonstration de sûreté nucléaire des installations nucléaires de base est nommé séisme majoré de sécurité (SMS). Il est calculé selon une approche déterministe détaillée dans la règle fondamentale de sûreté n° 2001/01 du 31 mai 2001.
[2] L’ASN a demandé à EDF de vérifier la résistance des équipements existants du « noyau dur » à un niveau de séisme extrême. Ce séisme est d’intensité supérieure à celle du séisme majoré de sécurité.
[3] Niveau de la nappe d’eau à l’intérieur du corps de la digue.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021