Région Hauts-de-France : en 2021, le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection pour la centrale de Gravelines est à nouveau en retrait L’état de la radioprotection, dans le domaine médical, est maintenu à un bon niveau

Publié le 23/06/2022 à 10:15

Communiqué de presse

A l’occasion de la parution du Rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France, la division territoriale de Lille de l’ASN présente les conclusions des actions de contrôle qu’elle a menées tout au long de l’année 2021 en région Hauts-de-France.

L’activité de contrôle de l’ASN en 2021 en région Hauts-de-France


150 inspections

  • 30 inspections dans la centrale nucléaire de Gravelines
  • 106 inspections dans le domaine du nucléaire de proximité
  • 12 inspections dans le domaine du transport de substances radioactives
  • 2 chez des fournisseurs d’équipements destinés aux IBM.

16 événements significatifs

  • 11 classés au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, déclarés par la centrale nucléaire de Gravelines, dont un en matière de radioprotection.
  • 3 événements ont été classés au niveau 1 de l’échelle INES, dans le nucléaire de proximité.
  • 2 événements ont été classés au niveau 1 de l’échelle ASN-SFRO en radiothérapie.

14,5 journées d’inspection du travail dans la centrale nucléaire de Gravelines.

Le contrôle des installations nucléaires

Centrale nucléaire de Gravelines

Le site de Gravelines abrite la centrale nucléaire exploitée par EDF dans le département du Nord, à 21 km à l'Est de Calais et à 15 km à l'Ouest de Dunkerque.

L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Gravelines sont en retrait en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection par rapport à l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. Les performances en matière de protection de l’environnement rejoignent quant à elles l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF.

Les performances en matière de sûreté nucléaire ne se sont pas améliorées en 2021, notamment en matière de rigueur d’intervention. Les premières actions mises en place par l’exploitant n’ont pas permis de mettre fin à des pratiques ou comportements inadaptés. Le site doit donc poursuivre ses efforts afin de fédérer l’ensemble des acteurs. L’ASN fera un point d’étape à la fin du premier semestre 2022.

Sur le plan de la maintenance, l’année 2021 a été marquée par des prolongations importantes des durées d’arrêt pour maintenance et renouvellement en combustible des réacteurs.

En matière de protection de l’environnement, l’ASN considère que la centrale nucléaire de Gravelines doit poursuivre les efforts engagés en matière de maintenance des équipements utilisant du gaz isolant à effet de serre (SF6) et des installations de traitement des effluents radioactifs produits par l’exploitation des réacteurs.

Sur le plan de la radioprotection, l’ASN considère que la situation reste dégradée et que le site ne parvient toujours pas à rétablir un niveau satisfaisant, malgré la mise en place de mesures préventives en début d’année. Les efforts engagés doivent être développés afin de retrouver rapidement et durablement des performances satisfaisantes en matière de radioprotection des travailleurs en 2022. La radioprotection fera l’objet d’un contrôle renforcé en 2022.

En matière d’inspection du travail, des rencontres régulières ont été organisées avec la Direction, des membres du comité social et économique et des représentants du personnel. Le nombre d’accidents de travail est en hausse en 2021 malgré les mesures déployées par l’exploitant. Des défauts d’appropriation des risques liés aux activités, des comportements individuels inappropriés vis‑à‑vis des règles élémentaires et des manques de maîtrise des consignations électriques d’équipements figurent parmi les causes récurrentes relevées. L’inspection du travail portera une vigilance particulière sur ces sujets lors de ses prochains contrôles.

Phénomène de corrosion sous contrainte

 
Le 21 octobre 2021, à la suite de la réalisation de contrôles par ultrasons programmés lors de la deuxième visite décennale du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Civaux, EDF a informé l’ASN de la détection d’indications au niveau de soudures des coudes des tuyauteries d’injection de sécurité du circuit primaire principal du réacteur.

EDF poursuit actuellement ses études pour compléter ses connaissances sur le phénomène et développe de nouveaux moyens de contrôle, notamment par ultrasons, permettant de mesurer la profondeur des fissures. EDF prévoit de contrôler l’ensemble de ses réacteurs avec ces nouveaux moyens.

L’ASN a engagé, avec l’appui de l’IRSN, l'instruction des éléments remis par EDF afin de s’assurer de la pertinence des analyses de sûreté transmises, du programme de travail proposé et des conditions de sa réalisation. Elle mène par ailleurs des inspections pour s’assurer des conditions de déclinaison de ce programme. Les groupes permanents d’experts pour les équipements sous pression nucléaires et réacteurs, placés auprès de l’ASN, sont associés à cette action.

Des contrôles dédiés seront réalisés lors des visites partielles, décennales et pour rechargement en 2022 et 2023.

Nucléaire de proximité

L’ASN considère, sur la base des inspections conduites en 2021, malgré l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le fonctionnement des services de santé, que l’état de la radioprotection, dans le domaine médical est comparable à celui des années 2019 et 2020, traduisant le fait que les services ont su s’adapter et maintenir un bon niveau de radioprotection. Ainsi, aucune défaillance majeure n’a été détectée dans les domaines de la radioprotection des professionnels, des patients, de la population et de l’environnement.

Toutefois, du fait de l’impact de la pandémie, des retards dans la réalisation des vérifications techniques de radioprotection pour les pratiques interventionnelles radioguidées (PIR) ont été constatés, conduisant à un non-respect des fréquences réglementaires de ces contrôles, qui visent à assurer la radioprotection des travailleurs.

Par ailleurs, la coordination des mesures de prévention lors d’interventions extérieures, en particulier celles des praticiens libéraux, doit être renforcée dans le domaine de la médecine nucléaire et des PIR.

Enfin, la sensibilisation des personnels du bloc opératoire, utilisateurs non spécialistes des rayonnements ionisants, tels que les chirurgiens, reste nécessaire pour une meilleure perception des enjeux et appropriation des mesures de radioprotection dans ce secteur où, de surcroit, la mise en conformité des locaux se déploie trop lentement.

En savoir plus :


L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), autorité administrative indépendante, assure, au nom de l’Etat, le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection pour protéger les personnes et l’environnement. Elle informe le public et contribue à des choix de sociétés éclairés. Le rapport de l’ASN sur l’état de sûreté nucléaire et de radioprotection en France en 2021 est téléchargeable en ligne

Publié le 16/05/2022

La sûreté nucléaire et la radioprotection en France en 2021

En 2021, la sûreté des installations nucléaires ainsi que la radioprotection dans les secteurs médicaux, industriels et des transports de substances radioactives se sont maintenues à un niveau satisfaisant, en grande continuité par rapport au niveau constaté en 2020.
Ce qui ressort plus particulièrement de l’année 2021, et notamment de sa seconde partie, ce sont les fragilités industrielles qui touchent l’ensemble des installations nucléaires et le débat qui s’est installé sur les choix de politique énergétique et la place du nucléaire dans ces choix.

 

Contact presse :
Evangelia PETIT, cheffe du service presse - 01 46 16 41 42 -  evangelia.petit@asn.fr

Date de la dernière mise à jour : 08/07/2022