Région Hauts-de-France - En 2020, le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection reste globalement satisfaisant

Publié le 30/06/2021 à 12:00

Communiqué de presse

A l’occasion de la parution du Rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France, la division territoriale de Lille de l’ASN présente les conclusions des actions de contrôle qu’elle a menées tout au long de l’année 2020 en région Hauts-de-France.

114 inspections

  • 35 inspections à la centrale de Gravelines ;
  • 75 inspections dans le nucléaire de proximité ;
  • 4 inspections dans le domaine du transport de substances radioactives.

15 événements significatifs

  • 10 classés au niveau 1 de l’échelle INES ont été déclarés par la centrale nucléaire de Gravelines dont un en matière de radioprotection ;
  • 4 classés au niveau 1 de l’échelle INES dans le nucléaire de proximité ;
  • 1 classé au niveau 3 de l’échelle ASN-SFRO en radiothérapie.

21,5 jours d’inspections du travail dans la centrale nucléaire de Gravelines

Le contrôle des installations nucléaires

Centrale nucléaire de Gravelines

L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Gravelines sont en retrait en matière de sûreté nucléaire de radioprotection et de protection de l’environnement par rapport à l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF.

Les performances en matière de sûreté nucléaire ne se sont pas améliorées en 2020, notamment en matière de rigueur d’intervention. L’exploitant a engagé un plan d’actions visant à mettre fin à une situation d’accoutumance aux écarts et à des pratiques ou comportements inadaptés.

L’ASN a mis en demeure l’exploitant de se conformer, avant le 31 octobre 2020, aux dispositions réglementaires en matière de protection contre le risque d’explosion d’origine externe, imposées par les décrets d’autorisation de création des réacteurs 1, 2, 3, 4 et 6 de la centrale nucléaire de Gravelines et par sa décision du 20 août 2015 relative à la maîtrise des risques liés au terminal méthanier de Dunkerque. L’échéance de la mise en demeure a été respectée. L’ASN a vérifié la bonne réalisation des travaux prévus au cours d’une inspection spécifique sur site le 3 novembre 2020.

Sur le plan de la maintenance, l’année 2020 a été marquée par des prolongations importantes des durées d’arrêt pour maintenance et renouvellement en combustible des réacteurs.

En matière de protection de l’environnement, l’ASN considère que la centrale nucléaire de Gravelines doit mieux maîtriser la maintenance des équipements utilisant du gaz isolant à effet de serre (SF6) et des installations de traitement des effluents radioactifs produits par l’exploitation des réacteurs.

Sur le plan de la radioprotection, l’ASN continue de noter des faiblesses dans la maîtrise des accès à certaines zones présentant des risques d’exposition radiologique. Des progrès sont également attendus au niveau du suivi des chantiers à risque de contamination interne qui ont encore été à l’origine d’événements significatifs de radioprotection en 2020.

Au titre de l’inspection du travail, 38 interventions ont été réalisées au cours de l’année 2020 dans la centrale nucléaire de Gravelines. Par ailleurs, l’ASN a été attentive aux adaptations des consignes de sécurité liées au contexte de pandémie de Covid‑19, et au respect de celles‑ci. Le taux de fréquence élargi des accidents avec et sans arrêt de travail est le plus élevé de l’ensemble des centrales nucléaires, toutefois, aucun accident grave n’a été à déplorer en 2020.

L’ASN a achevé l’instruction de la phase générique du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 900 mégawatts électriques (MWe). Le 23 février 2021, elle a donc statué sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs, considérant que l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement des réacteurs pour les dix prochaines années suivant leur réexamen périodique.

A noter qu’en 2021, débutera la visite décennale du réacteur 1 de Gravelines, suivie en 2022 de celle du réacteur 3, puis en 2023 de celle du réacteur 2 et en 2024 de celle du réacteur 4.

Le contrôle des installations médicales

L’année 2020 a été marquée par la pandémie de Covid-19, qui a considérablement perturbé le système de soins et nécessité, de la part des établissements de santé, une adaptation des modalités d’organisation de la prise en charge des patients. En conséquence, l’ASN a réduit le nombre de ses inspections dans le domaine médical et adapté ses modalités de contrôle, en déployant en particulier des inspections à distance. Aussi, le bilan de l’état de la radioprotection en 2020 est établi sur un nombre d’inspections nettement inférieur aux années précédentes (réduction de 28 %).

L’ASN considère que, sur la base de ces inspections conduites en 2020, l’état de la radioprotection dans le domaine médical est comparable à celui de 2019. Aucune défaillance majeure n’a été détectée dans les domaines de la radioprotection des professionnels, des patients, de la population et de l’environnement. Néanmoins, des progrès sont nécessaires pour mieux anticiper l’arrivée de nouveaux équipements, de nouvelles pratiques et de nouveaux médicaments radiopharmaceutiques et pour améliorer l’optimisation des doses, dans le domaine des pratiques interventionnelles radioguidées. C’est dans cet objectif que l’ASN exerce un niveau de contrôle rigoureux pour vérifier la mise en œuvre des règles d’assurance de la qualité en imagerie médicale, portées par la décision de l’ASN n° 2019-DC-0660 du 15 janvier 2019.

L’ASN poursuivra donc en 2021 ses inspections, prioritairement dans les secteurs de la radiothérapie, de la médecine nucléaire à visée thérapeutique et des pratiques interventionnelles radioguidées, en tirant le retour d’expérience des nouvelles modalités d’inspection déployées dans le contexte de la crise sanitaire.

Le domaine industriel et recherche

La détection par fluorescence X

La détection par fluorescence X trouve son utilisation en particulier dans la détection du plomb dans les peintures. Les appareils portatifs aujourd’hui utilisés contiennent des sources de cadmium-109 (d’une période de 464 jours) ou de cobalt-57 (d’une période de 270 jours). L’activité de ces sources peut aller de 400 MBq à 1 500 MBq.

Cette technique, qui utilise un nombre important de sources radioactives sur le territoire national (près de 4 000 sources), découle d’un dispositif législatif de prévention du saturnisme infantile, qui impose un contrôle de la concentration en plomb dans les peintures dans les immeubles à usage d’habitation construits avant le 1er janvier 1949, lors de toute vente, de tout nouveau contrat de location ou des travaux affectant substantiellement les revêtements dans des parties communes.

Cette activité est passée d’un régime d’autorisation délivrée par l’ASN à un régime déclaratif. L’année 2020 a fait apparaître que certains bureaux d’études, dont l’activité n’était pas déclarée, utilisaient des sources de trop faible activité radiologique pour permettre un diagnostic correct.

En savoir plus :

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L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), autorité administrative indépendante, assure, au nom de l’Etat, le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection pour protéger les personnes et l’environnement. Elle informe le public et contribue à des choix de sociétés éclairés. Le rapport de l’ASN sur l’état de sûreté nucléaire et de radioprotection en France en 2020 est téléchargeable en ligne.

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Contact presse :
Evangelia Petit, cheffe du service presse - 01 46 16 41 42 -  evangelia.petit@asn.fr

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021