En 2017, la sûreté nucléaire et la radioprotection sont globalement satisfaisantes
Communiqué de presse
L’ASN considère que le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection reste globalement satisfaisant. Cependant, les exploitants doivent rester rigoureux dans la conduite de leurs activités.
La Hague
Pour les installations de La Hague exploitées par Orano, l’ASN considère que le bilan est assez satisfaisant pour ce qui concerne la sûreté nucléaire, la maîtrise de l’exposition des personnels aux rayonnements ionisants et la protection de l’environnement.
L’ASN a cependant noté que l’organisation et les documents de gestion des situations d’urgence présentaient quelques faiblesses lors d’exercices de mise en situation dégradée, menés en 2017. L’ASN a relevé des insuffisances en matière de maîtrise et de surveillance d’opérations de manutention, révélatrices d’une dégradation de la rigueur dans l’application des consignes.
Dans le cadre de ses actions de contrôle, l’ASN n’a pas mis en évidence de dégradation du niveau de sûreté du site suite à la réorganisation en trois unités opérationnelles déployée en 2016.
L’ASN constate que les démantèlements des INB 33, 38, 47 et 80 progressent de manière inégale et que certaines échéances réglementaires prescrites par les décrets de démantèlement pourraient ne pas être respectées. Orano doit par ailleurs faire progresser la culture de sûreté des intervenants extérieurs et de ses personnels.
Les centrales nucléaires de Flamanville, Paluel et Penly
Concernant les centrales nucléaires de Flamanville, Paluel et Penly d’EDF, l’ASN considère que les performances en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur EDF ; à l’exception de la centrale de Paluel qui se distingue positivement pour la protection de l’environnement.
Concernant la centrale de Paluel, l’ASN note que les pratiques de fiabilisation relatives à la préparation et au contrôle a posteriori des activités d’exploitation et de maintenance restent insuffisamment mises en œuvre. L’exploitant doit encore renforcer son organisation sur la préparation des activités à enjeux radiologiques et la surveillance des intervenants extérieurs.
La visite décennale du réacteur 3, qui a permis la réalisation d’importantes opérations de maintenance et de modifications de systèmes visant notamment à améliorer la sûreté du réacteur, s’est déroulée de façon satisfaisante. Les opérations de poursuite de la visite décennale du réacteur 2, à la suite de la chute d’un générateur de vapeur en cours de manutention le 31 mars 2016, se sont également déroulées de façon globalement satisfaisante. L’ASN note que la sortie du dernier générateur de vapeur usé et l’introduction des quatre générateurs de vapeur de remplacement fin 2017 a nécessité d’importants travaux. L’ASN a été amenée à faire plusieurs contrôles notamment en termes d’inspection de travail.
Concernant la centrale de Penly, l’ASN a relevé en 2017 plusieurs signaux faibles traduisant la nécessité d’un renforcement du management de la sûreté. La gestion du retour d’expérience et les contrôles internes sur le site doivent être améliorés. Le site doit également porter une attention particulière aux respects des consignes et à la qualité et à l’ergonomie des documents d’exploitation. L’exploitant doit améliorer le suivi des interventions à enjeux radiologiques significatifs et le suivi en service des équipements sous pression nucléaires.
Concernant la centrale de Flamanville, l’ASN considère que les opérations de maintenance ont été globalement maîtrisées pendant les arrêts de réacteur mais que l’exploitant doit améliorer le suivi des interventions à enjeux radiologiques significatifs, la surveillance des intervenants et la gestion des déchets.
L’EPR Flamanville 3
En 2017, l’ASN a été informée par EDF que certaines exigences applicables aux lignes principales d’évacuation de la vapeur n’avaient pas été respectées. Plus récemment, il a également été mis en évidence la présence de défauts dans les soudures de ces circuits, non détectés lors des contrôles de fabrication. L’ASN est en attente des propositions d’EDF pour traiter ces différents écarts.
En 2017, l’ASN considère que la rigueur de la documentation des essais de démarrage et l’information de l’ASN sur l’avancement de ces essais et les écarts rencontrés est perfectible.
Par ailleurs, la gestion des écarts doit s’améliorer (identification et traitement).
Enfin, les actions relatives à la préparation à l’exploitation, notamment l’élaboration de la documentation opérationnelle et son appropriation par l’exploitant, représentent un travail conséquent à mener avant le démarrage de l’EPR.
Les autres installations contrôlées
L’ASN considère que le niveau de sûreté du Centre de stockage de la Manche, exploité par l’Andra, est globalement satisfaisant.
Après avoir constaté le retard pris par le Grand accélérateur national d’ions lourds, exploité par le GIE Ganil, dans la mise en œuvre de plusieurs dispositions prescrites pour la surveillance des rejets et de l’environnement, l’ASN a mis ce dernier en demeure de se mettre en conformité d’ici le 30 septembre 2017. Une inspection menée le 12 décembre 2017 a permis de lever la mise en demeure.
Les contrôles dans le nucléaire de proximité (médical et industriel)
Dans le domaine médical, l’ASN maintient ses priorités d’inspection en radiothérapie et en radiologie interventionnelle. Les inspections conduites en radiothérapie en 2017 confirment une réelle démarche de progrès dans l’assurance de la qualité des soins, tout en mettant en évidence le besoin d’analyser plus en profondeur les dysfonctionnements détectés. En radiologie interventionnelle, l’optimisation des doses reçues par les patients et les professionnels, notamment au niveau du cristallin de l’œil, reste l’objectif prioritaire.
Dans le domaine industriel, le contrôle de la radiographie industrielle demeure une priorité pour l’ASN du fait des enjeux importants de radioprotection des travailleurs. Les inspections de l’ASN ont conduit à constater, comme les années précédentes, une situation très contrastée suivant les entreprises : si les conditions d’intervention s’améliorent de manière globale, l’organisation et les pratiques de quelques entreprises en matière de radioprotection restent un motif de vigilance.
En savoir plus
Contacts presse :
- Hélène Héron, chef de la division de Caen, tél 02 50 01 85 00, helene.heron@asn.fr
- Evangelia Petit, chef du service de presse, tél 01 46 16 41 42, evangelia.petit@asn.fr
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021