Rejet non autorisé d’effluents contaminés à l’iode 131 dans le réseau public d’assainissement
Le 10 mars 2017, le Centre Paul STRAUSS a déclaré auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la vidange volontaire dans le réseau collectif d’assainissement d’effluents radioactifs dont la concentration en iode 131 dépassait la limite réglementaire (100 Bq/L).
Cet établissement dispose de deux chambres dédiées à l’hospitalisation des patients traités en radiothérapie métabolique à l’iode 131. Les effluents provenant des sanitaires de ces chambres sont collectés dans deux cuves de 9 000 litres chacune qui fonctionnement alternativement en remplissage et en entreposage, permettant la décroissance des effluents radioactifs avant leur rejet dans le réseau d’eaux usées de la ville de Strasbourg.
Le 8 mars 2017, une intervention de maintenance a eu lieu sur le réseau des sanitaires de ces chambres pour remédier à une fuite. Au cours de l’intervention, une erreur de manipulation d’une vanne a entraîné le remplissage de la cuve en fonctionnement, puis le déversement, par un système de trop plein connectant les deux cuves, des effluents dans la cuve en décroissance provoquant ainsi sa contamination. Enfin, les cuves ont débordé dans le bac de rétention.
Deux alarmes associées au niveau haut de chaque cuve se sont successivement déclenchées, mais elles n’ont pas été prises en compte par le personnel. L’événement a été détecté uniquement à la suite du déclenchement de l’alarme associée à la présence d’effluents dans le bac de rétention. L’alimentation en eau a alors été rapidement identifiée, puis coupée.
Compte tenu de la mise sous pression des cuves et de la nécessité d’assurer la continuité de fonctionnement du service, l’établissement a décidé de vidanger la cuve en décroissance et les effluents recueillis dans le bac de rétention dans le réseau collectif d’assainissement, sans évaluation préalable de l’activité des effluents en iode 131.
Cet événement a ainsi conduit au rejet d’environ 11 000 litres d’effluents radioactifs dans le réseau urbain.
Des analyses réalisées a posteriori ont permis d’évaluer l’activité rejetée par ces 11 000 litres d’effluents à 1 340 MBq.
Aucun impact sanitaire n’est attendu pour les travailleurs du réseau d’assainissement collectif ni pour la population à la suite de ce rejet.
L’ASN a mené une inspection dans le service le 16 mars 2017. Compte tenu des lacunes observées dans la gestion de cet événement, l’ASN a demandé à l’établissement de réaliser une recherche des causes profondes et de prendre en compte les facteurs organisationnels et humains dans le cadre du retour d’expérience de cet événement.
Compte tenu du défaut de culture de radioprotection constaté dans la gestion de cet événement, l’ASN classe cet incident au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie