Rejet involontaire d’effluents gazeux radioactifs entraînant le dépassement de la limite autorisée
Le 19 octobre 2023, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) a déclaré à l’ASN un événement significatif de radioprotection pour son installation MIRCen-Installation 509, située sur le site de Fontenay-aux-Roses (92). Cet événement consiste en un rejet d’effluents gazeux radioactifs dépassant la limite autorisée.
L’installation 509 est dotée d’un un cyclotron permettant de fabriquer, détenir et utiliser des sources radioactives non scellées aux fins de fabrication et de distribution de produits radiochimiques destinés à la recherche préclinique. L’autorisation encadrant ce cyclotron limite les rejets radioactifs à 2,6 GBq (pour tous les radionucléides produits) sur douze mois glissants.
Le 18 octobre 2023, lors de la production de 74 GBq de carbone-11 par le cyclotron, le CEA a détecté des rejets de carbone-11, sous forme gazeuse, de 11,5 GBq, ce qui a conduit au dépassement de la limite autorisée. Dès lors, la production de carbone-11 a été arrêtée par le CEA et des investigations engagées.
Alors que le test d’étanchéité réalisé sur le circuit de transfert entre le cyclotron et les enceintes blindées le 17 octobre 2023 avait été satisfaisant, le test effectué le 19 octobre 2023, à la suite du rejet, a révélé un taux de fuite anormal. La fuite a été détectée en sortie de la vanne de sécurité qui permet le transfert du radionucléide produit par le cyclotron vers les enceintes de radiosynthèse. Du fait de cette fuite, une fraction de l’activité a été libérée directement dans la casemate du cyclotron, a été aspirée par le système de ventilation de la casemate puis rejetée à l'extérieur du bâtiment.
Depuis, des actions correctives ont été mises en œuvre mais la production de carbone-11 n’a pas encore repris. Une inspection a été menée par l’ASN le 29 novembre 2023 par l’ASN. Les inspecteurs ont conclu que les actions engagées étaient satisfaisantes. Le CEA poursuit actuellement les actions, techniques et administratives, permettant le redémarrage de l’installation.
Compte tenu des caractéristiques du radionucléide et de la quantité rejetée, l’impact de cet événement sur les personnes présentes au sein du site du CEA ou les riverains demeure extrêmement faible, de l’ordre du millième de la limite d’exposition d’une personne du public (fixée à 1 mSv/an par le code de la santé publique).
S’agissant du dépassement de la limite autorisée d’un rejet de radionucléide dans l’environnement, cet événement est classé au niveau 1 de l’échelle INES, qui comporte 8 niveaux de 0 à 7.
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Date de la dernière mise à jour : 18/12/2023
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie