Mise en service et utilisation de la cuve du réacteur EPR

Madame, Monsieur,



Je vous écris pour exprimer mon soutien au report de la date de remplacement du couvercle de la cuve de l'EPR de Flamanville. En tant que citoyen concerné par la sécurité et la sûreté nucléaires, je suis conscient de l'importance de la décision que l'ASN prendra concernant cette question.



Je crois que le report de la date de remplacement est justifié pour plusieurs raisons, notamment en raison des retards liés à la construction de l'EPR de Flamanville et de la nécessité de mener des études supplémentaires sur les implications de la fatigue thermique des matériaux en présence exposés au flux neutronique.



Je soutiens l'ASN dans son approche basée sur des faits et des données scientifiques pour prendre une décision qui garantira la sécurité et la sûreté de l'EPR de Flamanville. Je suis confiant que l'ASN prendra la bonne décision en temps voulu.



En conclusion, je vous demande de prendre en compte mon avis favorable au report de la date de remplacement du couvercle de la cuve de l'EPR de Flamanville dans votre prise de décision.



Je vous remercie de l'attention que vous porterez à ma contribution.



Cordialement,

Sachant que sur le plan sécuritaire l'ASN a déjà donné un accord de fonctionnement du couvercle en place pour un cycle, la date limite du 31 décembre 2024 n'a pas beaucoup de sens sur le plan de la sécurité et peut donc être ignorée, l'accord ayant été donné pour un cycle (le cycle de validation de la centrale estimé à 18 mois).



L'information manquante pour s'exprimer étant :

Quelle est la date de livraison à Flamanville du nouveau couvercle certifié prêt à la pose. Cette date étant surement contractuelle dans un contrat de remise en conformité entre les parties elle pourrait être communiquée?

En fonction de cette date, il pourra être calculé en terme financier s’il vaut mieux remplacer le couvercle avant le premier chargement ou à la fin du premier cycle.



En effet, dans les paramètres à analyser il y aura lieu de tenir compte :

- D'un cout différentiel pour un remplacement du couvercle en environnement radioactif ou non

- D'une production électrique non carbonée disponible plutôt ou plus tard

- D'un cout d'importation d'électricité si l'arrêt de production ce fait en période hivernale ou non

- De la mauvaise image d’un nouveau report de démarrage de Flmenville3 pouvant être préjudiciable à la vente à l’export d’EPR2.



C'est donc plus aux financiers de décider en fonction de cette date la stratégie à suivre et aussi la vendre au grand publique, l'aspect sécurité ayant déjà été traité.

A noter enfin et c'est mon avis personnel, il y a aussi peut-être un intérêt de faire un prélèvement sur un couvercle ayant fonctionné en réel pour déterminer s’il y avait véritablement un risque sur ce couvercle dans la zone de migration carbone. Cette analyse post fonctionnement pouvant préciser l’avenir du fond de cuve...

Je suis évidemment un partisan du nucléaire « sécurisé » pour la production d’électricité, de chauffage et d’H2. Je pense que les EPR2 et les futurs surgénérateurs peuvent aider notre pays à stopper au plus vite ses émissions de CO2 et devenir indépendant sur le plan de sa production électrique.

La cuve et son couvercle doivent résister à un choc thermique. Vu que la grande industrie de l'atome hexagonal a soigneusement loupé la fabrication de la dite cuve, l'ASN a validé cette dernière en demandant à EDF d'éviter les situations entraînant un choc thermique. Un peu comme si votre voiture ne passe pas le contrôle technique mais qu'elle est quand même autorisée à rouler "à condition de ne pas freiner trop fort".

EDF et l'ASN bafouent allègrement leurs propres préconisations.

On ne sait plus trop s'il faut parler d'indécence, d'incompétence ou de totale irresponsabilité. Assurément les 3 ensemble.

Avec un peu de chance, EDF ne va pas arriver à terminer ce pauvre EPR (dinosaure conçu au début des années 90) et de fait la validation honteuse de la cuve et du couvercle n'auront aucune conséquence.



Observatoire du nucléaire

Lors d'une décision précédente, l'ASN avait pris la position de demander le changement du couvercle du réacteur de Flamanville 3 à une date correspondant à la fin de réalisation du premier cycle de fonctionnement du réacteur nécessitant l'introduction de la première recharge de combustible. La date ayant été définie de manière calendaire et non technique et la date du démarrage du réacteur ayant été repoussé, la date fixée pour le changement du couvercle ne correspond plus à la fin de réalisation du premier cycle de fonctionnement. Tous les éléments d'études pris en compte pour la décision précédente montraient qu'il n'y avait pas d'objections techniques à réaliser un premier cycle de fonctionnement avec le couvercle livré initialement. La formulation de la décision doit donc être adaptée à la réalité technique en indiquant que le deuxième cycle ne pourra être démarré qu'après le changement de couvercle. En effet, le couvercle n'est soumis à aucune contraintes ou contact avec d'autres substances avant démarrage qui seraient susceptibles de dégrader l'état du couvercle. Je suis donc favorable à la modification de la décision dans ce sens.



En supplément à la question précédente, il serait pertinent de profiter du délai disponible pour revenir sur la décision de ne pas réaliser plus d'un cycle avec le couvercle livré initialement. Cela permettrait un examen des dossiers tenant compte des progrès réalisés dans l'inspection des pièces et sur les tests mécaniques réalisés, en particulier sur les autres couvercles de cuves réalisés dans l'intervalle de temps. Il y aurait lieu également de s'interroger à nouveau sur le retour d'expérience très important disponible sur les pièces de forte épaisseur des appareils à pression, en tenant compte de la faible fluence effective sur les couvercles de cuves et sur la dégradation de la ténacité dans ces conditions. L'analyse des données internationales doit permettre d'apporter un complément pertinent et conduire à une révision de la précédente décision.