Les acteurs et les principes de la gestion post-accidentelle

Comme l’ont montré les accidents de Tchernobyl et de Fukushima, la dispersion de radioactivité dans l’environnement perturbe très fortement toutes les activités d’un territoire. L’objectif de la gestion de long terme d’un accident nucléaire, également appelée gestion post-accidentelle, est de protéger la population tout en favorisant la reprise de la vie sociale, économique et culturelle du territoire, en tenant compte au quotidien de la présence de la radioactivité dans l’environnement.

Les acteurs de la gestion post-accidentelle

Le préfet, en tant que représentant du Gouvernement en région, est  responsable des opérations de secours durant la situation d’urgence nucléaire. Il organise également la gestion post-accidentelle. Pour ceci, le préfet s’appuie sur les services déconcentrés de l’Etat (direction départementale de la protection des populations (DDPP), agence régionale de santé (ARS) ou encore Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) pour ne citer que ces exemples). Sur les volets relatifs à la radioprotection et à la sûreté nucléaire, le préfet base ses décisions sur les recommandations de l’ASN, qui reposent sur l’expertise de technique de l’IRSN.

Le préfet s’appuie également sur une concertation avec les acteurs du territoire. L’implication des maires, responsables de la protection de la population vivant sur leur territoire, et des élus locaux permet notamment la bonne prise en compte des enjeux locaux. De même, les commissions locales d’information (CLI), les acteurs économiques, les structures associatives et les structures sociales, chacun à leur niveau, sont concernés par la gestion à long terme du territoire et par les moyens à mettre en œuvre pour favoriser la reprise de l’ensemble des activités sur le territoire affecté

Les principes de la gestion post-accidentelle

La phase post-accidentelle d’un accident nucléaire commence lorsque les rejets sont terminés et que l’installation est revenue à un état stable et maitrisée. Elle se fait selon sept axes principaux :

  • La caractérisation de la situation radiologique dans les lieux de vie, les denrées alimentaires et les eaux afin de connaître l’étendue des territoires contaminés et l’impact de cette contamination
  • La définition, sur la base des mesures de radioactivité dans l’environnement, des zones où pour protéger la population des risques liés à la radioactivité environnante, il est nécessaire soit d’éloigner la population qui y réside, soit de mettre en place des contrôles  des denrées agricoles soit de restreindre la consommation des denrées fraîches issues des jardins et potagers particuliers.
  • La prise en charge médicale et psychologique de la population
  • Le soutien financier et l’indemnisation de la population
  • La mise en place rapide d’une surveillance renforcée  de l’eau du robinet
  • La formation et l’information de la population pour contribuer à la reprise de la vie sociale et économique
  • La réduction de la contamination dans l’environnement et la gestion des déchets radioactifs associés.

L’ensemble des recommandations faites au gouvernement est regroupé dans le guide « éléments de doctrine pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire ». Il est destiné aux acteurs locaux et nationaux concernés. Il a vocation à la fois à susciter la réflexion de ces acteurs quant à la préparation d’une telle situation et à les guider pour la gestion d’une crise réelle.