Non-respect d’une règle de maîtrise de la criticité
La société Framatome a déclaré le 27 mai 2021 à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à la maîtrise du risque de criticité[1]. L’événement est survenu dans la casemate d’entreposage du laboratoire L1 de son usine de fabrication de combustibles nucléaires de Romans-sur-Isère.
Avant de procéder à l’évacuation des déchets uranifères liquides vers le parc à déchets, le laboratoire effectue une opération de dénaturation. Ce procédé de dénaturation consiste à ajuster la teneur isotopique en uranium-235 de ces déchets uranifères liquides afin qu’elle respecte la valeur de 5 % d’uranium-235. Lorsque l’opération de dénaturation est effectuée, les déchets uranifères liquides sont conditionnés dans des bidons, qui sont ensuite entreposés dans une zone spécifique du magasin d’entreposage du laboratoire. Cette zone est constituée d’une partie réservée aux matières uranifères d’enrichissement inférieur à 5 % en uranium-235 et une autre partie pour celles d’enrichissement supérieur à 5 %.
Le 14 mai 2021, à l’issue d’une opération de dénaturation, deux bidons ont été entreposés dans la zone dédiée aux effluents d’enrichissement inférieur à 5 %. Le 21 mai 2021, les résultats d’analyse ont montré que les enrichissements en uranium-235 de ces deux bidons dénaturés étaient de 5,39 % et 5,50 %. Le 25 mai 2021, de nouvelles analyses ont confirmé ces résultats. Les bidons ont été alors immédiatement transférés dans la zone d’entreposage des matières avec un enrichissement supérieur à 5 %.
Compte tenu des marges de sûreté retenues vis-à-vis du risque de criticité, cet événement n’a pas eu de conséquence sur les travailleurs ou sur l’environnement.
En raison du non-respect d’une exigence définie des règles générales d’exploitation de l’installation relatives à la prévention du risque de criticité, l’événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des évènements nucléaires graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
[1] Le risque de criticité est défini comme le risque de démarrage d’une réaction nucléaire en chaine lorsqu’une masse de matière fissile trop importante est rassemblée au même endroit. Pour prévenir ce risque, les règles générales d’exploitation de l’installation prévoient, notamment, la limitation de la masse de matière présente à chaque étape de fabrication et le contrôle de la géométrie de la matière fissile.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie