215 Connaissance des transferts de l’eau tritiée atmosphérique dans les différents compartiments de l’environnement La hauteur de pluie mensuelle est assez stable entre 60 et 90 L.m-2.mois-1, pour une moyenne annuelle de 850 mm.an-1 sur la période 1988-2007. Il pleut environ 3 % du temps. L’évapotranspiration potentielle des végétaux a été évaluée à 667mm.an-1, ce qui conduit à un ensemble « infiltration et ruissellement » voisin de 200 mm.an-1. Les roses des vents révèlent principalement une différence entre vents de pluie venant surtout du sud ouest à l’ouest (en direction de Salives), et vents secs, assez bien répartis, avec une légère prédominance de vent du nord observée à hauteur de 10m. Les vents forts sont peu fréquents. En moyenne mensuelle, sur la période de végétation (mai à octobre), la teneur en vapeur d’eau de l’air est de 9 g.m-3. L’intensité de la pluie a par ailleurs un effet sur le transfert entre les gouttes de pluie et la vapeur d’eau de l’air. Pour 78% du temps de pluie, les pluies sont d’intensité inférieure à 2,5 mm.h-1. 2 Bilan hydrogéologique des transferts d’eau tritiée Les rejets atmosphériques d’eau tritiée de VALDUC conduisent à un marquage secondaire des eaux du sol, des nappes et des cours d’eau, par les phénomènes de dépôts de vapeur d’eau et d’infiltration d’eau de pluie. Plus fort dans un rayon de quelques kilomètres autour du point d’émission le marquage s’affaiblit ensuite jusqu’à se perdre dans le bruit de fond de l’eau de l’atmosphère du globe. Le bassin versant de la Douix de Léry, sur lequel se situe le centre de VALDUC, est un système hydrauliquement fermé, qui a été suivi sur 3 décennies. Il est particulièrement intéressant d’effectuer le bilan tritium sur cette zone géographique finie. Sur une surface de 40 km2, la quantité de tritium déposée d’environ 7g (2600 TBq) et infiltrée est de l’ordre de 1% de l’activité rejetée aux cheminées, environ 700g (270000 TBq). Le bilan des entrées et sorties de tritium sur ce bassin versant met en évidence la présence d’un stock (corrigé de la décroissance radioactive en 2008) de 1,4g (500 TBq), en migration dans la roche insaturée et saturée. A titre de comparaison, le centre de VALDUC a rejeté 0,7g (250 TBq) de tritium en 2008. L’existence d’un stock explique le fait que la diminution des activités en tritium dans les eaux de nappe et de rivières ne suit pas rigoureusement l’évolution des rejets atmosphériques. Sur un peu plus de 30 ans, 7% de l’activité infiltrée est ressortie du bassin versant (incluant le ruissellement et les écoulements rapides en milieu fracturé), 74% a disparu par décroissance radioactive et 19% se trouve encore dans le milieu matriciel de la roche. On considère que le tritium traverse sous forme d’eau libre le milieu fracturé sur une durée totale comprise entre 1 et 3 ans. Par contre, dans le milieu matriciel, le complément de tritium migre lentement (environ 1 m/an), créant un stock matriciel. La figure 2 montre l’évolution des concentrations des eaux de surface autour du site et l’évolution des rejets annuels. Toutes les activités des eaux sont, même à l’origine, en dessous du seuil de potabilité de l’OMS (104 Bq/L). Les concentrations dans les deux nappes sont assez voisines, et aujourd’hui se situent entre 30 et 300 Bq/L. Figure 2 : Evolution des concentrations en tritium des eaux de surface (échelle logarithmique). 3 Transferts entre les compartiments de la biosphère et dans la chaîne alimentaire La figure 3 présente l’évolution mesurée du coefficient de transfert atmosphérique établissant la relation entre la concentration de l’air et le débit de rejet, en moyenne mensuelle pour les quatre stations de 2005 à 2008. Les valeurs théoriques calculées par le code Gascon utilisé au CEA sont respectivement de 7.10-8, 1.4 10-7, 9.10-8 et 6.4 10-8. On trouve ainsi une assez bonne concordance, à un facteur 2 près. Figure 3 : Coefficients de transfert atmosphériques mesurés de 2005 à 2008. (1.00E-08 : lire 1. 10-8)
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