Livre blanc du Tritium & bilan des rejets de tritium pour les INB

162 Le stockage de déchets radioactifs contenant du tritium : impact des rejets sur l’environnement 1 3 3 1 Le ruisseau de la Sainte-Hélène Le point de contrôle R6 est localisé en amont du Pont-Durand (Figure 5). Les eaux du ruisseau ne présentent pas d’activité particulière en alpha et béta global. Les activités en tritium fluctuent autour d’un niveau moyen annuel de 100 Bq/l au point R6 (Figure 6). Les évolutions des activités tritium en ce point sont essentiellement dues aux modalités de gestion des eaux par AREVA NC Etablissement da la Hague, et sont cohérentes avec les moyennes mensuelles mesurées au point GNPE (point de rejet des eaux AREVA et ANDRA dans le ruisseau de la Sainte Hélène, de l’ordre de 91 Bq/L situé à la naissance du ruisseau. Depuis 1989, des dispositions techniques ont été prises par AREVA NC dans le but de diminuer l’activité volumique tritium des eaux de Sainte Hélène, notamment en détournant les eaux de drainage des différents bassins vers le réseau GR (Gravitaire à risque) ; ces eaux étant marquées par les eaux souterraines. 1 3 3 2 Le ruisseau du Grand Bel La surveillance du Grand Bel est effectuée à sa source au point R3 jusqu’en 2001 et à la sortie du hameau Es Clerges depuis (Figure 5). Les eaux du ruisseau ne présentent pas d’activité particulière en alpha et bêta global. La plupart des résultats de mesure est inférieure ou proche de la limite de détection. Par contre, les eaux du Grand Bel sont marquées en tritium (Figure 6). Ce marquage détecté pour la première fois fin 1981, augmente jusqu’en 1993 ; depuis 1997, l’activité volumique moyenne du Grand Bel se maintient aux alentours de 700 Bq/L avec un maximum à 800 Bq/L. La fuite de tritium dans les terrains sous l’ouvrage TB2, identifiée lors de l’incident de 1976, est à l’origine de la contamination en tritium de la nappe. Le suivi des teneurs en tritium des eaux souterraines, réalisé depuis 1977, a en effet permis de constater la contamination de l’aquifère au droit du Centre puis de suivre l’extension du panache de tritium dans la nappe en direction notamment du Grand Bel. L’analyse de la chronique des teneurs en tritium montre que la teneur en tritium ne s’est plus inscrite en forte hausse au point R3 à compter de l’année 1993, c’est-à-dire après la pose de la couverture sur la partie Nord du site. Le décalage entre l’évolution des activités relâchées dans les réseaux de collecte du stockage et l’évolution du marquage dans la nappe semble imputable aux terrains naturels situés entre la base des ouvrages et la surface de la nappe qui constituent la zone non saturée (ZNS). Et c’est justement dans la partie Nord du CSM, en amont hydraulique du point R3, que les épaisseurs de ZNS sont les plus importantes. Même s’il existe des possibilités de circulation rapide au travers de ces matériaux, l’essentiel des transferts de tritium est lent, ce qui génère un décalage de plusieurs années entre l’entrée du tritium dans ces terrains et son arrivée effective dans la nappe. Le décalage est d’autant plus important que les flux d’eau sont faibles. Depuis la pose de la couverture, la progression du tritium libéré en phase d’exploitation dans ces terrains peut continuer sous l’effet de deux mécanismes : le ressuyage gravitaire des eaux tritiées contenues dans les terrains et la diffusion du tritium sous forme gazeuse. Le ralentissement, depuis la pose de la couverture, des transferts dans la zone non saturée du tritium libéré pendant la phase d’exploitation masque donc, au niveau de la nappe, l’effet de réduction des relâchements constaté depuis plusieurs années au niveau des ouvrages. La stabilité apparente des flux en tritium parvenant à la nappe peut alors être expliquée par la persistance d’une progression lente de la contamination tritium au travers de la zone non saturée et son atténuation par la décroissance radioactive, les deux phénomènes se compensant. Néanmoins, si la période 1993-1998 voit le marquage tritium décroître, cette décroissance est faible et est inférieure à ce qu’on pouvait attendre de la seule décroissance radioactive du tritium. La pose de la couverture a eu un effet immédiat au niveau du stockage, avec la baisse des volumes d’eau et des activités totales collectés annuellement au point BRS0. Cette réduction des infiltrations d’eau au travers du stockage correspond chronologiquement au changement de tendance observé en 1993 au point R3. Sur la période 1993-2001, les teneurs les plus faibles sont obtenues pendant la période des hautes eaux de la nappe, qui correspond également à la réalimentation de nappe par l’eau de pluie, notamment à l’aval du Centre. Cette recharge induit une dilution saisonnière : la valeur moyenne annuelle peut donc fluctuer en fonction de la durée et de l’intensité de la période de recharge de la nappe. La teneur moyenne annuelle en tritium des eaux du Grand Bel au point R3 est un indicateur à analyser sur une durée pluriannuelle et dont on peut dire qu’il est sensible aux conditions locales, à la durée et à l’amplitude des fluctuations climatologiques saisonnières et interannuelles. Figure 6 : Activité volumique du tritium dans les ruisseaux autour du CSM

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